M’hamed Sahraoui, promoteur immobilier, président de l’ONPI, à “Liberté” : “Je me retire du FCE”

M’hamed Sahraoui, promoteur immobilier, président de l’ONPI, à “Liberté” : “Je me retire du FCE”

Dans cet entretien, le président de l’Organisation nationale des promoteurs immobiliers (Onpi), M’hamed Sahraoui, estime que le retrait de son agrément de promoteur décidé par le ministère de l’Habitat suite à l’effondrement, le 14 octobre dernier, d’un immeuble dans sa promotion immobilière Urba 2000 sur les hauteurs d’Alger, est “injustifié”, et annonce son retrait du Forum des chefs d’entreprise (FCE), pour ne pas l’avoir soutenu en cette circonstance.

Liberté : Malgré le retrait de votre agrément et l’appel de certains membres de l’Onpi à démissionner du poste de président, vous venez tout de même d’être plébiscité à la tête de l’organisation…

M’hamed Sahraoui : En fait, je ne me serais jamais attendu à ce qu’une fronde naisse au sein de l’organisation, même après le retrait de mon agrément décidé à la hâte par le ministère de l’Habitat. Je m’entretenais pratiquement quotidiennement, soit en tête-à-tête, soit par téléphone, avec tous les membres de l’ancien bureau national de l’Onpi, y compris avec les meneurs de cette fronde, et à aucun moment je n’ai senti une défiance à mon égard. Mais ces gens-là ne représentaient qu’une infime minorité. La preuve, j’ai été reconduit à l’unanimité par la quasi-majorité des membres du conseil national qui viennent de me renouveler leur confiance pour poursuivre ma mission.

Selon vous, qu’est-ce qui a réellement motivé vos adversaires à revendiquer votre démission ?

Ces gens-là, qui ne dépassent pas une dizaine de personnes, que nous avons invités à assister à notre conseil national, ont refusé de participer sous prétexte que je devais quitter mon poste de président de l’Onpi, dès lors que le ministère avait décidé de me retirer l’agrément. Sauf que cet argument ne tient pas compte du fait que je n’ai pas épuisé toutes les voies et tous les recours possibles.

Doit-on comprendre, ainsi, que vous gardez l’espoir de récupérer votre agrément ?

Bien sûr que je suis optimiste. Au vu de tous les documents que j’ai présentés, je souhaite que l’objectivité finisse par triompher.

Je rappelle, à juste titre, que j’ai été reçu, mi-octobre dernier, par M. Zahana, directeur de la construction et des moyens de réalisation au ministère, il m’a semblé convaincu.

Avez-vous été contacté depuis par les services du ministère ?

Malheureusement toujours pas. Le ministère m’ignore royalement.

Quelle a été la réaction à votre situation de la direction du Forum des chefs d’entreprise dont vous êtes membre ?

Honnêtement, j’attendais de cette organisation une certaine assistance après le problème que j’ai eu en octobre dernier, mais deux mois après, elle n’a toujours pas réagi. Pourtant, j’avais été reçu par son président Ali Haddad à qui j’avais expliqué que j’ai été victime d’une décision arbitraire et que mon retrait d’agrément est injustifié.

Je lui avais montré toutes les pièces, dont mon permis de construire qui était et est toujours valide contrairement à ce que croit le ministère de l’Habitat. Mais depuis, rien n’a été  fait. Aucune réaction de sa part. Ce qui m’a terriblement déçu. J’ai décidé désormais de ne pas renouveler, cette année, ma cotisation d’adhérent au FCE.

Vous allez vous retirer du FCE ?

Oui. Car je n’ai plus rien à attendre de cette institution. Je suis vraiment déçu de l’attitude affichée par son président.

Contestez-vous donc la gestion actuelle du FCE ?

Je ne me mêle pas de cela. Je ne peux pas m’étaler sur la gestion du FCE vu que je ne m’y rends qu’à certaines occasions exceptionnelles (…). Moi, j’ai décidé de me retirer car je considère  inutile de m’encombrer d’une adhésion à une association qui ne me soutient pas dans les moments difficiles. Donc, ma décision de me retirer est éminemment liée au problème que j’ai eu à vivre suite à l’incident qui s’est produit en octobre dernier dans ma promotion immobilière Urba 2000 et les désagréments qui s’en sont suivis et par rapport à quoi le FCE ne s’est jamais prononcé.

Avez-vous été sollicité un jour pour financer une action politique et/ou une quelconque campagne électorale ?  

Non ! Je n’ai jamais eu de participation financière avérée à une quelconque action politique. Je ne me suis jamais impliqué dans des positions politiques. Je me contente d’exercer mon métier d’architecte d’études et de réalisation sur plus de 900 projets jusqu’à aujourd’hui.

D’ailleurs, c’est ce qui me révolte le plus. Je n’arrive toujours pas à m’expliquer comment dans ce pays, des compétences se retrouvent du jour au lendemain livrées aux chiens de manière totalement arbitraire. Je me sens victime de la même chose.