Menadi : «Des joueurs ont levé le pied face au MCS et l’OMR, pour écarter Mouassa»

Menadi : «Des joueurs ont levé le pied face au MCS et l’OMR, pour écarter Mouassa»

Longtemps, le nom de Aïssa Menadi a rimé avec dépenses et extravagances. Le très atypique président de l’USMAn a mis les pieds dans le plat dès sa première année, avec des transferts conclus à coups de centaines de millions et des déclarations fracassantes, à la limite incendiaires. En quelques jours seulement d’activité, il s’était mis à dos presque tous les autres présidents.

C’est tout lui, un homme au caractère bien trempé. Celui que d’aucuns appelaient l’«Abramovic algérien» paraît aujourd’hui plus mesuré, moins zélé qu’il n’était, ou du moins, qu’il ne paraissait. Plutôt prompt à la discussion, courtois à souhait, presque aimable pour tout dire, c’est ainsi que nous est paru Aïssa Menadi qui nous a reçu, il y a quelques jours, à l’hôtel Mimosa de Annaba où son équipe était au vert.  Un échange plutôt intéressant qui nous éclaire aujourd’hui sur la face cachée de ce président qui a rêvé d’une Dream Team à l’algérienne. Entretien.

M. Aïssa Menadi, d’où sont vos origines ?

D’ici même. Les Menadi sont enracinés à Annaba depuis dix générations. Le grand boulevard a été baptisé au nom de mon grand-père. J’ai grandi dans un quartier populaire de Annaba. Naturellement, j’ai été épris de football dès mon jeune âge, même si je n’ai pas vraiment eu la chance de jouer à Hamra Annaba.  Du coup, je me suis vite découvert une âme de supporter irréductible. J’avais vibré du début à la fin du premier championnat remporté par Annaba en 1964.

Niveau d’études ?

Un CAP en mécanique industrielle.

Un diplôme grâce auquel vous avez été embauché à El Hadjar…

En effet. J’ai été recruté en 1977 en tant que mécanicien. J’ai passé les différents niveaux avec l’expérience et l’ancienneté. Après, en 1988, avec l’ouverture économique, j’ai intégré le syndicat de sidérurgie que j’ai présidé pendant près de deux décennies.

Vous êtes-vous détaché du football après avoir intégré El Hadjar ?

Non, je suis resté, au contraire, un supporter acharné de Hamra Annaba et de la sélection nationale dont l’une des stars, Ahmed Bouden était un cousin de mon père. Du moins au début car j’avoue qu’après la rétrogradation de l’équipe en 1974, je me suis un peu désintéressé. Je me souviens avoir suivi dans son intégralité la saison de l’accession de 1983 avec la création de l’USM Annaba sous la couverture de l’Université de Annaba grâce au concours du général Beloucif.  Mais après, disons que je me suis investi totalement dans ma vie professionnelle.

Avez-vous assisté à la finale de la Coupe d’Algérie face à l’USMA en 1972 ?

Oui, j’étais au stade.

En 2003, votre nom est revenu avec insistance dans la presse comme prétendant à la présidence de l’USMAn. D’où vous est venue l’idée de reprendre les destinées d’un club de football, vous qui n’étiez jusque-là qu’un simple supporter ?

Cette année-là, j’avais reçu dans mon bureau deux délégations. Mouloud Ayat, que Dieu ait son âme, alors dirigeant de Dréan, et Boufermès, Slatni et Belaïkous à la tête de Hamra. Chacune des deux délégations me proposait de reprendre la présidence du club. Une situation assez anecdotique, je l’avoue. Après avoir longtemps réfléchi, j’ai repris Dréan.

Une décision qui paraissait à l’époque incongrue aux supporters de Hamra, qui vous voyaient déjà président sur la foi de votre attachement à ce club ?

Absolument, mais vu les problèmes dans lesquelles végétait le club à l’époque, j’ai préféré reprendre Dréan. N’importe qui aurait fait le même choix. Le terrain était propice à ma venue. Il y avait une réelle envie de réaliser quelque chose. Du coup, je n’ai pas trop hésité à dire oui.

A l’époque, la presse sportive avait repris une de vos déclarations bien en gras où vous disiez que Ammour et Dziri allaient jouer à Dréan, vous étiez ambitieux à ce point ?

