Menasra lance son initiative pour la présidentielle de 2014, Quand la course au leadership brise les islamistes

Menasra lance son initiative pour la présidentielle de 2014, Quand la course au leadership brise les islamistes

Alors que tout le monde croyait que Menasra s’était intégré dans les ambitions de Mokri, nouveau président du MSP, le patron du Front du changement vient d’annoncer que sa formation politique proposait «une initiative d’entente entre les courants politiques» sur les candidatures à la prochaine présidentielle.

Depuis quelques mois, les tentatives d’union des partis islamistes en Algérie sont à la mode, mais le complexe de leadership rend difficile les démarches pour trouver un candidat commun pour la présidentielle de 2014.

Tout à commencer avec l’expatron du MSP, Bouguerra Soltani, qui espérait garder ses chances pour les prochaines présidentielles en tentant une réconciliation avec son ancien rival, Abdelmadjid Menasra. Mais l’arrivée de Abderrezak Mokri à la tête du parti du défunt Nahnah a coupé court aux ambitions de Soltani, car Mokri a lancé de vaste consultations avec différents partis politiques pour la prochaine présidentielle.

Il a même contacté des personnalités politiques, dont l’ancien Chef du gouvernement Ali Benflis, Ahmed Benbitour (seul candidat officiel pour la présidentielle de 2014) et l’ex-SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Pour sa part, Djamel Benabdesslam, président du Front de l’Algérie nouvelle, a lancé le mois dernier une nouvelle initiative en faveur du courant islamiste.

Dans un précédent communiqué rendu public par le Front de l’Algérie nouvelle , né à la veille des législatives de 2012 et issu de la dissidence du Mouvement El Islah mené par Djamel Benabdesslam, il a été indiqué que le bureau national du parti prépare une nouvelle initiative qui «sera un plus positif dans le crédit du courant islamiste ». Benabdeslam avait auparavant intégré l’initiative de changement lancée en 2011, dans le contexte du printemps arabe, par l’ex-Chef du gouvernement Ahmed Benbitour.

Mais cette initiative n’a pas vécu longtemps et ses initiateurs ne parlent plus d’elle. Alors que tout le monde croyait que Menasra s’était intégré dans les ambitions du nouveau président du MSP, le patron du Front du changement vient d’annoncer que sa formation politique proposait «une initiative d’entente entre les courants politiques » sur les candidatures à la prochaine présidentielle.

Cet islamiste ne veut plus se limiter aux islamistes et dit que son parti propose «une initiative d’entente pour la présentation d’un seul candidat consensuel représentant les courants islamique, laïque et nationaliste». C’est la première fois que des islamistes veulent une union surtout avec des laïques, car il est inimaginable de voir, par exemple, le MSP et le RCD présenter un seul candidat à la prochaine présidentielle.

Lors de l’ouverture des travaux de la rencontre nationale des responsables de la jeunesse, Menasra a expliqué que le candidat consensuel «doit s’engager à assumer un seul mandat après son élection, pour assurer un véritable changement démocratique en Algérie».

Selon lui, l’initiative d’entente entre les courants politiques «ne signifie pas qu’un seul candidat se présentera à la présidentielle», mais qu’«il y aura d’autres candidats dans le cadre de la compétitivité et du pluralisme».

Il est à noter qu’il y a plus de dix ans que les islamistes n’ont pas présenté un candidat à l’élection présidentielle, à l’exception du scénario de la présidentielle de 2009 lorsque Djahid Younsi a été humilié avec un score de moins de 1% des suffrages. Il avait sollicité le secrétaire général du mouvement Ennahda, Fateh Rebaï, pour présenter un candidat commun, mais ce dernier avait refusé pour éviter l’humiliation.

Pour l’échéance de 2014, les ambitions des uns et des autres ne manquent pas ; même Abdallah Djaballah, qui s’est entretenu avec Mokri, n’a pas affiché toutes ses cartes alors que les ex-FIS ne croient pas aux partis islamistes existants actuellement et pensent retrouver leur gloire des années 90.

N. C.