Heureux lauréat du Soulier d’Or 2012, Lionel Messi connaît par cœur les protocoles de récompenses de fins de saison. Au cours des semaines à venir, l’Argentin va se démener pour décrocher un quatrième Ballon d’Or consécutif. Et donc répondre à de multiples sollicitations. Premier de cordée, France Football a pu interroger le génie argentin.
Les années se suivent et se ressemblent. Lionel Messi ne change pas ses habitudes, sur le terrain comme en dehors. Stratosphérique lorsqu’il empile les buts et les records, la star du FC Barcelone laisse place à la réserve au moment d’évoquer son cas personnel. Et le présent, c’est bien évidemment le FIFA Ballon d’Or, dont l’international argentin est le grand favori pour sa propre succession, ce qui constituerait un nouveau record avec quatre sacres consécutifs : «C’est un prix tellement important. Il est logique qu’on en parle beaucoup, même si cette année ça démarre encore plus tôt que les années précédentes. On en parlait déjà avant le début de saison. Si j’y pense ? Non ! Quand arrivera le moment, ce sera peut-être différent (…). J’ai déjà connu le bonheur de le recevoir trois fois de suite, c’est énorme, incroyable. Il arrivera une année où je ne l’aurai pas…»
«La comparaison avec Ronaldo me fatigue
un peu»

Modestie de circonstance – ou pas – l’Argentin fait-il référence à cette
saison ? Son grand rival, Cristiano Ronaldo, a remporté la Liga avec le Real Madrid, et certains observateurs sont convaincus que le palmarès du Portugais ne peut rester bloqué à un Ballon d’Or pendant que Messi en remporte un quatrième.
Cette fameuse rivalité, chronique quotidienne des médias espagnols, Messi la rejette perpétuellement. Comme pour rappeler à quel point cet aspect du métier passe au second plan dans sa carrière. Et là, ce n’est pas un discours de circonstance… «Cela ne me regarde pas et cela ne m’intéresse pas. Chacun fait ce qu’il veut. Je ne connais pas ses raisons et je m’en fiche. Je ne suis personne pour porter un jugement. Quand il se passe quelque chose, les journalistes cherchent toujours à nous comparer. Qu’on se limite au terrain, rien de plus ! Les médias font leur travail, d’accord. Mais lui, il fait son boulot pour son équipe, et moi pour la mienne. On cherche la compétition entre nous à propos de tout. Ça me fatigue un peu. Vous me connaissez, je n’aime pas beaucoup parler, et encore moins sur ce genre de sujet. La polémique, ce n’est pas mon truc». Le message est passé.
«Le PSG me rappelle
Man City»
Au cours de ce même échange, le cas du Paris Saint-Germain a été évoqué. Le Barcelonais a donc commenté la mue du club français : «Cela me rappelle Manchester City, pour qui ça vient de payer avec le titre de champion. Ce n’est pas facile de bâtir une équipe quand des joueurs viennent de tous les côtés. On ne réussit pas en un ou deux ans. Il faut du temps. Paris veut faire pareil. City va maintenant lutter pour la Ligue des champions.» Pour ce qui est du parcours du PSG en C1, la Pulga est mesurée : «J’ignore si Paris a les moyens de rivaliser dès cette saison avec les plus grands. Cela me semble compliqué. En revanche, j’ai l’impression qu’ils seront champions de France avec tous les joueurs qui font la différence individuellement. Mais pour construire une équipe, il faut du temps» a-t-il analysé de manière pertinente.
Puis la question fatidique est arrivée : existe-t-il une possibilité qu’il se laisse un jour tenter par le challenge
parisien ? «J’ai les meilleurs coéquipiers au monde, on lutte chaque année pour les titres. Barcelone est aussi une ville magnifique. Le Barça est le club où j’ai été élevé. Sincèrement, je n’imagine pas partir.»