(Rires). Oui,  je me souviens bien avoir dit ça et je le pensais bien. J’étais venu à Dréan pour casser la baraque. En deux ans, l’équipe avait accédé en deuxième division. Soit deux accessions consécutives. Je me rappelle que notre montée avait coïncidé avec la relégation de l’USMAn.

Etait-ce facile à l’époque de convaincre un joueur comme Abaci, alors vedette quand même, à signer à Dréan ?

Sur le coup, oui ! On n’a pas trop tourné autour du pot. Bien que l’accord ait été trouvé, il a commencé à tergiverser. Alors qu’une foule de supporters l’attendait au stade pour sa première séance, il avait failli ne pas venir…

Pourquoi ?

Il a pensé que c’était dégradant de jouer à Dréan alors qu’il avait remporté deux ans auparavant la Coupe de la CAF avec la JSK.

Vous a-t-il fallu un autre round de négociations pour le convaincre ?

Non, non. Je l’ai juste appelé au téléphone pour lui dire de se dépêcher d’aller à l’entraînement sous peine d’annuler le contrat. Une demi-heure après, il était au stade !

Il y avait aussi le fameux contrat de sponsoring avec ArcelorMittal, comment avez-vous réussi à les convaincre de financer un club, disons-le tout net, de seconde zone comme Dréan ?

Ce que les gens doivent d’abord savoir, c’est que le budget que cette entreprise octroyait à Dréan, n’était rien comparé à ce qu’a reçu l’USMAn plus tard. C’était quatre fois rien. Après, les négociations se sont faites de manière assez naturelle. Je leur avais dit que si El Hadjar continue à tourner aussi bien, c’est d’abord grâce aux enfants de Dréan. Je leur ai dit que la plupart des ouvriers sont issus de la ville. Que l’eau acheminée est passée par la ville. Enfin des trucs du genre qui ont convaincu les responsables d’ArcelorMittal de financer Dréan.

Vous étiez un président atypique, incontournable, si vous voulez, vous êtes même allé jusqu’à renvoyer un entraîneur en plein match pour prendre sa place sur le banc, racontez-nous…

(Il rit) C’était lors d’un match important face à Guelma. Il restait, je m’en souviens, trois journées avant la fin et il nous fallait absolument gagner ce match pour assurer l’accession aux dépens de Skikda. Je voyais notre coach de l’époque, Mehnaoui, arc-bouté sur le banc. Je lui ai demandé de se remuer un peu, de trouver des solutions, mais il n’avait rien fait. C’est là que j’avais décidé de prendre les choses en mains. Je l’avais renvoyé à la mi-temps et nous avons terminé le match sur un écrasant 5-0 !

Quand même !

Oui, monsieur.

On vous connaît très critique envers vos entraîneurs. Connaissez-vous assez du football pour savoir anticiper les événements ?

Absolument. Sans pour autant être un fin tacticien, je ne pense pas être un c…, non plus ! Dix minutes me suffisent généralement pour deviner l’issue d’un match. Il m’est arrivé très souvent de quitter le stade au bout de dix minutes de jeu, car convaincu qu’il n’y avait plus rien à espérer.

Il est de notoriété publique que les présidents de club s’immiscent très souvent dans les prérogatives des entraîneurs, sans pour autant le reconnaître, qu’en est-il de vous ?

Absolument. Je ne m’en suis jamais caché. Lorsque je vois qu’il est nécessaire que j’intervienne pour remettre de l’ordre, je le fais. Le bien de l’équipe passe avant tout autre considération. Ce qui s’est passé avec Mehnaoui s’est répété avec d’autres entraîneurs par la suite.

Comme qui par exemple ? Aït Djoudi, que vous aviez  limogé à l’issue du fameux match face à l’USMH ?

Aït Djoudi, c’est un entraîneur que j’ai appris à connaître sur le bout des doigts. Lors de ce match-là, il n’arrêtait pas de s’en prendre à l’arbitre, oubliant complètement son match. J’avais su dès le départ qu’il cherchait un prétexte pour partir, car on m’avait rapporté que, la veille, il avait dîné avec Hannachi et qu’ils s’étaient entendus pour qu’il reprenne la JSK. Il m’avait vraiment exaspéré. Du coup, à l’issue du match, alors qu’il blablatait devant la caméra de l’ENTV, je lui ai envoyé Kouadria, ici présent, pour le mettre au courant de son licenciement.

