Algérie-histoire-étudiant-journée-célébration (1-2)
Message du président Bouteflika à l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’étudiant. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a adressé lundi un message aux étudiants, lu en son nom par M. Mohamed Ali Boughazi, conseiller auprès de la Présidence de la République, lors d’une rencontre organisée à l’université Hadj-Lakhdar de Batna, à l’occasion de la journée nationale de l’étudiant (19 mai). En voici la traduction APS:
« Je suis très heureux de célébrer avec vous la journée de l’étudiant qui renvoie à la date mémorable du 19 mai 1956, lorsque les étudiants algériens ont décidé d’intégrer le combat contre l’occupant annonçant au monde entier et sans la moindre équivoque, dans un appel retentissant, leur alignement au côté de leur peuple et leur adhésion à sa cause juste pour la libération du
pays et son affranchissement d’une longue colonisation étrangère.
Forts de leur savoir et leur ardeur patriotique, ils donnèrent en effet les exemples les plus éloquents de sacrifice. Le 19 mai 1956, les étudiants algériens ont gravé leur nom en lettres d’or dans la mémoire historique. Vos aînés ont en effet fait la démonstration
d’un courage sans pareil en désertant les universités et les lycées pour rejoindre les rangs de la révolution à travers le pays et défendre l’honneur et la dignité de la nation.
Ils ont abandonné les bancs de l’école pour les maquis où les plumes ont cédé la place aux armes. Ne se complaisant plus dans une fausse quiétude, ils décidèrent de renoncer au repos jusqu’à ce que la patrie soit libérée et la dignité du peuple recouvrée.
Cette décision historique traduisait au mieux leur conscience nationaliste et leur maturité politique. Elle matérialisait une détermination inébranlable qui ne pouvait émaner que d’une élite imprégnée d’amour de la patrie et d’une foi en la justesse de sa cause.
Ces étudiants avaient pleine conscience de la vanité de la science lorsqu’elle ne sert pas à affranchir l’homme de l’asservissement. Ils se lancèrent dans la défense de la liberté et de la dignité humaine signant les pages les plus
glorieuses de notre histoire.
Ils mirent leurs connaissances au service de la Révolution et par leur conscience, leur maturité et leur dévouement, ils conférèrent davantage d’efficience et d’efficacité à l’acte libérateur.
Leur position révolutionnaire eut un profond retentissement à travers le monde. Les instances et les organisations internationales ainsi que les milieux diplomatiques s’en sont fait l’écho. Ce fut la confirmation de la volonté d’un peuple tout entier de poursuivre sa lutte pour la libération du pays quoi qu’il lui en coûtât.
L’élan en faveur de la révolution a battu en brèche les allégations mensongères attribuant à cette élite qui avait l’avantage de l’instruction, la velléité de se démarquer du peuple dont elle est issue et de privilégier ses propres intérêts.
Les étudiants ont rejoint les paysans, les travailleurs et autres chômeurs, hommes et femmes de tous âges dans les villes et les villages, aux confins du désert et en terre d’exil qui tous, luttaient pour un objectif commun ralliant ainsi les tisserands du drapeau national comme dira le défunt Malek Haddad.
Ce fut le choix déterminant adopté par les étudiants algériens aux premières heures de la Révolution lors du congrès constitutif de l’Union générale des étudiants musulmans algériens le 4 juillet 1955 et qu’ils ont mis en oeuvre une année après, le 19 mai 1956 conformément aux orientations et aux exigences de la révolution.
Une telle décision devait concrétiser une aspiration que cette élite éclairée n’a eu de cesse de nourrir en ce sens qu’elle intervenait en parfait accord avec la déclaration du 1er novembre 1954 et les principes de la Guerre de libération qui s’appuyait sur toutes les catégories et composantes du peuple algérien. Ce choix traduisait l’engagement de tous vis à vis du devoir sacré de participation à la lutte menée par le peuple.
