Message du président Bouteflika aux femmes algériennes : «L’Etat déploie tous ses efforts pour dynamiser le rôle de la femme »

Message du président Bouteflika aux femmes algériennes : «L’Etat déploie tous ses efforts pour dynamiser le rôle de la femme »

Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a adressé, hier, un message aux femmes algériennes à l’occasion de la journée mondiale de la femme célébrée le 8 mars de chaque année. Voici la traduction APS du message :

«La célébration du 8 mars, journée-symbole de la lutte pour la consécration de l’égalité entre les hommes et les femmes, nous conduit comme, chaque fois, à évoquer l’égalité, ce droit inné et ce dénominateur commun entre hommes et femmes, à cause de cette propension à la suprématie qui prit le dessus sur l’équité, tracé des trajectoires biaisées et mit en place des bases fragiles aux relations interhumaines. Des relations régies par la logique du plus fort, par l’injustice et la domination abjecte, par le déni au droit à la dignité et à la citoyenneté. Et lorsque ce droit d’être l’égal de ses semblables est refusé, c’est le principe d’être tout simplement humain parmi les humains qui se trouve contesté.

«Ces dépassements engendrés et ancrés dans l’imaginaire socio-culturel sont infondés. Ils sont la résultante de siècles de destruction et de décadence, réduits à des considérations purement biologiques. «Cette injustice dura assez longtemps avant de se voir brisée face à la résistance et à la lutte des peuples et des individus, décidés à recouvrer leurs droits spoliés.

«Et c’est grâce au courage et à la persévérance des défenseurs des droits de l’homme que les injustices ont aujourd’hui reculé dans le monde et que toutes les forces se sont unies pour consacrer la justice et l’égalité en tant que droits inaliénables de la femme, au même titre que l’homme, sans discrimination, ni disparité aucune, si ce n’est pour des considérations liées à la compétence et au mérite.

«C’est avec une grande fierté et humilité que nous rendons hommage à ces hommes et ces femmes qui ont lutté ensemble et consenti de grands sacrifices pour le recouvrement de la liberté et la dignité, marquant ainsi l’avènement d’une nouvelle ère d’égalité effective et véritable, œuvre que nous avons menée de manière inlassable avec pour objectif de la voir se concrétiser réellement sur le terrain.

«L’Etat continue à déployer tous ses efforts pour la dynamisation du rôle de la femme dans l’édification de l’Algérie présentement et dans le futur pour aller vers une vie meilleure. Ces efforts viennent s’ajouter à toutes les réalisations accomplies à ce jour, en matière d’égalité entre toutes les catégories de la société et qui méritent d’être saluées au regard de ce qui a été achevé sur plusieurs fronts.

«Nul ne saurait nier les programmes nationaux initiés par l’Algérie et les décisions prises à l’effet de promouvoir l’égalité des chances entre tous ses enfants, hommes et femmes, depuis le recouvrement de la souveraineté nationale. «Bénéfiques sont aujourd’hui les retombées de toutes ces mesures que nous espérons se poursuivre à l’avenir, un avenir jalonné d’acquis à la faveur des efforts de tous et à la faveur aussi d’une prise de conscience au sein de la famille et de la société dans son ensemble.

«La femme algérienne est présente comme tout un chacun le sait dans tout le processus d’édification. Elle assume un rôle dirigeant grâce aux programmes adoptés et mis en œuvre, programmes qui lui ont ouvert la voie pour honorer son pays dans les forums régionaux et internationaux où elle a fait entendre sa voix et proclamé sa détermination à s’accomplir dans le progrès et la prospérité.

«Nous sommes en droit, aujourd’hui, de nous enorgueillir du principe d’égalité consacré dans toutes les lois auxquelles nous introduisons, chaque fois que nécessaire, des amendements adaptés aux mutations en Algérie et dans le monde sans renoncer pour autant à nos valeurs civilisationnelles et nationales.