Vous ne vous êtiez jamais immiscé dans ses prérogatives auparavant ?

Si ! Dès le premier match de la saison face au CSC. Nous étions alors encore en D2. Le stade était archicomble. Nous avions mis la barre très haut à l’intersaison, ce qui fait que les supporters attendaient de nous que nous cassions la baraque d’entrée. Or, l’équipe avait entamé son premier match laborieusement. J’avais cru devenir fou ! Azeddine (Aït Djoudi, ndlr), comme à ses habitudes était occupé à commenter les décisions de l’arbitre. Sans l’avertir, je me suis levé pour demander à Djabelkheir d’aller s’échauffer. Aït Djoudi avait cherché à comprendre auprès de son adjoint qui l’avait informé que c’était mon choix.

Que s’est-il passé alors ?

Djabelkheir avait réussi un doublé !

Y a-t-il d’autres anecdotes du genre à nous raconter ?

Oui avec Belasli. Nous nous préparions à recevoir le MSPB, un de nos concurrents directs pour l’accession, sans entraîneur en chef. Belasli, qui était chargé d’assurer l’intérim, commençait à flancher. Je lui avais alors demandé de me préparer le groupe physiquement pour le match et le reste allait être de mon ressort. J’avais d’abord établi la liste des 18, puis celle du onze. On avait gagné par un net 3-0 ! Il y avait des moments où je me sentais vraiment dans l’obligation d’intervenir. Je pense que c’est dans la logique des choses. Tenez, une fois par exemple, on jouait le CABBA lors de notre premier match en D1. L’arbitre expulse un joueur adverse, et que fait notre coach ? Il demande à Zidane de s’échauffer ! J’avais trouvé ce choix incongru dès lors que je ne comprenais pas pourquoi il faisait entrer un défenseur central alors que nous étions en supériorité numérique. C’est là que j’ai intervenu en demandant à Zidane de se rasseoir et en envoyant Abadli à l’échauffement. Ce même Abadli a inscrit le but de la victoire !

Quand prenez-vous la décision de vous immiscer dans les prérogatives de l’entraîneur ?

A chaque fois que le besoin se fait sentir et je vais vous dire pourquoi… Si les résultats ne suivent pas, l’entraîneur s’en ira tandis que je serai là pour contenir la gronde des supporters.

Vous est-il arrivé d’être remis à votre place par un entraîneur qui a refusé de se laisser faire ?

Pas à ce point, quand même. Mais je me souviens qu’Henry Depireux n’avait pas pris en considération mes conseils à la veille du match retour de la Coupe Arabe face à Al Ittihad de Syrie à Annaba. Il avait décidé de jouer carrément la défensive avec trois milieux récupérateurs (Boucherit, Maghout et Fadiga) alors que nous avions fait zéro partout à l’aller. Je lui avais dit que l’adversaire n’était pas vraiment fort à ce point pour jouer la prudence. D’autant plus qu’il était attendu qu’il joue lui aussi la défensive. Je lui ai conseillé de renforcer plutôt le compartiment offensif. El Hadi Larbi et Khaled Lounici peuvent en témoigner. Au départ, il s’était montré coopératif, mais le jour du match, il n’en avait fait qu’à sa tête. Il avait composé avec une équipe ultra défensive. Le résultat, tout le monde le connaît. On s’était fait éliminer à l’issue de ce match.

Avez-vous au moins une fois essayé d’influencer les choix d’un entraîneur comme Mouassa ou Amrani ?

Non, jamais ! Ni eux ni Belhout, d’ailleurs. Je suis, de nature, respectueux du travail des entraîneurs. Ce n’est qu’une fois nécessaire que je me fais un devoir d’intervenir. Lorsque nous avions décidé de faire venir Ifticen, on avait tout conclu en un quart de tour. Je lui avais demandé avec quel tactique il avait l’habitude de jouer, il m’avait répondu : en 4-2-4 généralement, et en 4-3-3 lorsque le besoin se fait sentir. Je lui ai serré la main et lui ai dit : « Nta sahbi ! » (T’es mon ami, ndlr). J’aime les entraîneurs qui osent. Sincèrement, je ne l’aurais jamais engagé s’il m’avait dit qu’il jouerait en 4-4-2 ou en 3-5-2.

