Messahel : «La situation en Libye, une sérieuse menace pour le Sahel»

Messahel : «La situation en Libye, une sérieuse menace pour le Sahel»

Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaine, a passé en revue la nouvelle menace qui plane sur la région du Sahel suite aux derniers développements de la situation en Libye.

Selon lui, ce pays peut constituer une sérieuse menace après avoir été à l’origine de la nouvelle situation dans la région.

«La crise libyenne peut avoir des répercussions à travers la libre circulation des armes et le retour massif des populations chez eux,

ce qui peut être une source de préoccupations pour ces pays n’ayant pas des moyens pour faire face aux déplacements des personnes et leur prise en charge», a précisé le ministre lors d’une conférence de presse hier à Alger pour annoncer l’organisation de la conférence sur le partenariat, la sécurité et le développement entre les pays du champ et les partenaires extra-régionaux, les 7 et 8 septembre prochain.

Le ministre estime que «cette nouvelle situation» sera examinée lors de cette conférence où les participants auront l’occasion «de cerner le problème, de débattre des derniers développements et d’échanger des informations sur la circulation des armes, la situation des populations et la manière de s’en occuper».

Le ministre a tenu à souligner que la question sécuritaire propre à la Libye relève des compétences des autorités de ce pays. Il salue, cependant, la progression de la situation que l’Algérie suit de près «mais la sécurité régionale nous intéresse tous».

«Nous souhaitons que les choses s’améliorent et s’arrangent et que ce pays retrouve sa gouvernance aux normes standards universelles, ce qui sera une bonne chose pour la stratégie sécuritaire de la région», a précisé

M. Messahel. La conférence internationale de lutte contre le terrorisme se veut un espace où les pays extra-africains et les puissances du monde exposeront leur stratégie de lutte contre le terrorisme dans cette région en vue de créer des passerelles avec la stratégie développée par ces pays.

«Les Nations unies, les Etats-Unis, les pays de l’Union européenne ont leurs propres stratégies de lutte contre les menaces qui planent sur la région, à savoir le terrorisme, le crime organisé et la drogue pour les pays du Sahel», a souligné M. Messahel.

Créer des synergies

«Nous voulons créer des synergies pour que le partenariat devienne efficace.» Le ministre souligne que ces pays s’intéressent à l’Algérie et veulent coopérer avec elle «de par sa place géographique stratégique et son expérience dans la lutte antiterrorisme reconnue au niveau mondiale».

L’absence d’une définition commune du terrorisme n’a pas empêché les pays et les instances internationales, notamment les Nations unies et le Conseil de sécurité, de construire un fondement juridique, de créer des mécanismes de lutte à travers des résolutions, des stratégies et une architecture mondiale de lutte, le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent.

Cette réunion constitue le prolongement de plusieurs réunions astreintes et régionales tenues depuis mars 2010 où les pays du Sahel ont travaillé pour «aligner leur position, fixer les mêmes repères et avoir la même volonté de travailler au niveau national et sous-régional». Les pays du Sahel ont ensuite discuté de la nécessité d’élargir les discussions aux pays extra-africains.

«L’agenda de ces pays intéresse le monde et tient la route vu qu’il est fait selon les capacités de ces pays», a souligné M. Messahel. Le conférencier rappelle les différents niveaux de traitement de la question sécuritaire dans le Sahel qu’il soit politique ou militaire.

La question est évoquée dans des réunions qui se tiennent chaque six mois dans l’une des capitales des pays concernés où «s’échangent des informations et des analyses de la situation pour peaufiner une vision unifiée à présenter aux pays externes»,

la réunion des chefs d’états-majors et celle des unités de liaison et de renseignement. Ce travail s’est traduit par la construction de passerelles et une base de partenariat reposant sur le renforcement de la formation, l’équipement et la circulation de l’information.

N. B.