En dehors du discours tenu par le coach Benchikha à ses joueurs et le côté psychologique de la préparation, il y a bien sûr l’autre point très important qu’on ne peut négliger : l’aspect technico-tactique.
En Algérie, que ce soit dans les clubs ou même en sélection, le joueur algérien a pris cette fâcheuse habitude de jouer en deçà de ses moyens lorsqu’il s’agit de rencontres à l’extérieur. Certains pensent que ce point fait partie de sa préparation psychologique et n’a rien à voir avec la façon de jouer, mais en football moderne, il y a mille et une façons de contourner ces préjugés. Le staff technique de l’EN a pris le risque de jouer l’attaque, Benchikha l’avait promis et il l’a fait. Avant la rencontre, on s’attendait à ce qu’il refasse confiance à son dispositif tactique habituel, c’est-à-dire le 4-2-3-1. C’est son cheval de bataille, et ce, depuis ses débuts à la tête de la sélection A. A Bangui d’ailleurs, il l’avait mis en oeuvre, et ce, malgré le risque que cela pouvait comporter. La transition entre l’ère Saâdane et sa période s’est donc faite brutalement, mais Benchikha a préféré le faire une fois pour toutes, car le changement s’imposait après près de trois années où l’EN se contentait de jouer avec un minimum d’attaquants et un maximum de défenseurs.
Samedi dernier, le onze choisi par le staff technique a été distribué d’une manière intelligente sur le terrain. En réalité, c’est ce même 4-2-3-1 qu’adore tant le General mais avec un léger maquillage.
La défense plate encore et toujours
Le driver de l’EN n’a pas trop voulu chambouler son arrière-garde, en témoigne la défense plate qu’il a reconduite, avec deux défenseurs latéraux et deux axiaux. La présence de Rabie Meftah dans ce dispositif permet, entre autres, une bonne couverture et sur le flanc droit et dans l’axe étant donné que l’ancien joueur de la JSK est un axial de formation, le tout en présence couverte par la présence de deux récupérateurs-relayeurs très généreux en ce qui est du volume de jeu, Metref et Lemouchia en l’occurrence.
La nouveauté dans ce match était le positionnement de Messaoud sur le terrain. Incorporé d’habitude dans un registre offensif, Benchikha l’a repositionné face à l’Ouganda, il a joué juste devant le duo de la récupération en occupant l’axe du terrain, et derrière le duo Djabou à gauche et Djellit à droite qui se sont chargés de donner un coup de main à Soudani qui a créé des difficultés à la défense ougandaise fragilisée, il faut le dire par l’expulsion de deux joueurs de l’équipe.
Messaoud ne s’est pas plaint dans ce nouveau rôle qu’on lui a donné sur le terrain, mais son jeu offensif habituel qu’on lui connaît pouvait donner un plus devant. Les consignes étaient claires, il ne devait pas avancer, et du coup, il avait pour mission de bloquer le meneur de jeu ougandais qui a tendance à servir les attaquants dans l’axe.
Les passes en profondeur, cette arme que beaucoup négligent
Sur le but non validé de Soudani ou encore sur sa réalisation, la seconde de l’EN, on a vu comment les Verts ont pu se glisser facilement dans la surface de réparation adverse. Il faut dire que la qualité de jeu et les déplacements sur le terrain de Soudani facilitent l’exploitation de ce type d’exercice. Benchikha l’aurait remarqué et en travaillant aux entraînements ces mêmes passes verticales avec Djabou, Metref Messaoud et même parfois les défenseurs, grâce à leurs dégagements dirigés, la ligne offensive de l’EN, il pourra profiter de cette arme redoutable et exploiter toutes les erreurs que pourraient commettre les défenseurs adverses comme ce fut le cas face à l’Ouganda où tout a fonctionné comme Benchikha l’avait prévu.