Vous avez vu défiler toute une flopée d’entraîneurs sur le banc de votre équipe, y a-t-il au moins un que vous regrettez aujourd’hui ?

Oui. Je n’ai jamais compris jusqu’à aujourd’hui comment les supporters se sont acharnés sur lui au cours d’un match alors que nous menions à la mi-temps par deux buts à zéro face au NAHD. Il en a reçu bien des projectiles sur la tête, le pauvre !

Qui ? Mouassa ?

J’avoue que Mouassa est un bosseur, un entraîneur qui vous fait suer les joueurs à chaque entraînement. Mais là, je parle de Slimani.

Est-ce vrai qu’il y avait un conflit entre Mouassa et les joueurs, et que ces derniers ont comploté pour précipiter son départ ?

Vous êtes tout à fait dans le vrai. Ils ont fait exprès de perdre face à Saïda et l’OMR, pour le déloger et c’est ce qui s’est passé, malheureusement ! Un des joueurs me l’avait avoué par la suite.

En 2003, pour revenir en arrière, votre passage à la présidence de l’USMAn ne s’est pas fait dans le calme, l’on se souvient que le ministre de l’époque, Guidoum s’était même opposé à votre élection…

C’est Meribout qui avait insisté pour que je dépose ma candidature. Tout était préparé pour que je reprenne la présidence. Tout le monde ou presque était favorable à ma venue. Nous avions donc organisé l’Assemblée générale élective. Le suffrage se fait dans la transparence la plus totale, mais voilà qu’en plein dépouillement, le représentant de la DJS était venu me mettre au courant du fax du ministère qui m’informait qu’il suspendait le scrutin le temps d’enquêter sur la gestion des anciens fonds du club. J’avais saisi le message 5/5. C’est là que j’ai décidé de me retirer complètement après tout ce qui s’est passé.

Un grand mouvement de contestation s’en est suivi à Annaba suite à la décision d’annuler votre élection, de la casse aussi…

Tout à fait. J’ai été très désolé par ce qui s’était passé. Je ne voulais pas en arriver là. Nous avons tout préparé. On s’est entendus avec de nombreux joueurs connus. Badji, Delalou, Bouacida, Amrane, Maïza, Saoula, Hemami, Ziaya, Touil, Bourahli sont restés une semaine à Annaba à mes frais, le temps de conclure. J’avais trois milliards dans le coffre de ma voiture lors de l’assemblée destinés à payer les nouveaux joueurs. Après  l’histoire du fax, j’ai complètement sorti l’USMAn de ma tête. Je me suis consacré totalement à Dréan. Au bout d’une saison, on était montés en D2. Ça a coïncidé avec la rétrogradation de l’USMAn.

Vous avez néanmoins aidé Ouines à un moment donné ?

Oui, je lui ai filé, disons, un coup de main à sa demande. Je ne pouvais quand même pas me dérober ! Je l’ai soutenu de mon mieux lors de deux ou trois matches importants. L’ASO, la JSK, le CABBA. J’avais même octroyé des primes faramineuses aux joueurs. 50 millions pour chaque joueur ! J’ai contribué à 80 % dans le maintien du club cette saison-là (2004-2005, ndlr). Ceci pour dire que lorsque le besoin s’était fait sentir, je n’ai pas hésité à répondre présent, même si j’avais complètement, comme je l’ai dit, enlevé de ma tête l’idée de présider un jour aux destinées de ce club.

Qu’à cela ne tienne. Vous avez fini par déposer votre candidature deux ans plus tard, pourquoi ce revirement ?

