Métro d’Alger : l’extension vers l’aéroport enfin sur les rails, livraison prévue à cette date

Métro d’Alger : l’extension vers l’aéroport enfin sur les rails, livraison prévue à cette date

Le ministre des Travaux publics et des infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a présenté ce jeudi 8 mai devant le Parlement un état d’avancement des projets structurants en cours à travers le pays. Parmi les plus attendus figure l’extension du Métro d’Alger vers l’aéroport international Houari Boumediene, un chantier majeur lancé en 2015 et désormais proche d’une nouvelle étape.

Cette extension, longue de 9,5 km, reliera la station d’El Harrach, à l’est de la capitale, jusqu’à l’aéroport, en passant par neuf stations intermédiaires. Selon le ministre, les travaux de génie civil sont déjà finalisés. Ce qu’il reste à accomplir concerne essentiellement l’installation du système intégral qui assurera la sécurité et la circulation des rames.

Mise en service prévue en 2027

Lakhdar Rekhroukh a annoncé que le lancement du système technique est prévu pour juin 2025, avec une mise en service complète estimée à juin 2027. Toutefois, il a laissé entendre qu’une mise en marche progressive de certains tronçons pourrait être envisagée, afin de répondre à une demande urgente de mobilité dans cette zone de la capitale.

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L’achèvement de ce projet représente une avancée stratégique pour la capitale. En effet, le métro permettra une liaison rapide, confortable et directe entre le centre-ville d’Alger et l’aéroport, ce qui allègera sensiblement la pression sur les routes saturées, en particulier sur les axes desservant des quartiers densément peuplés comme Bab Ezzouar, qui abrite notamment l’USTHB, la plus grande université scientifique du pays.

Un changement radical pour la mobilité urbaine

À ce jour, les déplacements vers l’aéroport d’Alger se font essentiellement par voie routière, à travers les taxis, bus, VTC ou voitures personnelles, et par le train. Le métro viendra offrir une alternative rapide et fiable, alignée avec les standards des grandes métropoles.

Par ailleurs, le ministre a également évoqué une autre extension du métro de 1,5 km, prévue entre la Place des Martyrs et Bab El Oued. Le ministère a lancé un appel d’offres le 9 juin dernier pour les premiers travaux préparatoires, notamment pour les stations Taleb Abderrahmane, Trois Horloges et Triolet.

Avec ces projets, Alger se rapproche un peu plus d’un réseau de transport urbain moderne et structuré, capable de répondre aux défis de la mobilité dans une capitale en pleine expansion.

Une gouvernance portuaire en pleine mutation pour accompagner les nouvelles ambitions logistiques

Alors que le gouvernement multiplie les projets structurants, à l’image de l’extension du métro d’Alger vers l’aéroport Houari Boumediene, un autre chantier – moins visible mais tout aussi stratégique – est en cours dans les coulisses du secteur portuaire. La semaine dernière, le ministre des Transports Saïd Sayoud a procédé à la révocation de Mohamed Karim Eddine Harkati de la tête du groupe Serport, principal opérateur des services portuaires en Algérie. Cette décision, prise lors d’une session extraordinaire de l’assemblée générale du groupe, traduit une volonté de rupture avec les pratiques jugées peu efficaces, dans un contexte dans lequel la performance logistique devient une priorité nationale.

Mohamed Karim Eddine Harkati, en poste depuis 2022, paye notamment le prix de la sous-exploitation de la nouvelle gare maritime du port d’Annaba. Inaugurée en grande pompe en juillet 2023 pour accueillir jusqu’à 240 000 voyageurs par an, cette infrastructure reste en grande partie inactive. Ses locaux commerciaux et ses services annexes n’ont toujours pas été mis en service, malgré un investissement estimé entre 4 et 5 milliards de dinars. Ce retard illustre, selon plusieurs sources proches du dossier, un déficit de vision stratégique dans la mise en valeur des infrastructures déjà existantes.

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Dans ce contexte, l’arrivée à la direction de Serport d’Abdelkrim Rezzal, un ancien cadre du ministère des Transports, marque un tournant. Ce spécialiste reconnu des affaires maritimes est attendu au tournant : il devra redonner un second souffle à un secteur jugé lent, en le plaçant au cœur des dynamiques de modernisation. L’objectif est de transformer les ports algériens en véritables hubs régionaux, capables de répondre aux exigences du commerce international et du transport de passagers.