Mesbah : «A Marrakech, un nul serait aussi un bon résultat»

Mesbah : «A Marrakech, un nul serait aussi un bon résultat»

Arrivé vers 18h30 heure locale à l’aéroport de Murcie, Djamel Mesbah était visiblement fatigué avec un bouton de fièvre qui en dit long sur les dernières semaines éprouvantes qu’il vient de passer à Lecce avec un happy end à Bari qui a permis à son club d’assurer son maintien difficilement. C’est avec un esprit libéré qu’il arrive donc au stage de l’Equipe nationale ici à La Manga Club.

Vous avez l’air très fatigué. Sont-ce les effets du voyage ?

Un peu, oui, puisque j’ai passé la journée à voyager entre l’Italie et l’Espagne. Mais c’est aussi la nuit longue que j’ai passée avec mes coéquipiers de Lecce pour fêter le maintien du club en Serie A. Je me suis levé à 6h du matin aujourd’hui pour entamer le voyage jusqu’ici. Je ne suis pas inquiet pour autant puisque j’ai tout le temps de récupérer des effets de la fatigue pour commencer le travail en étant à 100% de mes moyens.

C’est donc avec l’esprit libéré que vous rejoignez vos potes de l’Equipe nationale, après le maintien de Lecce ?

J’ai l’esprit libéré depuis une semaine, c’est-à-dire depuis qu’on a assuré le maintien à Bari. J’arrive donc tranquille et avec un très bon moral pour préparer ce match du Maroc.

Beaucoup de vos coéquipiers ont réalisé de belles saisons avec Djebbour et Bougherra qui sont champions, Yebda qui jouera la Ligue des champions et Boudebouz qualifié avec Sochaux à l’Europa Ligue. Cela ajoute-t-il à la motivation du groupe ?

D’abord, je suis très content que mes coéquipiers aient réalisé de bons résultats en club, parce que je sais que cela sert d’abord l’Equipe nationale. On va avoir le temps de gérer ça pendant le stage, car c’est la première fois depuis la Coupe du monde qu’on passe une période aussi longue entre nous. On va faire en sorte de profiter de cela pour être à 100% compétitifs le jour du match.

Pensez-vous en tant que défenseur que le poids du match sera supporté par la défense ?

Ça dépend de la tactique de l’entraîneur, mais pour que le poids du match ne soit pas supporté par les seuls défenseurs, il ne faut pas avoir peur d’attaquer.

Mais les Marocains ne jurent que par la victoire et parlent même de vengeance ?

C’est tout à fait normal qu’ils veuillent gagner. Mais on verra ce qui va se passer sur le terrain car c’est là que le match se jouera, pas ailleurs. Je leur dis seulement que si l’Algérie est dans un bon jour comme cela a été le cas au match aller, il leur sera difficile de nous battre.

Le coach et certains de vos coéquipiers parlent carrément d’une victoire. Le nul sera-t-il un mauvais résultat pour l’Algérie ?

Pour moi, l’important est de ne pas perdre au Maroc. Bon, il est clair que quand tu joues au foot, tu entres sur le terrain pour gagner, mais il ne faut pas penser que ça va être facile au Maroc et qu’on peut les battre aisément. Vu nos qualités techniques, on doit toujours jouer pour gagner, mais on doit aussi savoir assurer nos arrières.

C’est une philosophie typiquement italienne…

(Il sourit) Exactement.

Beaucoup pensent que la pression sera sur les Marocains ?

C’est vrai qu’on a moins de pression par rapport au match de Annaba où un nul nous aurait écartés de la course à la qualification, mais à Marrakech la pression sera la même pour les Algériens et pour les Marocains. Il ne faut pas penser qu’après notre victoire de Annaba, on est sur un fauteuil et on est tranquilles.

Ça fait un an presque jour pour jour que vous êtes en Equipe nationale. Que retenez-vous de cette année passée chez les Verts ?

Que de belles choses, notamment ma participation en Coupe du monde à laquelle je ne m’y attendais nullement. Jouer un Mondial n’est toutefois pas une fin en soi et le plus difficile est à venir avec ce match face au Maroc et la qualification inch’Allah à la prochaine Coupe d’Afrique.

Il y aura par rapport au match aller beaucoup de revenants dans le groupe, dont Kadir, Matmour et Guedioura. Est-ce une bonne nouvelle pour la sélection ?

Ce sont des joueurs importants en équipe d’Algérie et ils l’ont prouvé par le passé. Leur retour ne sera donc que bénéfique pour l’équipe.

Après avoir joué en Suisse, en Serie B puis en Serie A, n’avez-vous pas l’ambition de voir plus haut en optant pour une équipe plus ambitieuse de Serie A ou d’une autre championnat relevé ?

Vous savez, il me reste encore un contrat d’une année avec Lecce et il appartient à mes dirigeants de décider s’ils veulent me garder ou s’ils veulent me transférer. C’est normal d’être ambitieux, mais je ne veux pas non plus commettre la même erreur que j’ai commise lorsque j’avais 20 ans en signant à Bâle pour ensuite passer deux saisons presque à blanc.

Le 28 mai, vous allez assister à la finale de la Ligue des champions avec vos coéquipiers. Votre cœur battra-t-il pour le Barça ou Manchester ?

Même si je suis un amoureux du Barça et de son jeu spectaculaire, je pense que c’est Manchester qui va gagner.

Mesbah a attendu Guedioura

Djamel Mesbah n’a pas rejoint directement l’hôtel Prince Felipe, après son arrivée à Alicante. Le défenseur de Lecce était resté un bon moment à l’aéroport en compagnie de Tasfaout attablé autour d’un café. Il était à l’attente de Adlène Guedioura qui devait arriver une heure plus tard.