Messahel et mogherini discutent les dossiers syrien et Libyen: L’Algérie et l’UE sur la même longueur d’onde

Messahel et mogherini discutent les dossiers  syrien et Libyen: L’Algérie et l’UE sur la même longueur d’onde

Une large convergence de vues entre les deux parties a été relevée par Mme Mogherini qui se dit convaincue du bien-fondé de la coopération entre l’Algérie et l’UE dans le processus de stabilisation de la région.

«L’Algérie suit avec préoccupation l’évolution de la situation en Syrie à un moment où une dynamique visant une solution politique négociée par les parties syriennes est en cours», a souligné hier le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, suite aux dernières évolutions du conflit syrien, notamment suite aux attaques américaines en représailles à l’utilisation présumée d’armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad contre les rebelles qui constituent une donne totalement nouvelle et inattendue, y compris pour les partenaires les plus proches des USA dans le dossier…

Le ministre a ajouté que l’Algérie «considère que toute escalade militaire ne peut que compromettre les efforts portés par la communauté internationale dans le cadre du processus de règlement politique à la crise syrienne», mais sans nullement citer ouvertement les attaques américaines. Rappelant la position algérienne en matière politique internationale qui se veut favorable aux solutions politiques aux conflits qui agitent le monde, Abdelkader Messahel a déclaré que «l’Algérie qui a toujours inscrit sa démarche dans le cadre du respect de la légalité internationale, rappelle que la solution au conflit syrien ne peut être que politique, fondée sur le dialogue inclusif, la réconciliation nationale et la lutte contre le terrorisme».

Sur un autre volet, Abdelkader Messahel, s’est entretenu hier à Alger avec la Haute représentante de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, qui effectue une visite officielle de deux jours en Algérie.

A l’issue de cet entretien, il s’est exprimé sur les accords conclus entre les deux parties et les objectifs qu’elles se fixent, notamment en matière de coopération sécuritaire. «Nous avons convenu de mettre en place un mécanisme de dialogue, de sécurité et de lutte antiterroriste entre l’Algérie et l’UE à l’image de ce que nous avons avec nos partenaires à travers le monde», a déclaré le ministre à la presse, en présence de Mme Mogherini. Dans le même sillage, il a fait savoir que «la mise en place de ce mécanisme, atteste de l’élargissement de la coopération entre les deux parties».

De son côté, la Haute représentante de l’UE, Mme Mogherini, a affirmé que «l’UE suit avec beaucoup d’attention ce que fait l’Algérie pour gérer la situation sécuritaire».

«Nous avons eu des discussions très approfondies, notamment concernant les crises régionales sur lesquelles nous travaillons ensemble. L’UE travaille très bien avec l’Algérie surtout sur les éléments qui nous inquiètent le plus à savoir la sécurité, la stabilité de la région ainsi que la déradicalisation et la lutte antiterroriste», a-t-elle indiqué. Les parties algérienne et européenne ont par ailleurs évoqué le phénomène migratoire, qui, a souligné Federica Mogherini, est «global» et «ne touche pas seulement l’Europe mais aussi toute la région». Ce en foi de quoi elle a exprimé l’engagement de l’Union européenne à continuer à travailler avec l’Algérie, dans «un esprit de partenariat et de coopération bilatérale».

Quant au dossier libyen qui reste toujours en suspens, suite à l’échec des différentes tentatives de régler le conflit qui ensanglante la Libye, la Représentante européenne a assuré que «l’UE partage la même approche de l’Algérie, celle de trouver une solution sur la base de l’accord politique avec la participation de tous les Libyens».

Pour rappel, la visite de la Haute représentante de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, en Algérie est la deuxième du genre après celle effectuée en septembre 2015.