«Nous nous réjouissons également des précédentes réformes éducatives destinées à la promotion des droits de l’Homme, d’abord dans les esprits avant leur inclusion ensuite dans les programmes scolaires. «C’est du reste un exemple probant du travail à poursuivre au niveau des mentalités quant aux préjugés sur la jeune fille et la femme ainsi que leur rôle au sein de la famille et la société.

«Nous sommes de ce fait et à juste titre, fiers de nos institutions qui œuvrent à la promotion de la femme, une préoccupation qui doit intéresser et concerner la nation entière.

«Cependant, nous n’avons pas le droit d’ignorer les lacunes que nous pouvons, au demeurant, combler en respectant les valeurs de justice et d’équité dont l’Islam a été le précurseur, il y a de cela plus de 14 siècles, devançant ainsi toutes les chartes d’égalité entre les deux sexes élaborées par l’Homme.

«Notre souci permanent est de parachever le projet d’édification basé sur le développement humain durable dont les droits de la femme comptent parmi les fondements constants.

«Intégrer les questions de la femme au sein de ce processus est l’un des signes premiers attestant du degré de conscience de la société quant à la justesse de la démarche et à la nécessité d’une participation collective dans la définition des repères de celle-ci et la réalisation de ses objectifs.

«Il va sans dire que cette prise de conscience a été rendue possible, en grande partie, grâce aux différents moyens d’information et de communication dans cette ère des technologies modernes.

«Conscients de ce rôle stratégique dans la valorisation de l’image honorable de la femme et de ses attitudes exemplaires, nous avons conféré au secteur de l’information l’intérêt qu’il mérite et lui avons prodigué les orientations nécessaires pour porter son message humaniste et civilisationnel.

Cette mission s’accomplira à la faveur d’actions interactives qui mettront en mouvement une dynamique que des institutions législatives, exécutives et d’information initieront en commun cette année.

«Cette action d’ensemble axée sur «l’image de la femme dans l’information nationale» contribuera indéniablement à la concrétisation d’une conception concordante et élaborée en vue de la mise en place d’une plate-forme à la politique de communication intégrée qui accompagne les politiques adoptées en matière de promotion des droits de l’homme en général et ceux de la femme et de l’enfance en particulier.

«Nous avons tenu, à travers les rapports et stratégies nationales telle la stratégie nationale de promotion et d’intégration de la femme à identifier les carences afin de poursuivre l’effort avec davantage d’énergie, de détermination et de clarté.

«Aussi et comme nous l’avions promis, l’année dernière à cette même date, avons nous entrepris d’augmenter le pourcentage des femmes au Conseil de la Nation et entamé l’application de l’article 3-bis de la Constitution qui prévoit l’élargissement de la participation politique de la femme dans les assemblées élues.

«C’est avec la même détermination que nous nous attelons à l’élaboration de l’assise juridique dédiée à la création d’un centre national d’études, d’information et de documentation sur la famille, la femme et l’enfance.

«Les expériences ont démontré la nécessité, dans ces domaines précis, de ce type d’institutions scientifiques susceptibles de produire et de développer les informations nécessaires à la réflexion et à l’action. Ces institutions sont, en effet, capables de faciliter l’utilisation et la conservation des données au moyen de procédés scientifiques et académiques afin d’en assurer la fiabilité.

«J’ai bon espoir de voir bientôt se réaliser, de manière plus large et plus durable, l’égalité effective et les chances d’une représentation équitable des femmes en tant qu’élément fondamental pour une relance effective du processus de développement dans un monde qui a placé, cette année, la célébration de la journée de la femme sous le signe de : «Egalité des droits, égalité des chances : progrès pour tous».

«Nous n’avons d’autre choix que d’œuvrer ensemble pour assurer un avenir meilleur aux Algériennes et aux Algériens avec une parfaite égalité des chances, égalité dans le cadre de l’Etat de droit qui garantit à la femme algérienne la place qu’elle mérite pour produire, créer et s’accomplir».