A l’instar de tous les enfants fidèles de l’Algérie, les étudiants ont tout au long de la Révolution et durant les négociations, tant secrètes que publiques avec l’occupant, traité d’égal à égal avec leurs adversaires qu’ils ont parfois surpassés. Sur le champ de bataille comme à la négociation, ils n’ont guère démérité pour défendre la patrie et le droit inaliénable de leur
peuple à la liberté et à la souveraineté.
A tous ces étudiants qui ont grandement contribué à la libération de l’Algérie et au recouvrement de sa gloire, à ces étudiants qui ont sacrifié leur vie pour que vive l’Algérie digne et sereine, aux étudiants martyrs et à leurs compagnons d’armes, j’exprime ma profonde gratitude et toute ma reconnaissance en cette journée mémorable qui nous renvoie à un parcours exaltant, riche d’enseignements et empreint de valeurs d’abnégation et de don de soi propres aux Algériens, des valeurs dont nous nous imprégnons aujourd’hui pour mieux répondre aux aspirations de notre peuple à un avenir meilleur où règnent progrès,
stabilité et bien être.
Par la célébration de cet anniversaire, l’Algérie entend exprimer son attachement et son profond respect de la mémoire collective façonnée et nourrie par ses enfants, toutes générations confondues. Fidèles que nous sommes au serment des chouhada, nous voulons, pour notre part, mettre en avant l’attachement des Algériens à leur Patrie et leur souci de préserver son unité et sa cohésion, sa dignité et sa fierté.
Partant de ses choix fondamentaux que sont la garantie de la gratuité de l’enseignement et la consécration du principe d’égalité des chances dans tous les cycles d’enseignement, l’Etat algérien a misé sur la relance du système éducatif au profit des générations montantes.
Il n’a ménagé aucun effort pour ouvrir de larges perspectives à la formation des étudiants en mettant à leur disposition tous les moyens d’accès aux connaissances scientifiques et au savoir-faire, capital intellectuel à même de leur permettre de relever les défis, en toute confiance, pour répondre aux exigences d’un monde en mutation rapide, dont les deux principaux axes sont
la compétitivité renforcée et structurée et des performances de hautes qualité.
C’est à l’aune des réalisations accomplies, ces dernières années, dans l’enseignement supérieur que s’apprécient les acquis inédits remportés par la famille universitaire et la corporation scientifique nationales. L’exemple le plus éloquent se veut l’élargissement du réseau de l’enseignement supérieur et de celui des services y afférents, lesquels couvrent aujourd’hui toutes les wilayas du pays.
Un tel choix participe du souci de l’Etat de rapprocher l’Université du citoyen et d’ouvrir ses portes aux plus larges franges de la société, avides d’apprentissage et d’enseignement dont elles ont été privées des décennies durant du fait d’une colonisation abjecte.
Ainsi, un terreau favorable à été offert aux étudiants pour leur permettre de poursuivre leurs études dans des conditions idoines, d’atteindre les plus hauts rangs dans l’acquisition des sciences et du savoir et d’en maîtriser les techniques et applications technologiques loin de toute contrainte ou entrave sociale.
Force est de reconnaître qu’en dépit de tous ces efforts, il reste beaucoup à faire et nous sommes encore loin de maîtriser les techniques et méthodes à même de permettre notre entrée en force à la société du savoir pour se mettre au diapason des innovations technologiques qui avancent à un rythme effréné et qui constituent la pièce maîtresse de tout processus d’édification de la société du savoir, seul gage d’une relance économique effective.
Pour ce faire, nous fondons de grands espoirs sur nos enfants pour réunir toutes les conditions requises afin d’opérer cette relance et accélérer notre entrée dans la cour des grands. La jeunesse instruite est appelée à apporter sa précieuse contribution
à l’entreprise d’édification de son avenir. Il s’agit d’une exigence nationale des plus pressantes qui érigerait cette jeunesse en véritable acteur agissant et influent de la société et qui requiert de notre part davantage d’intérêt et d’attention à l’égard de cette frange de la société.