Mercuriale:Les fruits et légumes de plus en plus chers

Mercuriale:Les fruits et légumes de plus en plus chers

Contrairement aux années précédentes, la fin du mois sacré de Ramadhan n’a pas été le signal d’une baisse des prix des fruits et légumes, mais plutôt d’une hausse inexpliquée et inexplicable, même si les commerçants tentent de donner une raison à cette flambée.

En effet, le citoyen moyen, au porte-monnaie déjà siphonné par un mois de dépenses inconsidérées, se retrouve démuni, à tous points de vue, devant les prix affichés par les marchands de fruits et légumes. Ainsi, et pour revenir à la reine des légumes, dame patate semble se complaire sur les hauteurs et affiche allègrement un prix variant entre 55 et 70 DA le kilo, pour une qualité souvent médiocre.

Les poivrons ont couté quand même entre 100 et 120 DA avant de retomber à 60 et 80 DA, ce qui est déjà trop élevé vu la quantité étalée au niveau des marchés. L’oignon, n’en déplaise à ceux qui n’aiment pas son odeur, vaut, lui, entre 50 et 60 DA, alors qu’il faut être très vigilant si on ne veut pas se voir refiler des oignons pourris dans le lot.

La laitue est cédée entre 80 et 100 DA, alors que la tomate, souvent bonne à jeter, ne vaut pas moins de 50 DA, avec des pointes dans certains marchés à 80 DA. Les carottes ne descendent pas à moins de 80 DA le kilo, la qualité laissant toujours à désirer.

Quant aux autres légumes, qu’ils soient de saison ou non, ils ont tous maintenu le cap sur une hausse inhabituelle qui met à mal le budget le plus aisé. Concernant les fruits, il faut dire que nous trouvons des prix très abordables, et d’autres pour ceux qui peuvent les payer.

Ainsi, le raisin qui fait son entrée en force, du moins pour certaines qualités, nous en trouvons dans les marchés populaires à 35 DA, à 50 et à 60 DA le kilogramme, mais là, il faudrait faire le tri à la maison, et se retrouver généralement avec à peine 500 g de fruits consommables, le reste devra être jeté. Le raisin de bonne qualité est cédé quant à lui entre 150 et 250 DA avec des pointes à 350 DA pour le muscat, très prisé pour son odeur et son gout très particulier.

Pour la pastèque, les prix vont de 30 à 40 DA le kilo, mais le calibre très gros cette année fait que peu de gens peuvent se payer une pastèque à 300 DA ou, souvent, plus. Les melons sont toujours trop chers à 60 et 70 DA le kilo, c’est-à-dire entre 300 et 400 DA la pièce de 5 kg environ. Il y a aussi les figues, mais elles valent entre 150 da pour la qualité la plus basse et 350 DA pour la meilleure.

La viande, blanche ou rouge, est toujours à plus de 300 da pour la première et dépassant les 1.200 pour la seconde, alors que la viande congelée demeure à 600 DA le kilo. Il n’y a pratiquement que les oeufs qui ont perdu 1 DA par pièce en étant vendus depuis deux ou trois jours à 8 DA au lieu de 9.

Pour les raisons de cette hausse, les commerçants avancent le fait que la cueillette est à l’arrêt, car la plupart des travailleurs sont partis chez eux pour un long Aïd, ce qui fait que la demande a largement dépassé l’offre, d’où l’emballement de la mercuriale.

C’est une raison assez plausible si la tendance à la baisse est observée au courant de cette semaine. L’autre raison donnée par certaines parties, a trait au fait que c’est l’arrière-saison et que la production est à son plus bas niveau, pour revenir en fin de compte à la loi de l’offre et de la demande. Mais une chose dément cette affirmation, c’est lorsqu’on voit les quantités astronomiques offertes sur le marché, comme les pastèques, les melons, le raisin, la pomme de terre (encore elle) ou la tomate et les poivrons, sans oublier l’oignon.

D’ailleurs un passage dans les marchés de gros ou de détail est assez édifiant, quand on remarque les montagnes de légumes pourris que jettent les commerçants, car ne trouvant pas preneur à des prix trop élevés, mais ils préfèrent les jeter que de vendre à des prix plus abordables. Finalement, c’est peut-être le constat d’un pince-sans-rire qui peut être pris en compte, quand il a affirmé que c’est peut-être la chaleur qui a fait monter le ‘mercure’ dans le thermomètre et la ‘mercure’iale’ des prix !

Tahar Mansour