Meurtrie à deux reprises, la France prend conscience du danger du terrorisme

Meurtrie à deux reprises, la France prend conscience du danger du terrorisme

Frappée à deux reprises par des attentats terroristes au cœur de sa capitale, en janvier et novembre 2015, la France, meurtrie, prend conscience du danger du terrorisme, dont la volonté de porter atteinte à la vie des innocents peut se manifester à n’importe  quel moment.

Le 7 janvier, le pays a été secoué par une attaque terroriste qui a ciblé le journal satirique Charlie Hebdo faisant douze morts et onze blessées, dont quatre grièvement.

Les auteurs, qui se réclamaient du réseau terroriste d’Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA), ont été tués deux jours plus tard par les forces de sécurité.

Cet attentat contre un média, connu pour sa ligne éditoriale ouvertement athée et critique de la religion, a eu des retentissements considérables, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Le 11 janvier, Paris a regroupé 44 chefs d’Etat, des politiques, des partis et des associations, pour une « marche républicaine », à laquelle ont pris part plus d’un million de personnes.

La France, engagée dans des conflits armés en Afrique et au Moyen-Orient, a été plusieurs fois menacée par des groupes terroristes, et les autorités ont du déjouer de nombreuses tentatives.

Considérée comme un « terrain d’action » pour les terroristes, en raison de son engagement dans des conflits extérieurs, notamment au Mali et en Syrie, les forces de sécurité redoutent, depuis, que des attaques viennent de l’intérieur du pays, commanditées et perpétrées par des Français réceptifs « au discours de haine et de mort ».

Le 13 novembre, tout a commencé par deux alertes à la bombe au cours de la journée à Paris au moment où les Bleus allaient recevoir la championne du monde de football, la Mannshaft (Allemagne), au stade Saint-Denis, pour un match amical.

La fête a été écourtée par des attentats terroristes les plus meurtriers que la France ait connus. Bilan : 130 morts et plus de 300 blessés, représentant une vingtaine de nationalités, dont deux victimes algériennes.

Ces attentats, revendiqués par l’organisation terroriste autoproclamée « Etat islamique » (Daech/EI), ont plongé le pays dans un climat de peur et de crainte affectant le commerce, le tourisme et certains secteurs économiques, au moment où la France s’apprêtait à accueillir le sommet mondial sur le réchauffement climatique, pour lequel plus de 130 chefs d’Etat et de gouvernement étaient attendus le 30 du même mois.

Ces douloureux événements, condamnés par le monde entier, ont suscité un ressentiment unique chez les Français, toutes tendances confondues, qui se sont regroupés autour de leur Président et de leur gouvernement contre un seul ennemi : le terrorisme.

Mais cette « union nationale » que François Hollande a voulu fructifier s’est avérée éphémère et n’aura duré que quelques temps, cédant place aux calculs politiques des élections régionales – qui n’ont pas dégagé d’ailleurs des traits clairs et distincts de la carte politique, même si le Front national connaît toujours son ascension – et de la future présidentielle dans 17 mois.

Sur le plan sécuritaire et juridique, ces attentats ont permis au gouvernement de renforcer les dispositifs de lutte antiterroriste avec l’extension de la durée de l’état d’urgence, pour une période de 3 mois, et l’introduction d’une révision constitutionnelle qui prévoit la déchéance de la nationalité aux binationaux, condamnés pour terrorisme.

Ces deux thèmes commencent déjà à alimenter la polémique et les débats de 2016 auront certainement une corrélation avec la présidentielle qui pointe son nez.