Mesbah : «Face au Burkina, on n’est pas les favoris»

Mesbah : «Face au Burkina, on n’est pas les favoris»

«Faux, ce n’est pas un tirage facile, ils montrent de meilleures choses que nous»

«Mais notre envie et notre volonté seront plus fortes»

Entretien réalisé par Asma H. A.

– L’Algérie jouera contre le Burkina-Faso, vos impressions…

Ça sera un match très difficile, très compliqué, en aller et retour, on sait que le Bukina est une équipe très compacte et solide, et, franchement ; ça ne va pas être une partie facile, peut-être pour les gens le Burkina ne fait pas peur, mais il ne faut pas non plus oublier qu’ils ont été finalistes de la CAN et qu’ils ont été vraiment très costauds, donc ça sera vraiment difficile.

– Le joueur algérien a tendance à tomber dans le piège de la facilité, quand il ne s’agit pas d’un gros calibre, vous, en tant qu’ancien, ne craignez-vous pas que le groupe ne prenne pas au sérieux cette équipe ?

– Je suis depuis 2, 3 années dans cette équipe, et je suis presque sûr de connaître tout le monde, et je sais qu’ils sont tous conscients que le Burkina n’est pas un tirage facile, après c’est clair, qu’on viendra pour préparer le match aller pendant une semaine, on sera tous mobilisés, et on se mettra dans la tête qu’on a tiré une grosse équipe, et je peux même dire publiquement à tous les Algériens et à tous mes coéquipiers qu’on n’est pas favoris dans ce match, peut-être quand on regarde dans l’histoire des deux équipes, l’Algérie est une équipe quelque peu plus important que le Burkina mais dans les deux dernières années, le Burkina Faso a démontré plus de choses que l’Algérie, notamment lors de la CAN, ils ont joué la CAN et n’ont perdu que 1-0 contre le Nigeria.

– On était quand même dans le chapeau 1 et eux dans le chapeau2…

– Oui, certes le classement FIFA veut dire quelque chose mais on a eu des victoires contre la Gambie et des équipes pas de grosses de l’Afrique, il ne faut pas se fier au classement FIFA.

– Eux ils disent qu’ils ont pratiquement la meilleure génération de toute l’histoire…

– Ils ont des joueurs en Europe, des joueurs qui ont l’habitude des grosses pressions, ils ont fait une super CAN et ont fini premiers de leur groupe, d’où leur qualification aux barrages, ils ne sont donc pas là pour rien, il ne faut pas les sous-estimer, et je le répète haut et fort, on n’est pas favoris dans ce match.

– Qu’avez-vous à dire sur la réaction euphorique des anciens joueurs burkinabés qui se félicitent d’avoir tiré au sort l’Algérien qui, à leurs yeux, n’est pas l’équipe la plus forte du chapeau1 ?

– Qu’ils disent ce qu’ils veulent, il y a deux matches en aller et retour, je dirais que sur le papier on fait partie des meilleures équipes d’Afrique, mais on ne l’a pas encore démontré, donc je respecte leur avis, mais je suis persuadé qu’avec le groupe qu’on a et l’envie aussi, ça va être difficile pour le Burkina.

– Vous dites qu’on n’est pas favoris, mais si on joue notre jeu on peut se qualifier…

– Ça c’est clair, on l’a démontré, on a battu le Mali, il ne faut pas penser qu’on est moins forts et avoir peur, il faut avoir confiance en nos qualités, depuis deux ans on a beaucoup progressé, on a eu cette claque à la CAN, on est prêts psychologiquement et sportivement pour affronter cette équipe du Burkina Faso qui va être difficile, si tout le monde est à 120% et que tout le monde joue pour l’Algérie, ça sera très difficile pour notre adversaire.

– Le coach après le tirage a parlé des joueurs qui ne jouent pas dans leurs clubs, ça peut être un problème, n’est-ce pas ?

– Dans toutes les équipes du monde, c’est clair qu’on préfère avoir des joueurs compétitifs, mais là on peut rien y faire, chacun va se battre pour avoir sa place, pour être prêt pour le match aller à Ouaga, on va tout faire pour être le mieux possible on n’a pas le choix, comme ça quand on sera en sélection le mois d’octobre on va essayer de remonter ça.

