Une nouvelle gouvernance dans les pays africains s’imposait pour relever les défis d’un développement équilibré, a affirmé mardi à Alger, le ministre délégué, chargé des affaires maghrébines et africaines, M.Abdelkader Messahel. Intervenant à l’ouverture de la rencontre des points focaux sectoriels avec la société civile, M. Messahel a estimé que la vision du développement portée par le NEPAD, « pose l’exigence d’une nouvelle gouvernance en tant que vecteur essentiel pour relever les enjeux d’un développement soutenu, équilibré et inclusif ».
La rencontre s’inscrit dans le cadre de la préparation du 2e rapport d’étape sur la mise en œuvre du programme d’action national sur la gouvernance au titre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). M. Mesahel a relevé qu’il s’agissait d’une gouvernance « rénovée et multidimensionnelle » et qui couvre les aspects politique, économique et d’entreprise ainsi que le volet socio-économique du développement.
M. Messahel a rappelé à cette occasion, que le MAEP « contribue à la promotion par les Africains eux mêmes » de cette vision de développement et qui, a-t-il dit, « prend en compte les enseignements tirés de l’expérience des premières décennies post-indépendance ». Il a, par ailleurs, estimé que la rencontre d’aujourd’hui « marque une nouvelle étape du processus de larges consultations et d’interaction entre les pouvoirs publics et la société civile que l’Algérie a renforcé depuis son adhésion au MAEP ».
Le ministre a, à cette occasion, rappelé que le chef de l’Etat, M. Abdelaziz Bouteflika, a joué un rôle « essentiel » dans la création de ce mécanisme qu’il a qualifié d’ »unique en son genre dans le monde en ce qu’il incarne la volonté collective des pays africains participants, à aborder sans complaisance les questions liées à la gouvernance en Afrique ».
M. Messahel a aussi relevé que sur le plan opérationnel, le MAEP a mis au point « des indicateurs et un questionnaire exhaustif qui servent de base au processus d’évaluation de la gouvernance dans les pays participants ».
Selon lui, un des « grands mérites » de cette approche est qu’ »elle fournit aux pays l’occasion de conduire périodiquement des auto-évaluations approfondies selon une méthode participative, contribuant ainsi à consolider la pratique démocratique ».
M. Messahel a souligné, d’autre part, que des missions d’experts africains sous la conduite d’un panel d’ »éminentes » personnalités sont organisées et leurs conclusions sont confrontées à celles de l’auto-évaluation pour permettre au forum des chefs d’Etat d’identifier non seulement les bonnes pratiques, mais aussi les insuffisances en vue de formuler des recommandations à prendre en charge par les pays concernés dans le cadre de leurs programmes d’action respectifs. « La pertinence et l’utilité du MAEP se vérifient à chaque session du forum de chefs d’Etat », a affirmé le ministre, ajoutant que ce mécanisme s’est imposé comme un instrument crédible de dialogue, d’échange et de soutien aux efforts nationaux en matière de gouvernance.
Il a relevé, dans ce contexte, que l’Algérie a été parmi les « tout premiers » pays à mener à bien un processus d’évaluation dont le rapport avait été présenté par le président de la République au sommet du forum du MAEP à Accra le 1er juillet 2007, assurant que les conclusions de l’évaluation et du débat entre les chefs d’Etat ont été « prises en compte » dans le programme national d’action sur la gouvernance.