Menasra accuse «Il y a eu une fraude massive»

Menasra accuse «Il y a eu une fraude massive»

«L’Algérie a perdu l’occasion d’aller vers un changement démocratique et pacifique après ce scrutin», a déclaré hier le président du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, lors d’une conférence de presse. Il a aussi dénoncé une fraude massive et s’est dit prêt pour une alliance avec les autres partis de l’opposition.

Pour Abdelmadjid Menasra, une fraude massive a caractérisé le scrutin du 10 mai. Le président du Front du changement (FC) s’est dit satisfait de la participation du parti aux élections et précisé que le travail de proximité a été réussi par les dirigeants et les militants. Le FC a obtenu quatre sièges dans la prochaine Assemblée. «Les résultats du scrutin ne nous font pas douter de notre base et du peuple algérien, c’est pour cette raison que nous allons vers une prochaine étape», a déclaré Menasra qui annonce la tenue du majliss echoura du parti pour cette fin de semaine. Il dira, également, que ces élections ont été déviées de leur vocation. «Nous avions dit à la veille du scrutin que les outils et la volonté pour la fraude existaient et finalement ils ont fini par utiliser tous les moyens pour faire aboutir le fraude», a déclaré Abdelmadjid Menasra. Il citera, notamment, les cas d’inscriptions non réglementaires, les votes multiples en toute impunité, l’utilisation de procurations à plusieurs reprises et l’existence de deux millions de noms répétitifs. «Le FLN a, en fait, obtenu plus 300 sièges dont il a distribué les surplus selon certains calculs», accuse l’intervenant en notant qu’une grande partie des centres de vote n’ont pas été contrôlés. «Le suivi administratif a dominé lors du scrutin, et les listes ont été manipulées de façon notamment à faire voter la même personne à plusieurs reprises ou même des personnes décédées alors que des personnes inscrites ont été volontairement éliminées des listes», a avancé A. Menasra qui dira aussi que le taux de participation a été considérablement gonflé. Pour l’intervenant, le prochain Parlement ne tiendra pas longtemps au vu de sa composante. «Nous pouvons dire adieu aux réformes, ceci alors qu’il n’y aura pas de représentation au sein du Parlement. Les mouvements de protestation et les émeutes vont alors s’accentuer. C’est de cette façon que le peuple exprimera son rejet», avertira le président du Front du changement. «Ceux qui ont comparé le 10 mai à Novembre 1954 doivent s’attendre à un 5 Juillet», avertit Menasra. Il appelle, par ailleurs, l’opposition à s’organiser et n’exclut pas une alliance avec les autres partis de l’opposition en vue de coordonner leurs efforts. Le parti, créé le 28 février dernier, avait présenté des candidats dans toutes les wilayas du pays et assuré avoir fait «une campagne forte et propre».

F.-Z. B.