– C’est un tirage chanceux car on reçoit chez nous au retour, non ?

– Oui, on va dire que c’est un avantage, avec notre public, ça va nous aider, mais pensons au match aller, on va aller là-bas pour faire un bon résultat, être costaud défensivement c’est le plus important, il ne faudrait pas louper le match aller, car c’est une arme à double tranchant, il va y avoir une grosse pression au retour, on fait comme si c’était une finale, et on verra par la suite.

– Toutes nos bonnes qualifications sont passées par de bons résultats à l’extérieur, donc il nous faut un bon résultat à Ouaga…

– On a déjà prouvé qu’on pouvait avoir des résultats en Afrique noire, c’est un point positif, mais ça sera une autre paire de manches au Burkina, c’est un déplacement, ça sera un test pour nous, car on n’a jamais rencontré une équipe costaude à l’extérieur à part le Mali, il faut se préparer et incha Allah on aura un bon résultat dès le match aller.

– Le fait de connaître le pays et le stade, c’est un avantage…

– Un peu, mais ce n’est pas trop pesant sur la situation, on ne sait pas comment ça se passe là-bas, il ne faut pas penser comme ça, il faut faire comme si c’était la première fois qu’on joue là-bas.

– Quelle impression cette équipe vous a-t-elle laissée au mois de juin dernier ?

– Une très bonne impression surtout en première mi-temps, costaude et très bien organisée, une équipe de notre niveau, après il ne faut pas trop penser à ce match, ni s’enflammer car ça sera un Burkina différent.

– Vous n’avez été aligné qu’à la 89e hier encore, qu’est-ce qui se passe au niveau de votre club ?

– C’est des choix techniques de l’entraîneur, pour le moment il fait jouer un autre à ma place, je suis quelqu’un qui se bat, je redouble d’efforts aux entraînements, et l’essentiel c’est qu’à la fin je gagnerai ma place.

– Contre le Mali vous avez gagné, mais le jeu n’y était pas, qu’est-ce que vous vous êtes dits après ce match ?

– C’est une belle victoire pour nous, ça nous a remis en confiance par rapport à la moyenne prestation contre la Guinée entre guillemets, ça nous prouve qu’on était capables de battre de grandes équipes, j’étais très content pour cette victoire, et elle va nous rendre service pur préparer convenablement le match contre le Burkina.

A. H. A.

Il n’est rentré qu’à la 89’ de jeu face à l’AS Rome

Djamel Eddine Mesbah, le défenseur des Verts, n’est rentré qu’à la 89eminute de jeu à la place de Massimo Gobbi avant-hier, lundi, avec son club Parme FC. Ce dernier affrontait à domicile l’AS Roma à l’occasion de la 3e journée du Championnat italien, match s’étant achevé sur le score de 3 buts à 1. Le peu de temps de jeu de l’ex-Milanais ainsi que des autres internationaux évoluant en Europe, à l’instar de Feghouli, renforce l’inquiétude du sélectionneur national Vahid Halilhodzic. Celui-ci craint ne pas pouvoir disposer d’un effectif ayant des matches dans les jambes pour le match barrage aller contre le Burkina Faso à Ouagadougou le mois prochain, comptant pour la qualification au Mondial 2014 du Brésil.

Donadoni doit revoir sa copie

Le match disputé lundi contre l’AS Rome a mis à nu les carences de la défense de Parme, surtout au niveau de son flanc gauche. Franchement, le titulaire jusqu’à présent au poste de latéral gauche, Lucarelli, est un joueur tout juste moyen qui n’a pas les qualités de Mesbah. L’international algérien est de loin meilleur que lui sur tous les plans. D’ailleurs, on se demande sur quelle base l’entraîneur Donadoni persiste à le titulariser en lieu et place de notre compatriote.

La défaite concédée par Parme sur son terrain contre Roma va certainement pousser le coach parmesan à revoir sa copie pour le match de dimanche prochain face à Catania, une équipe du bas du tableau. En tout cas, Mesbah a de fortes chances de disputer la prochaine rencontre face à Catania, à moins que Donadoni ne décide autrement.

K. H.