En 1979, lors des Jeux méditerranéens de Split, dans l’ex-Yougoslavie, Chaâbane Merzekane s’est saisi du poteau de corner pour se défendre contre les joueurs yougoslaves qui l’ont assiégé de toutes parts.
Il a été suspendu jusqu’à nouvel ordre par les responsables algériens.
Cela a duré une année. Pendant tout ce temps, le peuple algérien a réclamé et obtenu son retour. On ne l’a pas regretté ensuite, le Mondial espagnol est là pour en témoigner. Aujourd’hui, c’est à Chaouchi qu’on veut faire subir le même sort.
Merzekane, le héros de Gijon, nous a rendu visite hier à la rédaction pour voler au secours de Chaouchi et prendre la défense du héros de Khartoum.
La suspension de Chaouchi est peu à peu évoquée. Qu’en dites-vous ?
Après la défaite contre l’Egypte, il faut se rappeler quelle a été la réaction du public algérien. Malgré la défaite de 4 à 0, il est sorti dans la rue manifester son soutien aux Verts, y compris donc à Chaouchi.
Alors, il faut continuer dans la même voie. Agir autrement équivaudrait à désavouer tous ces Algériens.
C’est un peu l’histoire qui semble se répéter puisque vous, vous avez été effectivement suspendu, à tort, après l’épisode de Split 1979…
Heureusement pour moi, le peuple algérien m’a soutenu dans tous les stades en exhibant des banderoles affichant : on demande Merzekane. Le peuple ne s’est pas trompé.
Après mon retour, tout le monde a vu le Mondial qu’on a réalisé en Espagne, en 1982. C’est pourquoi je dis, aujourd’hui, qu’il ne faut surtout pas sanctionner Chaouchi.
Je suis d’ailleurs certain que le peuple algérien manifestera le même soutien au héros d’Oumdourman. Personnellement, je suis foncièrement contre toute éventuelle sanction contre Faouzi. Ne touchez pas à mon petit frère ! Si on décide de le suspendre, c’est comme si on me sanctionnait une seconde fois, à l’âge de 50 ans. Je veux ajouter une chose.
Laquelle ?
Toucher à Chaouchi voudrait dire que l’arbitre Coffi Codjia avait raison de sortir à tort et à travers tous ces cartons rouges et jaunes.
Plus grave, ce serait donner raison aux Egyptiens qui ont traité Chaouchi de voyou.
Le peuple algérien a soutenu cette équipe, continuons jusqu’au bout. Si on décide d’exclure Faouzi, sachez que je préparerai aussitôt une banderole mentionnant «On demande Chaouchi», comme ce fut pour mon cas. Je serai le premier à réclamer son retour. En Algérie, c’est le peuple qui décide.
Halim Djender