«Ne soyez pas trop durs avec les professionnels» > «Medjani et Abdoun m’ont déjà parlé de l’ambiance de l’EN et Boudebouz est mon ami»
Le milieu de terrain, Walid Mesloub, sera supervisé cette semaine par le sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, qui est déjà en tournée en Europe pour une mission bien précise. Il livre ses impressions au quotidien
– Vous êtes en train d’effectuer un bon début de saison avec Le Havre …
– Je suis très content d’entendre cela, je suis encore ravi de savoir que les Algériens me suivent de près.
– Cela a fini par attirer l’attention de Benchikha qui vous supervisera incessamment, vous a-t-il déjà contacté ?
– Jusqu’à présent, personne ne m’a contacté. Je ne vous cache pas que j’ai su que je serai supervisé par le sélectionneur national à travers les sites Internet. Je suis ravi d’apprendre que j’intéresse mon pays. Je suis doublement content, car je me sens en super forme avec mon club Le Havre.
– Selon nos informations, Benchikha vous supervisera ce lundi face à Nîmes…
– Je ne suis pas au courant, mais je suis tres motivé pour ce rendez-vous. Je serai ravi par la présence du sélectionneur national. Ce sera l’occasion pour nous deux de se connaître et de se parler directement.
– Vous paraissez très motivé pour porter les couleurs nationales…
– Et comment ! L’équipe nationale est le rêve de tout Algérien, qu’il soit émigré ou un enfant du bled. Je suis avec impatience tout ce qui se passe autour de l’équipe nationale de mon pays, et cela ne date pas d’aujourd’hui, mais depuis plusieurs années déjà. Je suis régulièrement tous les matches en compagnie de ma famille et de mes amis. A présent, je joue en division 2 française, mais je travaille dur pour progresser et atteindre un niveau meilleur.
– Parlez-nous de vos débuts de carrière…
– Je suis né à Versailles, à Paris. J’ai signé mon premier contrat professionnel avec le club d’Istres, où j’ai joué sous ses couleurs en troisième division. Nous avons réussi l’accession la saison même. J’ai été ensuite transféré au Havre.
– Il est connu que Le Havre ne recrute pas beaucoup, c’est un club qui favorise la formation. Comment avez-vous pu convaincre ses dirigeants pour vous recruter ?
– Le Havre est considéré comme le doyen des clubs français. Quand j’ai su que l’entraîneur de ce club s’intéressait à moi, cela m’avait beaucoup motivé et m’avait donné une confiance particulière. Ce qui m’a poussé à travailler davantage, c’est le fait de jouer régulièrement avec mon club. J’ai joué tous les matches où j’ai inscrit 4 buts. Je ne suis pas un avant-centre à la base, mais je suis le meilleur buteur de mon équipe en compagnie de Jovial.
– Vous êtes un milieu offensif, et à l’EN, on souffre dans ce compartiment…
– C’est vrai, je joue derrière les attaquants, c’est le poste que je préfère le plus, cela me permet d’être près des bois. Mais je possède également des capacités pour jouer comme milieu gauche ou alors milieu droit. Mon entraîneur au Havre m’utilise dans ces trois postes selon les données de la rencontre. Pour ce qui est de l’équipe nationale, je dirais que je ferai tout pour donner un coup de pouce à mon pays.
– Avez-vous vu l’équipe nationale jouer ?
– Je n’ai pas eu l’occasion de voir les dernières rencontres des Verts, mais j’ai suivi toutes les rencontres du Mondial ainsi que les matches de qualification. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point nous étions heureux. On a vécu cette joie en France avec la famille et les amis comme si s’était une nouvelle indépendance pour l’Algérie…
– Mais on n’a pas gardé cette dynamique après le Mondial, on a perdu beaucoup de points lors des éliminatoires pour la qualification à la CAN 2012…
– Ce que subit la sélection après le Mondial a ces causes. Il ne faut pas être pessimiste, on a encore des chances de se qualifier, il suffit de glaner tous les points qui restent en jeu.
– Vous pensez qu’on a des chances face au Maroc ?
– Certes, le Maroc nous dépasse de trois points, mais je suis convaincu que l’Algérie a les capacités pour rattraper ce retard. Je ne vois pas d’autres calculs que de battre le Maroc au mois de mars et d’aller au Maroc pour revenir avec un bon résultat. Il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup de changements au niveau de l’effectif actuel de notre équipe nationale. Il y a eu 7 nouveaux joueurs avant le Mondial : Boudebouz, Guedioura, Kadir… Il faut du temps pour atteindre l’homogénéité exemplaire.
– Vous parlez comme si que vous alliez intégrer le groupe des Verts vous aussi…
– Oui, c’est mon souhait le plus cher, c’est le rêve de mes parents. Je souhaite de tout cœur le réaliser un jour, c’est presque une dette envers mes parents… J’ai perdu mon père il y a 2 semaines (que Dieu ait son âme) et ma mère est décédée il y a 2 mois de cela.
– Désolé, nous ne le savions pas, vous avez certainement passé des moments très difficiles, n’est-ce pas ?
– Effectivement, c’était très dur à surmonter. Mon père aimait beaucoup l’équipe nationale, il m’a conseillé de jouer pour l’Algérie. J’aurais souhaité qu’il soit encore en vie pour me voir exaucer son vœu, surtout qu’en Algérie, vous parliez souvent de la possibilité d’intégrer l’équipe nationale.
– Avez-vous visité l’Algérie auparavant ?
– Oui, ma dernière visite en Algérie remonte à 3 ans. J’ai beaucoup d’amis à Hammam Bouhadjar. Mon père est de la région. J’ai également plein d’amis à Oran et des proches qui habitent également à Alger. Mais ces derniers temps, il me serait difficile de passer des vacances en Algérie, car cela n’est pas permis à cause du programme de travail intensif avec mon club.
– Connaissez-vous des joueurs en équipe d’Algérie ?
– Je ne les connais pas personnellement, mais j’ai eu l’occasion de parler à Carl Medjani et à Djamel Abdoun également lorsqu’on se rencontre en championnat. Sincèrement, ils m’ont tous encouragé à jouer pour l’Algérie. Avec Boudebouz, on a un ami en commun, on se parle assez souvent.
– Après la défaite face à la Centrafrique, certaines personnes ont demandé la mise à l’écart de certains joueurs émigrés de l’EN…
– Cela n’est pas vrai, nous sommes tous des Algériens. Je ne pense pas que des joueurs de la trempe de Ziani, Bougherra ou alors Antar Yahia ne se donneraient pas à fond pour leur pays, il ne faut pas être sévères avec eux.
Ce genre de propos n’arrange pas les affaires de l’équipe nationale. Le sélectionneur choisira certainement les meilleurs. Je ne pense pas qu’il fera la distinction entre les émigrés et les autres.