Le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a appelé, hier, à Marrakech, les Etats arabes à focaliser leur action commune sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme et à opposer un front uni à ceux qui encouragent ce phénomène en lui apportant un soutien matériel et médiatique.
« Notre action commune doit se caractériser par une lutte globale contre le terrorisme et l’extrémisme face aux tentatives de justifier la violence par ceux qui encouragent le terrorisme et le crime organisé et leur apportent un soutien logistique ou des facilités d’accès aux médias pour faire l’apologie d’actes terroristes », a souligné M. Messahel lors des travaux de la 31e session du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur. Le ministre a mis l’accent sur l’importance de redynamiser la coopération arabe en vue de « tarir les sources de financement du terrorisme et ses connexions, interdire le versement de rançons aux ravisseurs, criminaliser cette pratique et lutter contre le trafic de drogue, devenu désormais une source de financement du terrorisme qui ronge nos sociétés ». M. Messahel a, par ailleurs, mis en garde contre « l’amalgame entre terrorisme en tant que crime organisé commis par des groupes criminels et Islam, religion qui bannit la violence et prône l’amour, la tolérance et la fraternité, mais aussi entre terrorisme et lutte légitime des peuples pour leur autodétermination ». Il a, par ailleurs, exprimé son soutien à la décision portant formation d’une commission conjointe d’experts du conseil de la justice et de l’intérieur pour l’examen de la criminalisation du versement de rançons, conformément à la résolution du Conseil de sécurité du 27 janvier 2014 qui interdit le versement de rançons aux groupes terroristes pour la libération d’otages. La conjoncture actuelle a « induit de sérieuses menaces dont le terrorisme et le crime organisé sous toutes ses formes (traite d’êtres humains, trafic de drogue et d’armes), d’où la nécessité pour nous tous d’intensifier, aujourd’hui plus que jamais la coopération et la coordination pour lutter contre ces fléaux », a-t-il dit. Abordant l’ordre du jour de cette session, le ministre a précisé que plusieurs résolutions intéressant nombre de sujets « font l’objet d’examen pour adoption, outre la présentation de rapports relatifs au suivi de la mise en œuvre des stratégies et plans liés au terrorisme, à la drogue et à la sécurité routière ». M. Messahel a rappelé les recommandations issues des réunions sectorielles tenues l’année dernière sur la lutte et la prévention contre le crime organisé, le projet de stratégie arabe sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ainsi que la mise à jour de la stratégie médiatique arabe. Il a, également, rappelé les recommandations sanctionnant les réunions conjointes du conseil de l’intérieur et la justice autour de la lutte contre les actes de piraterie, l’organisation de la greffe d’organes et l’interdiction du clonage humain.
L’Algérie déterminée à lutter contre le terrorisme et le crime organisé
M. Messahel a réaffirmé la détermination de l’Algérie à poursuivre « la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, en particulier le trafic de drogue et à assumer pleinement ses responsabilités au niveau national dans le cadre des efforts collectifs de lutte contre ces fléaux qui ont pris des proportions inquiétantes touchant la région arabe et compromettant sécurité et paix sociale ». Le ministre a insisté sur l’impératif d’« une lutte antiterroriste globale, laquelle doit être accompagnée d’une meilleure prise en charge des questions de développement à travers des mesures complémentaires englobant les aspects de développement socioéconomique, éducatif, culturel et politique, ainsi que le respect des droit de l’Homme ». M. Messahel a cité, à ce propos, « les vastes programmes de réformes engagés par l’Algérie depuis plus de 15 ans afin de sortir de la crise qu’elle a traversée durant les années 90 du siècle dernier ». L’occasion était pour M. Messahel de préciser que les prochaines échéances prévues en Algérie en avril prochain constitueront une étape de plus à même de consacrer la démocratie et de permettre la poursuite des programmes de développement et le renforcement de la paix et de la sécurité. S’exprimant sur la disponibilité de l’Algérie à coopérer avec les pays arabes face à la menace terroriste, le ministre a affirmé que « l’Algérie ne ménagera aucun effort pour apporter une contribution efficace et effective aux efforts arabes et internationaux de lutte contre le terrorisme et le crime organisé ». Le ministre de la Communication a réaffirmé la détermination de l’Algérie à renforcer la coopération régionale et internationale, mettant en exergue son rôle dans la sécurisation de la région du Maghreb arabe à travers la coordination avec les pays maghrébins. Concernant la région du Sahel, M. Messahel a indiqué que l’Algérie « a toujours œuvré dans le sens d’une participation constructive et responsable à la sécurisation de la région sahélo-saharienne à travers le renforcement des potentialités humaines et matérielles des pays de la région ». Il a souligné que le processus « prometteur » de Nouakchott, supervisé par l’Union africaine et dont l’Algérie a contribué à en asseoir les fondements, « a adopté un programme opérationnel en cours de consécration en faveur de la paix et de la sécurité et pour la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ». M. Messahel a, enfin, rappelé l’action de l’Algérie au niveau de la Méditerranée et son action commune ainsi que sa coordination au plan sécuritaire avec les pays frères, la Tunisie et la Libye, et sa détermination à les accompagner dans leurs processus d’édification de deux Etats nouveaux.
