Meurtre d’un octogénaire à Oran :La prison pour la mère et la fille

Meurtre d’un octogénaire à Oran :La prison pour la mère et la fille

Pour le représentant du ministère public, l’affaire est entendue : il est question d’une conspiration familiale visant à éliminer un vieil homme pour s’emparer de ses biens.

Mardi dernier, la cour criminelle d’Oran a jugé une affaire dans laquelle S. Fouzia, 37 ans, sa fille Halima, 17 ans, et le beau-père de celle-ci étaient accusés d’être les auteurs d’un crime crapuleux qui a eu lieu en août 2015 à Bir El-Djir, à l’est d’Oran. À la fin de ce mois-là, les services de police avaient découvert le corps froid de J.M., un octogénaire, dans son domicile de la rue Larbi-Tébessi, haï Khmisti, Bir El-Djir. Après autopsie, il s’est avéré que la mort n’était pas naturelle et que la victime avait été étouffée à l’aide d’un oreiller après avoir été droguée.

Selon l’arrêt de renvoi, qui reprend les témoignages des accusés, la victime, qui s’était éprise de la très jeune Halima, a invité la famille de sa “dulcinée” à aller prendre un café chez lui, sans doute pour tenter d’apprivoiser Fouzia qui était farouchement opposée à l’union de sa fille avec l’octogénaire. À un moment donné, Halima s’éclipse dans la salle de bains et sera vite rejointe par son prétendant ; et c’est aux cris de Halima que Fouzia s’élance vers la salle de bains où elle trouve leur hôte faisant des avances appuyées à sa fille. Elle le frappera et l’étouffera avec un oreiller.

Lors du procès, Fouzia chargera sa fille (déjà jugée par le tribunal des mineurs) en affirmant que c’est elle qui avait étouffé la victime, rejetant toutes les accusations qui pesaient sur elle. Dans ses déclarations, Halima avait affirmé que c’est sa mère qui avait tué le vieil homme et accusé son beau-père d’avoir donné à sa femme des psychotropes pour droguer la victime. Le beau-père, lui, clamera son innocence et niera avoir pris part de quelque façon que ce soit à ce crime.

Pour le représentant du ministère public, l’affaire est entendue : il est question d’une conspiration familiale visant à éliminer un vieil homme pour s’emparer de ses biens. Il requerra 20 ans de réclusion contre S. Fouzia et 15 ans contre B. N. La défense plaidera l’innocence des deux accusés en affirmant qu’aucune preuve matérielle n’a été apportée et qu’hormis les accusations de Halima, le dossier d’accusation est vide.

Après délibération, la cour condamnera S. Fouzia à dix ans de réclusion criminelle et acquittera son époux.