Messahel rencontre El Gamaty, président du parti libyen «Al taghyeer» : Tripoli à l’écoute d’Alger

Messahel rencontre El Gamaty, président du parti libyen «Al taghyeer» : Tripoli à l’écoute d’Alger
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Cette réunion a permis aux deux parties d’examiner les récents développements du dialogue national libyen, après la réunion de Malte, et surtout d’évoquer les prochaines étapes pour la consolidation de l’accord politique en Libye.

Depuis la réunion du Groupe des pays voisins suivie deux semaines plus tard par celle du Haut comité de l’Union africaine consacré à la crise libyenne, il règne une espèce d’attentisme et de calme précaire. Est-ce dû à l’absence forcée du maréchal Khalifa Haftar, parti se soigner en Jordanie après avoir été victime d’une hémorragie cérébrale? Ou, n’est-ce plutôt que la conséquence d’un statu quo ante où chacune des parties au conflit campe sur sa position?

Le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel a reçu samedi le président du parti Al Taghyeer (le changement) Guma el Gamaty, membre de la commission du dialogue national libyen et partie prenante du processus politique conduit par la médiation onusienne.

Au terme de la rencontre, il a estimé que «le dialogue inclusif et la solution politique sont le seul cadre à même de permettre le règlement de la crise en Libye», tout en ajoutant que «l’accord politique est le seul fondement solide qui existe entre les mains des Libyens en cette étape cruciale».M. Messahel a également souligné que «la légitimité du Conseil des députés dont le mandat s’est achevé en octobre dernier, et la légitimité du Conseil présidentiel libyen, sont toutes deux issues de l’accord politique cautionné par les Nations unies, notamment dans la résolution 2295 du Conseil de sécurité».

Une coordination étroite

Cette réunion a permis aux deux parties d’examiner les récents développements du dialogue national libyen, après la réunion de Malte, et surtout d’évoquer les prochaines étapes pour la consolidation de l’accord politique en Libye. L’Algérie s’efforce depuis des années de maintenir des contacts permanents avec toutes les parties libyennes dans l’est et le sud de la Libye. Messahel a rappelé, de ce fait, les visites précédentes et futures de plusieurs responsables libyens en Algérie, dans le but de resserrer les rangs en encourageant toutes les parties concernées à s’exprimer, dès lors que l’Algérie a sans cesse affirmé que la solution «doit rester entre les mains des Libyens, qui ont les capacités pour atteindre cet objectif». à cet égard, Messahel et el Gamaty n’ont pas manqué de mettre l’accent sur l’étroite coordination que les deux pays affichent dans les fora internationaux, notamment au sein de l’Union africaine, du groupe sahélo-maghrébin et de l’ONU. L’Algérie n’a jamais cessé de prôner un dialogue inclusif, moteur de réconciliation et de paix et son attachement à la stabilité et à l’intégrité de la Libye la motive puissamment pour oeuvrer à la réussite du gouvernement d’union nationale chargé de résoudre prioritairement les problèmes sécuritaires et de contrecarrer la menace terroriste. En outre, estime Alger, le succès du GNA de Fayez al Sarraj permettra de résoudre les problèmes économiques et de répondre aux attentes du peuple libyen en utilisant à bon escient les richesses du pays.

Le rôle «pivot et central»

de l’Algérie C’est ainsi que Abdelkader Messahel a relevé que, dans cette dynamique, «toutes les parties ont un même agenda, à savoir la mise en oeuvre de l’accord politique et l’accompagnement du gouvernement et du Conseil présidentiel, reconnu comme seul et légitime représentant de la Libye». Saluant le rôle «pivot et central de l’Algérie dans le processus de règlement de la crise, le président du parti «El Taghyeer», Guma El Gamaty, a rappelé que l’Algérie a été parmi «les pays frères et voisins qui ont le plus contribué à l’élaboration de cet accord, car jouissant d’une grande crédibilité, de neutralité et de respect de la part de toutes les parties, aussi bien à l’intérieur de la Libye qu’au double plan régional et international». Sans ignorer les avancées importantes déjà enregistrées, el Gamaty note que des «difficultés et des obstacles» entravent encore le processus.

«Face à cette situation nous aurons toujours besoin de l’Algérie, en tant que pays frère et voisin, ainsi que de son aide afin de venir à bout de ces problèmes à travers l’échange de vues et des moyens qui nous permettront d’aller de l’avant», a-t-il expliqué. «Notre objectif, a-t-il conclu, est que la Libye recouvre sa stabilité, son unité, son intégrité territoriale ainsi que sa souveraineté et l’union de son peuple, l’Algérie ayant un grand rôle à jouer en matière de soutien de la Libye dans ce sens.»

au moins 21 morts dans des heurts tribaux à Sebha

Au moins 21 personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées en quatre jours de combats entre deux tribus rivales dans la ville de Sebha, dans le sud de la Libye, a rapporté la presse hier, citant une source médicale.Les affrontements opposent la tribu des Awled Souleiman à celle des Guedadfa à laquelle appartenait l’ancien dirigeant déchu Maâmmar El-Gueddafi. Le bilan de 21 morts et d’une centaine de blessés concerne seulement les membres de la tribu Awled Souleiman, a indiqué un des responsables du Centre médical de Sebha, Nasser al-Jehimi, cité par l’AFP. Les raisons du conflit demeurent floues, mais selon des médias libyens et les réseaux sociaux, les heurts ont éclaté jeudi après qu’un singe appartenant à un membre d’une des deux tribus aurait agressé une écolière dont la famille est issue du camp rival. Salah Badr, membre du Conseil municipal de la ville a précisé que des tensions opposaient les deux tribus depuis des années. «Un incident mineur a été l’étincelle qui a mis le feu» à toute la ville, a-t-il dit, sans autre précision.Le Centre médical de Sebha a rappelé en «renfort» tout son personnel et a affirmé sa «neutralité par rapport aux deux camps rivaux».