Kouici : «Moi, je vote Mesbah» > Larbès : «Même en Inde, Belhadj restera Belhadj» > F. Mansouri : «Nadir n’est pas un vrai arrière gauche»
Abdelhak Benchikha n’a pas tari d’éloges au sujat de Djamel Mesbah lors de sa dernière conférence de presse. «Il a gagné des galons», disait-il à l’ensemble des journalistes présents à la salle des conférences du 5-Juillet.
Voulait-il faire passer un message à Nadir Belhadj ou seulement encourager un joueur qui n’arrête pas de progresser et d’enchaîner les bonnes prestations avec son club, Lecce ? Nadir Belhadj, qui vient d’être convoqué en sélection après avoir été écarté lors du dernier match face au Luxembourg, fera tout pour prouver à son coach et à l’Algérie entière qu’on s’est trompé sur lui. La concurrence sera rude entre les deux arrières gauches de la sélection, un seul d’entre eux sera choisi. Pour avoir une idée sur les caractéristiques de chacun d’entre eux, de leurs qualités et défauts, on a jugé utile de consulter cinq anciens internationaux évoluant au le poste d’arrière gauche et qui ont fait, à un moment ou un autre, le bonheur de l’équipe d’Algérie. Aziz Benhamlat, Haddou Moulay et Salah Larbès pensent que Belhadj reste le meilleur à son poste et qu’il devrait reprendre sa place dès ce match face à la Tunisie. Kouici pense, lui, que Mesbah est mieux placé et plus armé pour occuper ce poste. Mansouri, de son côté, se démarque et avance que Belhadj n’est pas et n’a jamais été un latéral gauche. Bien sûr, le dernier mot revient au sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, qui était à l’occasion, lui aussi, un latéral gauche.
Les anciens latéraux gauches de l’EN en parlent :
Mansouri : «Face au Maroc, on a besoin de vrais latéraux, Belhadj n’en est pas un»
Faouzi Mansouri est toujours convaincu que Nadir Belhadj est tout sauf un arrière gauche.
«J’ai toujours dit que Belhadj n’est pas un latéral gauche. Saâdane avait raison quand il a dit que ce joueur est faible sur le plan défensif. C’est pour ça d’ailleurs qu’il jouait avec trois axiaux. En équipe nationale, et ça dure depuis des années, on n’a pas de vrais latéraux. Meftah, Bouzid et Zarabi le sont par contre. Pour revenir à votre question, je dirais que ce sera une grosse erreur de convoquer Belhadj en tant qu’arrière gauche. C’est un joueur de couloir, ou un milieu de terrain excentré. Je ne connais pas bien Mesbah, mais je connais parfaitement les qualités et les défauts de Nadir. Il peut être très efficace en attaque. Il a d’énormes potentialités, mais il ne faut pas compter sur lui pour défendre», dira l’ancien latéral gauche des Fennecs des années 1980.
«Harry Rednap le faisait jouer dans le couloir»
Persistant toujours dans son idée, Mansouri nous rappelle le rôle que jouait Belhadj à Portsmouth. «Belhadj a joué ses meilleurs matchs quand il évoluait en Angleterre. Harry Rednap, qui est un grand entraîneur, a compris que l’Algérien serait plus performant quand on le désiste de ses tâches défensives. Si Mesbah est un arrière gauche de métier, alors Belhadj peut jouer avec lui.
Et puis, je voudrais ajouter une chose. Zarabi serait très utile à la selection surtout quand on est appelés à défendre ou à conserver un score. Même chose pour Smaïl Bouzid. Ils méritent d’avoir une chance. Pour finir, je dirais que le Maroc a de très bons attaquants. Il nous faut donc des latéraux qui pensent d’abord à défendre avant de penser à marquer des buts, c’est pourquoi je dirais que le choix de Belhadj serait mauvais.»
Kouici : «Moi, je vote Mesbah»
Mustapha Kouici semble avoir tranché concernant cette histoire. Quand on lui a demandé de choisir entre Belhadj et Mesbah, sa réponse a été instantanée : «Moi, je choisis Mesbah.»
L’ancienne vedette des années 80 a vécu une situation semblable, notamment avec Faouzi Mansouri. Il nous a expliqué son choix en donnant les arguments suivants : «Belhadj a beaucoup d’expérience, certes, contrairement à Mesbah. Mais ce dernier est plus compétitif que le premier. C’est une évidence. Benchikha a dit qu’il prendrait les plus en forme et, à l’heure actuelle, Djamel Mesbah est plus en forme que Belhadj.»