Je vais vous le dire. Il n’a jamais été dans mes intentions de faire machine arrière. Je me souviens que je m’apprêtais à prendre un vol à destination de l’Ukraine lorsque Meribout m’a demandé de le rejoindre à son hôtel. Il était 15h. Or, mon vol était prévu à 18h. J’y suis allé quand même. Il était en compagnie de Keroum, ici présent (actuel secrétaire du club et homme de confiance de Menadi, ndlr). Il m’avait confié qu’il s’apprêtait à présider l’USMA et qu’il avait besoin de mon appui. Je lui ai dit : «OK, le mois de septembre, tu auras 1 milliard de ma part». Il s’est levé pour lancer à Keroum : «Avec 900 millions, on recrutera les meilleurs !» Je lui ai répondu : «Ca va être difficile de jouer l’accession, je te préviens. Et puis, il n’y aura que deux places en jeu pour l’accession, car Dréan va monter, je le promets !»…

Mais finalement, c’est vous qui êtes devenu président ?

J’y viens. Pour tout dire, ma candidature à la présidence de l’USMA a été déposée en mon absence. A l’époque, je me trouvais encore en Ukraine. J’étais le seul candidat. La DJS avait même consenti à reporter l’AGE, car j’ai été retardé par mes affaires en Ukraine. « Ki ihabou, ihabou ! (quand ils veulent, ils peuvent, ndlr). J’étais quelque peu contre, j’avais donc appelé Benali, un ancien entraîneur des gardiens, actuellement dirigeant avec nous, pour lui demander de se porter candidat. Je voulais le placer, mais finalement, il n’avait récolté qu’une seule voix ! J’avais été élu donc à l’unanimité.

Vous vous êtes retrouvé dans une situation inédite : président de deux clubs en même temps…

Moi-même je n’y comprenais rien. J’avais refusé catégoriquement de laisser tomber Dréan, on m’a du coup expliqué que la loi m’autorisait à présider deux clubs en même temps.

Pourquoi Guidoum, qui s’était opposé à votre élection au départ, a-t-il subitement changé d’avis ?

Guidoum n’avait rien à voir dans cette histoire. Il a été induit en erreur. La preuve, l’année d’après, il avait pris en charge l’équipe lors d’un stage d’intersaison à Tikjda. Quoiqu’il a tourné casaque un mois après, en déclarant au Parlement que le peuple mourait de faim au moment où Menadi distribuait des milliards aux joueurs. C’est un groupe de personnes de Annaba même, qui avait tout fait pour saboter mon élection.

Vous faites allusion à qui ?

A des personnes qui se reconnaîtront. Je ne veux pas les citer ici du fait que les malentendus ont été aplanis depuis.

Vous aviez manifesté un soutien indéfectible à Meribout suite à l’affaire des malversations qui l’avait conduit en prison, pourquoi ?

Ben, tout simplement parce que c’est un ami. Et puis, je ne comprends toujours pas pourquoi de tous les présidents de première et deuxième divisions, seul Meribout a été jugé et condamné. Car si l’on avait fait les comptes dans la transparence, la plupart des présidents seraient tombés. Maintenant, son affaire est au niveau de la Cour suprême, je prie le Bon Dieu pour qu’il soit gracié.

Vous avez éclaboussé la scène médiatique avec vos transferts à coups de centaines de millions, comment recrutiez-vous ?

C’est Keroum qui recrutait. Moi, je ne donnais que le OK. Lui, il se chargeait du reste. En 2006, au cercle, nous avions préparé deux tables de négociations. Une pour l’USMA, l’autre pour Dréan. Lorsque les joueurs se présentaient, ils ne savaient pour qui ils allaient signer. C’était la confusion générale chez eux. C’est ce qui est arrivé à Hemami et Chenine. Ils pensaient avoir finalisé avec l’USMA avant de se retrouver à Dréan !

Ce n’est pas vous qui négociez alors les contrats ?

Non, à part celui de Mezaïr.

Comment faisiez-vous pour convaincre des stars de l’élite de venir jouer à l’USMAn, alors en D2 ?

On avait mis le paquet ! On avait compris dès le départ la mentalité du joueur algérien. Il faut le dire tout net, il aime l’argent. A Annaba, on lui a donné ça.

Etait-ce une politique voulue, ou bien vous vous êtes servi de l’argent qui coulait à flot ?

C’était une politique voulue. Tout a été calculé au départ. On n’a jamais fait dans l’excès.  Notre but était de redorer le blason de l’USMAn. On voulait qu’on reparle du club de nouveau à l’échelle nationale et, pourquoi pas, continentale. On y a réfléchi, d’où ce choix de faire venir les meilleurs joueurs du moment. Du moins ceux qui marchaient bien…