Un site de 28 ha en plein centre d’Alger pris pour une bouchée de pain
Les derniers rebondissements dans ce dossier témoignent de la volonté de l’Etat de barrer la route à Issad Rabrab.
De source proche du dossier Michelin, L’Expression a appris que le statu quo règne en maître sur l’usine de production de pneumatiques sise à El Harrach. En effet, tout le tintamarre qu’a fait le marketing du projet de vente de cette entité économique et son rachat par le groupe Cevital aura été vain. L’on apprend même qu’un communiqué parvenu à cette entreprise, le 04 septembre dernier, stipule le gel de toute opération de vente: «Il n’y a ni acheteur ni vendeur» y est-il mentionné…
Les 600 salariés de l’usine Michelin Algérie sont en chômage technique depuis le 4 juillet dernier, du fait de l’arrêt de la production prévu par le plan de rachat de l’entreprise par le groupe agroalimentaire privé Cevital. Mais les conditions de départ restent floues et la contestation des salariés est toujours vivace.
Finalement et à voir les derniers rebondissements dans ce dossier, l’on est enclin à croire que la filiale du géant du pneu, sise à Bachdjarrah, à El Harrach, ne sera pas vendue comme un pneu au magnat algérien de l’agroalimentaire, Issad Rabrab. Aux dernières nouvelles les efforts des travailleurs en vue de stopper le processus de vente auront finalement été payants.
M.Kouadria, ancien secrétaire général du syndicat d’ArcelorMittal Annaba et membre du conseil national de l’Ugta a expliqué à notre confrère en ligne TSA:«Je pense que le Premier ministre a voulu agir avant la date de fermeture du site fixée dans l’accord signé entre Michelin et Cévital, pour la première semaine d’octobre». Le député du PT dit avoir été approché, alors que la crise était à son apogée, par les travailleurs de l’usine algéroise Michelin pour suivre le dossier de la reprise de l’usine de pneumatiques par Cevital.
Finalement, il semble évident que Michelin et Cevital ont été tous deux informés de la volonté de l’Etat d’exercer son droit de préemption sur Michelin Algérie qui fait l’objet d’un rachat par le groupe privé Cevital. A en croire le député PT, le Premier ministre vient d’instruire le ministère de l’Industrie afin d’exercer son droit de préemption et que Michelin et Cévital ont été informés à ce propos.
Rappelons que les travailleurs de l’unité Michelin de Bachdjarrah, n’en sont pas à leur première frayeur. Ces derniers ont ressenti le ressac de la crise financière qui avait secoué l’Europe vers 2008-2009. Essoufflé, le groupe Michelin Algérie aura cessé pendant une douzaine de jours ses activités industrielles, c’est-à-dire entre le 29 décembre et le 9 janvier 2009. Aucune compression d’effectif n’avait alors touché les salariés.