«Belhadj est meilleur offensivement, mais…»
«Je reconnais que Belhadj connaît très bien la maison. Il a beaucoup d’expérience. Le match face au Maroc est tout sauf ordinaire. Il y aura une grande pression à gérer et à supporter. Belhadj a déjà vécu ça en Egypte et au Soudan, Mesbah, par contre, n’a jamais connu ça. Seulement, il y a un début à tout. Mesbah mérite d’avoir une chance lors d’un match comme celui-là pour s’aguerrir et gagner en expérience. Il l’a bien mérité. Ses performances avec Lecce le prouvent. Sur le plan qualité de jeu, il y a une grande différence entre les deux joueurs. Belhadj est meilleur offensivement, Mesbah l’est défensivement. Chacun a ses defauts bien sûr. Vu les qualités et les défauts de chacun, je vois bien Mesbah titulaire face au Maroc.»
Larbès : «Même en Inde, Belhadj restera Belhadj»
Pour l’ex-arrière gauche des Canaris et de l’EN, Salah Larbès, la question ne se pose même pas. Pour lui, Belhadj est le meilleur à son poste. Tant qu’il continuera de jouer, aucun ne pourra le détrôner.
«Vous me demandez de choisir entre Belhadj et Mesbah, le choix est facile. Moi, je prendrai Belhadj sans réfléchir un instant. Vous allez me dire que Mesbah joue en Italie et que Belhadj est au Qatar. Et bien, pour moi, Belhadj, restera toujours Belhadj, même s’il part jouer en Inde», dira Larbès.
«On a voulu enterrer Belhadj très tôt»
Par ailleurs, et par rapport aux atouts dont dispose le joueur d’Al-Sadd et que n’a pas le joueur de Lecce, l’ex-Kabyle répondra spontanément : «L’expérience. Belhadj a acquis une grande expérience en équipe nationale. Contrairement à Mesbah, qui, lui, n’a que deux ou trois matchs avec les Verts. Face au Maroc, ça sera un match très difficile. L’expérience et l’habitude de jouer ce genre de derby va jouer un rôle déterminant. Les gens veulent enterrer Belhadj trop vite alors qu’il peut encore beaucoup donner à notre sélection.
Il n’a que 28 ans, il est compétitif et il connaît très bien l’équipe nationale et son entourage. C’est l’un des cadres de l’équipe. L’écarter maintenant serait de l’injustice envers lui, mais aussi envers le public algérien qui veut encore voir ce joueur porter le maillot national.» A la fin et pour terminer, Salah Larbès a tenu à nous préciser qu’il trouve Mesbah très bon aussi, mais qu’il devra accepter le fait qu’il y ait un joueur plus expérimenté et très doué en place : «Mesbah est un très bon joueur. Il a effectivement beaucoup progressé cette saison, seulement, je pense qu’il doit attendre un peu pour détrôner Belhadj, car ce dernier est toujours jeune et compétitif.»
Haddou : «L’EN a encore besoin de Belhadj»
Haddou Moulay pense, lui aussi, que Belhadj est irremplaçable. «Vous me demandez de choisir entre Nadir et Djamel, alors moi, je choisis Belhadj sans réfléchir. Ce joueur est l’un des atouts majeurs de l’équipe nationale d’Algérie. S’en priver serait une erreur à mon avis», dira l’Oranais qui poursuit : «Belhadj joue régulièrement avec son club au Qatar.
Al Sadd possède les mêmes moyens, ou plus que les anciens clubs de Belhadj en Europe. Le championnat qatari a beaucoup progressé. Plusieurs grands joueurs y évoluent. A mon avis, il n’a pas perdu son jeu et son niveau est toujours le même. Il faut qu’il retrouve la place qui est la sienne en sélection et cela dès ce match face au Maroc, car personne n’est capable de faire ce qu’il fait en sélection. Pour ce qui est de Mesbah, je le trouve très bon. Il réalise une excellente saison avec son club, Lecce, et je lui souhaite bonne continuation. C’est un grand acquis pour l’Algérie d’avoir deux latéraux gauche de leur trempe», conclura Haddou Moulay.
Aziz Benhamlat : «Mesbah doit attendre encore quelques années»
L’ancien arrière gauche de la JSK et de la sélection nationale pense que Belhadj doit reprendre ce qui lui appartient.
«A mon avis, Belhadj est le meilleur arrière gauche algérien en activité. Il est l’un des cadres de cette équipe et l’un de ses meilleurs éléments. Ce n’est pas le moment de casser cette équipe en tentant des changements infondés. L’équipe a besoin de son expérience et de son talent, surtout lors des matchs comme celui face au Maroc en mars prochain. Je suis convaincu que la valeur et les qualités de Belhadj sont intactes. C’est un grand joueur et un professionnel», dira l’ancien capitaine de la JSK. Par ailleurs, concernant Mesbah, Aziz dira : «Mesbah est un excellent joueur. Il joue en Série A et c’est tout à son honneur. Il est moins jeune que Belhadj, donc il peut espérer un jour le détrôner, mais c’est n’est pas le moment. Il est trop tôt pour le faire. Nadir a encore plusieurs années devant lui et Djamel devra attendre encore et continuer de progresser. C’est mon avis. La dernière décision revient bien sûr à Benchikha, mais à mon avis, face au Maroc, c’est Belhadj qui devra jouer.»