L’ancien ambassadeur tunisien à l’Unesco, Mezri Haddad, a révélé que le Qatar œuvrerait à la déstabilisation de l’Algérie. Cette annonce a été faite au journal arabophone algérien El Khabar, qui a indiqué, par ailleurs, que Mezri aurait refusé de serrer la main de son homologue du Qatar à qui il aurait déclaré : «Vous avez détruit la Tunisie, l’Egypte et la Libye, semé la discorde en Syrie et, maintenant, vous complotez contre l’Algérie.»
L’auteur du livre La face cachée de la révolution tunisienne : islamisme et Occident, une alliance à haut risque, paru en France aux éditons Apopsix, ajoute qu’il détiendrait des informations selon lesquelles le Qatar «concentre ses efforts de déstabilisation actuellement sur l’Algérie». Il serait reproché à notre pays, entre autres, d’avoir empêché l’expulsion de la Syrie à l’Unesco. En apparence, les relations entre l’Algérie et le Qatar sont au beau fixe, mais l’expérience de l’accueil somptueux réservé à Kadhafi par les capitales occidentales et le revirement sanglant de ces mêmes capitales – dont le Qatar est le vassal – quelques années plus tard, dénote du caractère versatile de ces pays ; des relations changeantes au gré de leurs intérêts propres. Le déplacement de Bouteflika à Doha pour participer au sommet du gaz avait été, pourtant, perçu comme un «coup de main» du président algérien à l’émir du Qatar, le chef d’Etat algérien étant pratiquement la seule personnalité de ce rang à y avoir pris part, sauvant ainsi l’événement d’un véritable échec.
Mezri Haddad, qui a fait ses études universitaires en Algérie, sait gré à notre pays au point de lui consacrer des passages entiers, dithyrambiques, dans son livre : «J’ai, toute ma vie, admiré l’Algérie jusqu’à la défendre avec acharnement lors de la fitna al-koubra (grande discorde) qui l’a meurtrie, au moment du bras de fer avec le FIS et, plus tard, face aux barbares du GIA. Voilà pourquoi j’ai provoqué le destin en épousant une Française d’origine algérienne, qui plus est fille d’un résistant messaliste. Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, mes amis algériens sont plus nombreux et plus fidèles que mes frères tunisiens.»
M. A.-A.