A. Saïd, vigile dans une boite de nuit d’Aïn Türck, a été condamné mardi dernier à la prison à perpétuité par le tribunal criminel d’Oran. L’homme a, en effet, été reconnu coupable du meurtre de C. Nassim, survenu en avril 2013.
Selon les faits consignés dans l’arrêt de renvoi, Saïd a tué Nassim alors que celui-ci, en état d’ébriété avancé, avait tenté d’emmener par la force une jeune femme qui se trouvait dans la boite de nuit et, presque simultanément, de braquer les responsables de l’établissement qui comptaient la recette de la nuit. En tentant d’empêcher Nassim de mettre à exécution son projet de braquage, Saïd a reçu un coup de couteau dans le cou qui l’a plongé dans l’inconscience quelques minutes : «Quand je me suis réveillé, j’ai voulu rendre son coup à mon agresseur. Je suis sorti dehors, je l’ai trouvé étendu par terre et je l’ai frappé au visage avec mon couteau», a-t-il avoué devant la cour. «Je l’ai frappé au visage par dépit et rage mais je n’ai jamais voulu le tuer», a-t-il encore tenté de se défendre.
Lors de l’enquête qui a été déclenchée à la suite du drame, 13 personnes ont été impliquées, dont une dizaine avait été poursuivie pour le meurtre. Après instruction, certains ont bénéficié du non-lieu tandis que d’autres ont été condamnés pour coups et blessures, et seul A. Saïd finira par être inculpé de meurtre avec préméditation. Dans son rapport, le médecin légiste a précisé que la victime avait reçu 17 coups, dont certains avaient provoqué des blessures profondes de 18 cm : « Dans certains cas, le cerveau était apparent », a déploré le représentant du ministère public en requérant la prison à perpétuité pour ce « meurtre abject » : « Tous les éléments du dossiers prouvent que l’inculpé était animé par la volonté de donner la mort », a-t-il conclu.
Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense s’est interrogé sur le non-lieu accordé au « anciens accusés » bien que le magistrat instructeur ait noté, en se basant sur les conclusions du médecin légiste, qu’il y avait eu plusieurs auteurs dans l’accomplissement du crime. Il a également défendu la thèse selon laquelle son client devait plutôt être inculpé pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, aucun élément dans le dossier d’accusation ne prouvant que Saïd avait eu l’intention de tuer la victime : « Il était animé du désir de se venger du coup qu’il avait reçu et non pas d’une volonté de donner la mort », a-t-il soutenu en réclamant la requalification des faits.
A l’issue des délibérations, la cour a considéré qu’A. Saïd était coupable de meurtre avec préméditation et l’a condamné à la détention à perpétuité.
