Meurtre à LNI : la version du procureur “pose problème”, selon le RCD

Meurtre à LNI : la version du procureur “pose problème”, selon le RCD

Ce qui s’est passé dans plusieurs régions du pays est grave. Mais ce qui s’est produit à LNI, Larba Nath Irathen, est plus grave encore. Gagnée par la panique et la colère, une foule s’est déchainée sur un pauvre jeune innocent dans cette région dont les habitants, nichés au sommet du Djurdjura, sont connus par leur générosité et leur bienveillance.

Le RCD n’est pas resté muet longtemps suite à ce qu’il a qualifié de « traumatisme national ». Dans un communiqué paru aujourd’hui, le 13 aout 2021, le parti de mouvance démocratique assure que « Aucune raison, absolument aucune, ne peut justifier la mise à mort d’un homme », en faisant allusion au meurtre dont la victime est le jeune Djamel Bensemail qui a été lynché en public puis exécuté par une foule en délire à Larba Nath Irathen. Une tragédie.

Tous responsables, selon le RCD

Face au drame, le RCD ne mâche pas ses mots, il tire à boulets rouges. Le Parti de Mohcen Belabés remet en cause la version officielle, établie par le procureur de la République près le tribunal de Larbaa Nath Irathen. « Elle pose probléme », indique le communiqué qui ajoute qu’elle « entérine des faits non avérés et disculpe les services de sécurité de toute responsabilité, ce qui est une aberration à ce stade de l’enquête ».

Le RCD, dans ce même communiqué, dénonce les rumeurs qui courent en Kabylie, selon lesquelles des voitures non immatriculées sillonnent la région et transportent des équipes d’incendiaires. La thèse officielle, qui « met en avant l’existence de bandes criminelles qui voudraient déstabiliser le pays », donnerait, selon le RCD, « du crédit aux folles rumeurs citées plus haut ».

Des interrogations sans réponse

Le RCD expose enfin des « interrogations légitimes et nombreuses des citoyens et qui ont conduit à l’assassinat public d’un homme ». Selon ce parti, il est incompréhensible que l’afflux massif des citoyens vers LNI n’ait pas été  accompagné « d’un renfort des services de sécurité pour prévenir des débordements ou des actes malveillants somme toute prévisibles ? ».

Le RCD veut également savoir « Qui a désigné Djamel et ses camarades comme suspects ? la police ou des individus non identifiés », le RCD indique qu’il n’y a pas eu de flagrant délit, et que « la police n’a pas jugé utile de mettre à l’abri les présumés suspects » et qu’elle « n’a pas usé de tous les moyens y compris des tirs de sommation pour disperser la foule devant l’imminence du danger ».

Pour le RCD enfin, « rien n’est supérieur à l’unité du peuple algérien qui a su se montrer digne et solidaire lors de ces rudes épreuves ».