Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message à l’occasion de la fête du travail, lu en son nom par M. Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, lors d’une cérémonie organisée hier à l’université de Sétif, wilaya qui a accueilli cette année les festivités officielles du 1er Mai.
Voici le texte intégral :
«Chères sœurs, chers frères,
Je veux vous transmettre, au nom de la nation, un message de considération et de confiance. Je salue fraternellement toutes celles et tous ceux qui, dans les champs, dans les usines, dans les bureaux, les écoles, les hôpitaux et tous les lieux de travail, incarnent quotidiennement les hautes valeurs qui s’attachent au travail et tout ce qu’il peut signifier, tant pour l’accomplissement individuel que pour le progrès collectif.
Le travail, dans ses diverses dimensions, est au centre de la politique nationale. Il l’est, en premier lieu, pour ce qui concerne l’emploi. Car le travail est, d’abord, un droit essentiel de la personne humaine dont restent encore privés trop de nos compatriotes en dépit des améliorations considérables enregistrées depuis la fin des années 90 quand le chômage affectait plus de 30% de la population active et plus de 50% des jeunes.
L’emploi représente un enjeu considérable car s’il s’agit de développer, parmi toutes les franges de la jeunesse, la confiance en l’avenir et, progressivement, le sentiment de l’utilité sociale, il s’agit aussi de renforcer la cohésion nationale dans une période où, à l’échelle du monde, la répétition et la profondeur des crises, l’exacerbation des tensions et le jeu des stratégies qui en résultent sont source d’incertitudes et de menaces de divers ordres.
Venant après les programmes d’investissement qui, entre 2001 et 2010, ont permis de réduire de près de deux tiers le taux de chômage, le programme de développement en cours a érigé l’emploi en priorité absolue avec un objectif de création de 3 millions de postes de travail sur la période 2010-2014. Les nouvelles orientations de la politique économique s’inscrivent dans la mise en œuvre de la priorité à l’emploi. Elles visent, entre autres, à renforcer les moyens du financement de l’investissement et à en assouplir les conditions, à dynamiser la création de petites et moyennes entreprises à accélérer la réhabilitation des entreprises du secteur public, ou encore à favoriser les entreprises nationales pour l’exécution des programmes publics de réalisation et d’équipement. L’éventail de ces mesures est complété par l’amplification des dispositifs spécifiques d’aide à l’emploi des jeunes et l’amélioration de leur efficience à la lumière de l’expérience passée. D’autres mesures sont à l’étude, notamment au plan fiscal, qui devraient être de nature à favoriser encore plus les activités créatrices de valeur ajoutée et à fort contenu de main-d’œuvre.
Chères sœurs, chers frères,
La revalorisation a été un autre volet de la politique menée en direction du monde du travail, la préoccupation en ce domaine s’est traduite dans la période récente par des hausses sensibles des salaires et du pouvoir d’achat des travailleurs dans les divers secteurs de l’activité nationale.
Ces hausses étaient nécessaires pour faire bénéficier les travailleurs des améliorations de l’économie, soutenue par la hausse du prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux et débarrassée des contraintes de la dette extérieure. Cependant, la série de revendications qui s’est développée – au-delà de la question du bien-fondé qui renvoie dans chaque cas aux principes d’équité ainsi qu’aux contraintes d’une gestion responsable, soucieuse autant d’efficacité immédiate que des exigences de l’avenir -, cette série de revendications a montré la dimension des déficiences du dialogue social.
C’est pourquoi la correction de l’insuffisance dans la communication, la concertation préalable et l’anticipation au niveau des pouvoirs publics constitue une mission dont la mise en œuvre doit être impérativement accélérée et approfondie. Par ailleurs, il importe de remédier à l’inadéquation qui s’est révélée dans les modalités et les mécanismes de la représentation professionnelle et du fonctionnement syndical par rapport à un dynamisme social renouvelé.
En tout état de cause, ces exigences – qui recoupent celle d’une pleine transparence dans la gestion publique et celle d’une participation citoyenne effective accrue – sont des objectifs au cœur de la nouvelle étape des réformes que je viens de proposer solennellement à la nation concernant l’organisation et la vie institutionnelle et politique du pays.
Ce nouveau cadre permettra également de lutter contre les passe-droits et contre la corruption. L’extirpation de ces fléaux s’inscrit dans le souci de la revalorisation du travail et de l’effort qui devront plus largement être perçus comme facteur décisif de la réussite et de la considération sociale.
Chères sœurs, chers frères,
Après avoir surmonté les plus dures épreuves, notre pays est engagé dans une dynamique de progrès dont il importe aujourd’hui, tenant compte des réalités et des aspirations de nos jeunes, de consolider les assises, d’élargir la portée et d’en assurer la continuité dans la paix, l’indépendance et l’unité de la nation.
Je suis persuadé que les travailleuses et travailleurs algériens, pleinement conscients des enjeux et des périls, auront à cœur de participer à l’œuvre commune et de faire entendre la voix du progrès démocratique et social comme celle du patriotisme. Je souhaite à chacune et à chacun d’entre vous la santé, la sérénité et la confiance en l’avenir».