Mesbah : «En sélection, tous les joueurs doivent être des leaders»

Mesbah :  «En sélection, tous les joueurs doivent être des leaders»
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Djamel Mesbah en a fini avec l’AC Milan pour cette saison et s’apprête à retrouver les Verts, le 21 mai, pour préparer les matchs contre le Rwanda et le Mali, en éliminatoires pour la Coupe du monde 2014 et celui face à la Gambie en éliminatoires pour la CAN-2013. Il s’agira de la première présence sur le sol algérien du latéral gauche algérien, depuis qu’il a rejoint les rangs du club milanais. Nul doute que le contexte sera bien particulier pour lui.

Vous avez commencé à l’AC Milan en étant sur le banc des remplaçants contre Novara lors de la dernière journée de la phase aller de la Serie A et vous terminez la saison par une titularisation contre cette même équipe de Novara lors de la dernière journée du championnat. Cela vous fait 12 apparitions avec l’AC Milan depuis janvier, dont 10 comme titulaire. Pensez-vous que c’est un bilan positif pour vous depuis votre arrivée au club durant le mercato ?

En termes d’adaptation, de temps de jeu et de participation aux compétitions, je trouve que c’est plutôt positif. 12 apparitions dans des matchs en quatre mois, surtout en étant nouveau au club, c’est quand même pas mal. Je joue à un très haut niveau dans un très grand club. Maintenant, il me reste à gagner définitivement ma place au sein de l’équipe. Ce sera un objectif pour moi la saison prochaine et cela passera par une bonne préparation d’intersaison avec le groupe et une régularité dans mes prestations. Je n’en suis pas encore là et, à présent, c’est sur la sélection nationale que je suis pleinement concentré.

En arrivant à l’AC Milan, vous attendiez-vous à jouer autant de matchs ?

Sincèrement non, même si je sais que si on m’avait pris en janvier, c’est pour jouer. Ce qui est positif pour moi, c’est que j’ai joué des matchs dans toutes les compétitions (championnat d’Italie, Coupe d’Italie et Ligue des champions, ndlr). C’est surtout extraordinaire pour moi d’avoir pris part à deux matches de Ligue des champions et, qui plus est, pas contre n’importe quelles équipes puisque c’était face à Arsenal et au FC Barcelone.

Des regrets en particulier ?

Je suis donc globalement satisfait, même si je suis déçu de ne pas avoir remporté un titre. J’ai longtemps pensé que nous pouvions remporter le championnat, mais nous ne l’avons pas eu, malheureusement. Je dois capitaliser l’expérience acquise durant ces quelques mois et me préparer pour une saison qui, je l’espère, sera plus rentable en termes de titres.

Il y a de nombreux joueurs de l’AC Milan qui arrêtent leur carrière ou quittent le club, et pas des moindres : Clarence Seedorf, Alessandro Nesta, Gennaro Gattuso et Filippo «Pipo» Inzaghi. Pensez-vous que vous allez participer, la saison prochaine, à l’avènement d’une nouvelle ère au sein du club ?

Chaque chose a une fin et ces grands joueurs arrivent au terme d’une immense carrière pour chacun d’eux. D’ailleurs, tout le monde leur a rendu hommage aujourd’hui (entretien réalisé dimanche, après la victoire de l’AC Milan contre Novara, Ndlr) à San Siro. Au-delà de leurs qualités de grands footballeurs, je retiens d’eux de grandes qualités humaines. Ce sont des stars, mais ils sont d’une grande simplicité en tant qu’hommes. Chacun d’eux m’a aidé et encouragé d’une manière ou d’une autre depuis mon arrivée au club. En quatre mois, ils m’ont appris une chose : un match se joue pour être gagné, quelles que soient les circonstances. Je leur tire chapeau pour tout ce qu’ils ont réalisé durant leur carrière. Cependant, l’AC Milan est un grand club qui survit au passage des joueurs. Ça va repartir la saison prochaine pour une nouvelle époque avec toujours la même philosophie : jouer pour gagner tous les matches et tous les titres.

Vous en avez terminé avec l’AC Milan et vous vous tournez à présent vers la sélection nationale. Etes-vous prêt pour les trois matchs qui attendent la sélection en cette fin de saison ?

Oui, je suis prêt. J’ai connu quelques problèmes ces derniers temps avec la blessure que j’avais contractée (contre le Barça en Ligue des champions, Ndlr), ce qui a quelque peu perturbé ma fin de saison, mais je suis de nouveau compétitif. Je suis très heureux de retrouver la sélection et aussi très motivé pour aborder les matches que nous aurons à disputer et qui sont très importants dans l’optique du Mondial-2014 et de la CAN-2013. Il faut absolument commencer les éliminatoires par des victoires.

Depuis que vous êtes joueur de l’AC Milan, vous n’êtes pas encore venu en Algérie, en raison de vos engagements professionnels avec votre club. Avez-vous des appréhensions par rapport à la nouvelle vision que les Algériens ont de vous ?

Je ne peux pas dire que j’ai des appréhensions. Il y a plutôt un peu d’excitation dans ces retrouvailles avec l’Algérie. Certes, je suis convaincu que le regard qui sera porté sur moi sera différent, mais vous me connaissez bien : je n’ai pas changé. Je reste toujours le Djamel Mesbah d’avant, celui qui vient en sélection avec enthousiasme et humilité, afin d’être à la disposition du sélectionneur et de défendre les couleurs du pays du mieux qu’il le peut si on le fait jouer. Donc, même si mon «statut» aux yeux des supporters a changé, moi je n’ai pas changé.

Avec la retraite annoncée de trois de vos coéquipiers en sélection, pensez-vous pouvoir remplir la fonction de cadre et de leader dans l’équipe, puisque vous devenez l’un des plus «anciens» du groupe ?

Je suis peut-être l’un des plus anciens, mais pas le plus ancien. Il y a plus ancien que moi, à commencer par Madjid Bougherra, présent en sélection depuis de nombreuses années. Il y a aussi Khaled Lemmouchia, Ismaïl Bouzid, Rafik Djebbour, Medhi Lacen… Pour en revenir à la notion de leader, je pense que ce rôle ne devrait pas échoir à un ou deux joueurs dans une équipe. Dans ma philosophie, tous les joueurs dans une sélection nationale doivent être des leaders. Tous doivent être ambitieux, volontaires et dotés de beaucoup de caractère afin de mener la sélection vers l’avant. Si le sélectionneur me confiait des responsabilités, je suis prêt à les assumer, mais je pense que tous les joueurs doivent avoir la mentalité de leader.

Impatient de retrouver les Verts ?

Oui, comme à chaque fois. Impatient aussi de retrouver l’ambiance des stades et du public algériens.