Saïd Abadou et Mohamed Cherif Abbès
Le chef de l’Etat a demandé à l’Organisation nationale des moudjahidine de fournir tout ce qu’elle possède pour enrichir le fonds historique.
«L’Histoire est un droit des futures générations», a indiqué le président de la République dans un message qu’il a adressé hier aux moudjahidine à l’occasion du 11e congrès de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) tenu au Palais des Nations. «A chaque disparition d’un moudjahid, c’est toute une partie de l’histoire qui se perd», a-t-il affirmé en appelant les participants à sauver ce qu’il reste comme mémoire pour reconstruire l’Histoire. «Il est indispensable de réécrire l’Histoire avec toutes ses faces pour que le peuple se réconcilie avec lui-même», a-t-il souligné en affirmant qu’il n’est plus question de traîner le pas. Le chef de l’Etat a demandé à l’Organisation nationale des moudjahidine de fournir tous les documents en sa possession pour enrichir le fonds historique.
«Il faut assainir l’Histoire des méfaits de la falsification comme de mettre en exergue les crimes de guerre coloniaux», a précisé le chef de l’Etat. Ce message se veut comme une réponse directe à la propagande que mènent les médias français sur la Guerre d’Algérie. Le chef de l’Etat a demandé la multiplication des efforts pour promouvoir l’Histoire de l’Algérie et de la vulgariser afin qu’il y ait une continuité entre la génération de Novembre et celles d’aujourd’hui. Le chef de l’Etat est également revenu sur les échéances des élections législatives du 10 mai pour relever l’importance de cet événement qui répond à la volonté du changement exprimé par le peuple.
«Les élections législatives dont la transparence et la crédibilité sont garanties vont être un grand pas qui répond à la volonté de changement exprimé», a-t-il expliqué. Sur ce point, le secrétaire général de l’ONM, Saïd Abadou, a affirmé que les prochaines législatives sont «le fruit d’efforts sincères et d’un travail de prospective prometteur afin d’engager des réformes profondes dans le pays qui permettent aux composantes de l’Etat d’entamer une nouvelle étape dans son parcours, pour réaliser les aspirations du peuple au progrès sociopolitique et à la prospérité économique du pays». «La réalisation de ces objectifs ne peut se faire qu’au sein d’un Etat de droit où règnent la sécurité et la stabilité et où le citoyen jouit de la liberté et de la démocratie», a-t-il affirmé. Selon lui, ces bases «sont les premiers jalons qui garantissent la dignité au citoyen, et balisent la voie afin de relever tous les défis».
Le secrétaire général de l’ONM a mis en exergue «la dynamique» qui caractérise aujourd’hui la scène politique marquée par la naissance de partis politiques appartenant à divers courants et regroupés dans le respect des valeurs du peuple algérien. «Ce pluralisme met une nouvelle fois le peuple face à ses responsabilités à travers l’exercice en toute souveraineté de son droit à choisir les personnes aptes à exprimer ses aspirations», a affirmé M.Abadou.
Par ailleurs, il y a lieu de souligner que les moudjahidate présentes au congrès ont contesté la composition du bureau formé en majorité par les hommes. La moudjahida Meriem Zerdani s’est levée pour protester contre l’exclusion des femmes du bureau de l’ONM.
«C’est malheureux que 50 ans après l’Indépendance, la femme soit marginalisée», a-t-elle déploré. «Nous sommes montées au maquis et nous avons pris les armes pour combattre le colonialisme en même titre que les hommes et aujourd’hui aucune femme n’est présente au bureau de l’ONM», a-t-elle déclaré.
De nombreuses moudjahidate étaient unanimes sur la nécessité d’accorder la place qui lui revient à la femme au sein du bureau de l’ONM.