Derrière l’image bien vernie du grand projet du mĂ©tro d’Alger se cachent des coulisses bien sombres oĂą les employĂ©s «sont quotidiennement harcelĂ©s, insultĂ©s et maltraitĂ©s».
C’est en effet ce qu’ont indiquĂ© Ă L’Expression quelques employĂ©s de «Vinci construction» bureau d’Ă©tudes chargĂ© de la première Ă©tape, ligne 1, du projet mĂ©tro d’Alger.
Ces derniers ont fait part des multiples dépassements de la part de leurs supérieurs hiérarchiques qui les ont contraints à présenter une démission collective.
Selon leurs tĂ©moignages, ce bureau d’Ă©tudes a vu dĂ©filer quatre responsables, en l’espace de deux annĂ©es.

Le dernier en date est arrivé à la tête de ce bureau le 1er avril 2009 avec une politique pour le moins «brutale» selon eux.
«En deux ans, nous avons eu quatre supérieurs, chacun installe son autorité et sa politique, les conditions de travail changent, mais le dernier responsable est le pire de tous», a indiqué un des architectes de ce bureau.
Donnant plus de détails sur cette politique dite «tyrannique», il a ajouté: «Il nous harcèle quotidiennement, nous insulte, ne respecte pas notre dignité dans sa façon de nous donner des ordres, de nous parler (..) il nous fait travailler les jeudis sans nous payer. Même chose pour les heures supplémentaires et il ne nous donne pas le droit de prendre notre congé».
Encore plus fort, cette source est allĂ©e jusqu’Ă dire qu’il existe mĂŞme un phĂ©nomène de discrimination contre les employĂ©s algĂ©riens, notamment dans le système de rĂ©munĂ©ration.
Cette source explique qu’«il y a un Ă©cart, je dirai mĂŞme un fossĂ© entre ce que nous percevons et ce que perçoivent les employĂ©s expatriĂ©s».
Autant d’arguments qui ont donc poussĂ© une quinzaine d’ingĂ©nieurs et d’architectes de ce bureau d’Ă©tudes Ă prĂ©senter une dĂ©mission collective, dĂ©mission qui a tout de suite Ă©tĂ© acceptĂ©e par la direction des ressources humaines, sans faire aucun effort pour calmer la crise qui secouait cette administration, comme si l’effet Ă©tait attendu, avec cette particularitĂ© de faire pression sur ces employĂ©s afin d’Ă©viter que les bruits de cette crise n’arrivent Ă la direction gĂ©nĂ©rale Ă Paris.
Il leur a Ă©tĂ© d’abord exigĂ© de prĂ©senter des dĂ©missions individuelles, prĂ©textant qu’une dĂ©mission collective serait irrecevable.
Par contre, «la DRH a menacĂ© d’Ă©tablir des mises Ă pied et a ramenĂ© un huissier de justice dans le but, soi-disant, d’arranger les choses et surtout couvrir la rĂ©action des responsables de peur que l’affaire ne remonte Ă Paris», nous a-t-on indiquĂ©.
Voulant vĂ©rifier la vĂ©racitĂ© de ces tĂ©moignages, nous avons joint par tĂ©lĂ©phone la direction des ressources humaines, laquelle s’est refusĂ©e Ă tout commentaire sur cette affaire.
Au niveau de cette direction on s’est mĂŞme offusquĂ© que des journalistes aient eu l’idĂ©e de les solliciter pour la position de l’employeur dans ce conflit.