Et c’est parti, les chiens sont lâchés pour aller mordre, tout azimut, et selon l’allégeance du moment pour préparer d’autres servitudes, d’autres pusillanimités pour s’assurer, demain, une place bien en vue dans l’après-Bouteflika
La presse nationale fait état de batailles de roturiers, et de linge sales exhibé à tout bout de champ, par médias interposés, pour casser du sucre sur le dos des rebelles au sérail présidentiel et leurs affidés. « Je ne suis pas de leur clan », lançait l’autre jour, le richissime Rebrab pour mieux leur damer le pion, et faire comprendre au citoyen lambda, que le vrai pouvoir se situe ailleurs qu’à la désormais médicalisée présidence. Mal lui en prit, Ennahar TV, la chaine oligarque du parjure, dans une réponse du berger à la bergère, s’est chargée de lui faire son procès en prime time et le descendre en flammes.
Conscients des risques et des enjeux, et pour pérenniser leurs acquis et leurs privilèges, les décideurs de l’ombre, ces puissants oligarques que le régime de Bouteflika a enrichi, se travestissent, le temps d’une fourberie, en des derviches tourneurs, par zaouïas interposées, pour nous faire boire le calice jusqu’à la lie et vendre par incantations et liturgique mignardises l’image d’un des leurs, l’homme par qui tant de scandales sont arrivés, » malencontreusement » cité par la justice italienne, et par la justice de notre pays qui s’est rebiffée plus tard par la fin de fonction du procureur d’Alger, triste sort d’une personne qui ne faisait que son boulot.
Combien sont-ils à en avoir fait les frais de cette chasse aux sorcières ? Une profusion de fins limiers de nos services de sécurité, de juges intègres, de témoins se sont retrouvés, du jour au lendemain, des psychopathes, des sans-boulots et des sans-abris pour certains. Dur ! Dur est le crime de lèse-majesté !
Faut-il pour cela s’en étonner ? Que non, en vérité, le travail de sape mené trois quinquennats durant pour dépouiller le sénat, l’APN, les APW et les APC de leur pouvoir de contrôle et de suivi populaire, non sans démanteler la colonne vertébrale de la nation, le puissant DRS, sa police judiciaire et sa force de frappe, le fameux GIS répondait à un souci de pouvoir absolu que l’impotent président, qui ne voulait pas être un quart de sa fonction, entendait mettre en pratique pour mieux rendre la dignité aux Algériens. Une dignité, du reste, qui a poussé, bon nombre d’entre eux, dans l’Algérie profonde, à aller chercher de quoi survivre dans les poubelles et à une pléthore de nos intellectuels à fuir le pays, faisant le bonheur de leurs respectives terres d’accueil.
Sous votre supervision Monsieur le président, nous avons vu notre Algérie devenir la mecque de l’impunité, désormais garantie sans blagues, par un protocole judiciaire avec la France. A l’avenir, aucun criminel en col blanc d’une république bananière ne sera poursuivi sur son sol, sur nos routes l’anarchie est maîtresse de céans, bref, un pays sans foi, ni loi, nous avons connu les pires scandales, les pires gargantuesques gabegies et moult ostentations criardes de richesses mal acquises.
Des mille rêves et mille espoirs, placés en vous par la plèbe pour un avenir radieux pour elle et sa progéniture ne subsiste que le vœu ridicule, de les mesurer après votre départ, à l’état de déliquescence de notre système de santé, à une école sinistrée formant des analphabètes bilingues, à des cohortes de diplômés universitaires errants, à des « harragas » en puissance et à un chômage galopant !
Merci Monsieur le président ! Pour tout le bonheur, l’épanouissement, le bien-être et de la prospérité, sans commune mesure des conditions de vie du ghetto de Club-des -Pins, que nous subissons depuis le début de votre magistrature. Nous comprenons parfaitement l’austérité et le manque d’argent qui mettent à mal la politique de paix sociale que vous avez initiée.
Entièrement ravis et rassasiés, nous ne faisons guère d’illusions pour d’autres acquis à nos conditions sociales, et du fin fond des contrées lointaines des tours d’ivoire feutrées et capitonnées d’Alger, cette Algérie profonde avec ses villages, ses douars et ses mechtas, nous la plèbe, vous saluons !