L’ancien international des Verts et actuel coach de la JSMB estime que certains éléments n’ont pas leur place en sélection.
Il ajoute qu’il est temps de donner la chance à certains joueurs locaux,……lesquels à ses yeux méritent de jouer en équipe nationale. Il reconnaît que les Fennecs ont compromis sérieusement leurs chances de se qualifier pour la phase finale de la CAN 2012 qui aura lieu au Gabon et en Guinée équatoriale. Connu pour son franc-parler, l’ex-canonnier des Canaris avoue que Benchikha doit imposer sa stratégie et mettre le holà à certaines pratiques.
– L’équipe nationale s’est inclinée contre toute attente par deux buts à zéro à Bangui, votre commentaire après cette défaite inattendue ?
– Effectivement, on a été surpris par cette défaite. C’était une désillusion totale pour nous. J’avoue qu’au vu de la prestation de notre équipe nationale, il faut qu’on se pose beaucoup de questions. Les joueurs traînaient la patte sur le terrain et ils manquaient de motivation.
On doit s’interroger aussi, si certains joueurs locaux méritaient d’être alignés durant ce match. Les Centrafricains ne sont pas forts, ils avaient laissé beaucoup d’espaces, malheureusement on ne faisait que balancer le ballon et on n’a rien fait pour le conserver.
– A votre avis, qu’est-ce qui n’a pas marché face à la République centrafricaine ?
– Il n’y avait que des lacunes. Notre défense était un véritable boulevard. Belhadj était hors du coup. Idem pour ce qui est du côté droit. Il n’arrivait pas à faire des passes en profondeur. C’était un manque d’assurance. Il est temps de remettre en cause la valeur technique de certains joueurs.
– Vous dites qu’il est temps de remettre en cause la valeur technique de certains joueurs, pouvez-vous être plus explicite ?
– Je crois que je suis clair à ce sujet. On ne peut attendre les joueurs éternellement. La question qui se pose d’elle-même après cette défaite est : est-ce que certains méritent de porter le maillot de l’EN ? On doit donner la chance à d’autres, car si on continue comme ça, il y aura des tiraillements. Il ne faut pas faire dans le deux poids deux mesures. Quand on constate que Djebbour s’est retrouvé tout seul devant le gardien sans pouvoir marquer, il y a de quoi se poser des questions.
– L’ancien international des Verts, Chaâbane Merzekane, nous a déclaré qu’il faut faire appel à des joueurs locaux…
– Absolument. Il est temps de faire appel aux joueurs locaux. Il ne faut plus faire du social et il ne faut pas que les joueurs se sentent qu’ils sont intouchables.
– Pouvez-vous nous dire quels sont les joueurs locaux qui méritent d’être convoqués en sélection ?
– Il y a des joueurs locaux qui méritent de jouer en équipe nationale, mais je m’abstiendrais de citer les noms. Certains joueurs locaux ont fait preuve d’une grande régularité et on doit leur donner leur chance.
– Benchikha a débuté sa mission par une défaite devant la Centrafrique, alors qu’il était confiant au départ…
– C’est dommage pour lui. Moi aussi, j’étais confiant au départ. Je croyais qu’on aura les trois points, car si on compare les deux équipes, il n’y a pas photo entre les deux sélections.
– Tout le monde a constaté que les joueurs ont joué sans aucune motivation…
– Absolument, on sentait qu’il n’y avait aucun engagement physique de leur part. Ils auraient pu sortir leurs griffes comme l’ont fait les Centrafricains, mais ça n’a pas été le cas.
– Que préconisez-vous pour que l’équipe nationale redécolle de nouveau ?
– Il faut remettre de l’ordre dans cette équipe et il faut aussi de la rigueur. Je crois qu’Abdelhak Benchikha doit impérativement imposer sa stratégie. La défaite face à la Centrafrique ne doit pas passer comme ça.
– Benchikha aura-t-il carte blanche pour faire les changements nécessaires ?
– S’il n’a pas carte blanche, je ne sais pas ce qu’il fait en sélection.
– En deux matches, les Verts n’ont glané qu’un point, quelles sont leurs chances de se qualifier pour la CAN 2012 ?
– Nos chances s’amenuisent. Lorsqu’une équipe perd deux points à domicile et elle concède une défaite en déplacement, ses chances se rétrécissent comme une peau de chagrin.
Maintenant, il faut un travail psychologique et rappeler à l’ordre les joueurs. Quand on lit les déclarations des joueurs faites à la presse dans lesquelles ils affirmaient que Benchikha les a rassurés, on s’interroge : est-ce eux qui décident ? Ils doivent se taire et ne se concentrer que sur leur travail sur le terrain, car ils ne font pas la même chose dans leurs clubs. Il faut mettre donc le holà.