Il faut reconnaître que l’ex-baroudeur de la sélection nationale a très vite réussi à gagner l’estime des Chnaoua. Appelé à la rescousse, après l’éviction de Jean-Paul Rabier, suite à la défaite du Mouloudia face au frère ennemi, Djamel Menad, qui a pourtant hérité d’une situation très difficile, a eu le mérite de remettre l’équipe sur rails et d’enchaîner une série de bons résultats qui ont fini par relancer le Doyen dans la course au titre, après un début de saison timide.
C’est grâce à son vécu de joueur qui aura fait une grande carrière et son expérience en tant que technicien que Menad a pu relever le défi, lui qui ne recule jamais devant une situation difficile, préférant plutôt se montrer ambitieux, comme il l’est avec le MCA. Dans cet entretien que nous a accordé l’ex-star de l’EN, à El Biar, Djamel Menad a abordé plusieurs volets ayant trait à sa riche carrière de joueur et d’entraîneur dont certains événements resteront gravés à jamais dans sa mémoire.
La nouvelle génération connaît peu de choses sur Djamel Menad
Je suis natif d’El Bayadh, le 22 juillet 1960, issu d’une famille nombreuse composée de 10 garçons et trois filles. Nous sommes une famille sportive et mon père, que Dieu ait son âme, était un athlète et un maquisard. Et vous vous demandez sans aucun doute pourquoi je suis né à El Bayadh.

C’est une question que certains se posent souvent du fait que tout le monde croit que vous êtes né à Alger…
Ce sont mes ancêtres qui se sont déplacé à la ville d’El Bayadh et, comme vous le savez, à l’époque, c’est toute la famille qui suit le père. C’est pour cette raison que la grande famille de Menad s’est installée dans cette ville.
Mais vous n’avez pas grandi à Al Bayadh…
Lorsque ma famille est revenue sur Alger, j’avais à peine deux années.
Et vous avez vécu votre enfance à Fougeroux…
Avant qu’on s’installe à Fougeroux, on était à la Casbah, ce n’est que par la suite qu’on s’est déplacés la-bas. Mais on peut dire que j’ai grandi dans cette cité.
C’est là où vous avez joué la première fois au football…
Comme tous les enfants, j’ai connu le football à la rue. Mais sachez que j’ai pratiqué plusieurs disciplines dans le cadre du sport scolaire et j’étais vraiment doué. Avant que je ne choisisse le football comme sport. Je tiens juste à préciser que contrairement à ce que certains croient, je n’ai pas débuté ma carrière de joueur au CRB, mais à la JSEB. Ce n’est que par la suite où j’ai atterri au grand Chabab, et c’était quelque chose de grand pour moi, car à l’époque j’avais réalisé le rêve de jouer dans une équipe prestigieuse qui a enfanté le grand Lalmas à qui beaucoup de jeunes dans la rue s’identifient.
Contrairement à la génération d’aujourd’hui qui s’identifie aux stars des grandes équipes européennes…
A notre époque et lorsqu’on jouait à la rue, on s’identifiait aux stars locales à l’image de Lalmas comme je l’ai dit, Koufi, Kolli, Tahir du MCA, ainsi que d’autres joueurs. Et ce, pour vous dire qu’en Algérie il y avait des joueurs de très grande qualité, et qui étaient nos idoles, malgré qu’on connaissait les stars mondiales. Je pense que la génération d’aujourd’hui, et cela reste mon avis, ne s’identifie pas aux joueurs locaux, car le niveau n’est plus ce qu’il était par le passé. A notre époque, on se disait, pourquoi on ne pourra pas devenir un jour comme Lalmas ?
Si on revient à votre carrière de footballeur, vous l’avez entamée au CRB comme ailier avant d’être reconverti en avant centre à la JSK…
J’étais promu en équipe fanion à un jeune âge, car à notre époque cela était monnaie courante. J’ai débuté en tant que milieu de terrain, et il est vrai que parfois je jouais comme ailier en alternance avec Yahi Hocine. C’est Kahlef qui m’a reconverti en avant centre, et c’était lors de la CAN 1984 en Côte-d’Ivoire.
Et vous étiez l’une des révélations avec l’EN à commencer par votre match face au Ghana…
Oui, j’ai réussi à mon avis une bonne CAN à l’image de toute l’équipe où on s’est fait éliminés en demi-finale aux penaltys face aux Cameroun qui était le tenant du titre. J’aimerais juste apporter une précision et vous dire que ma carrière avec l’EN senior a débuté en 1980 et non en 1983 comme cela a été rapporté. Puisque après la Coupe du monde que nous avons disputée à Tokyo, j’ai pu rejoindre l’EN A et j’ai pris part au match de la Sierra Leone, en remplacement de Madjer, où j’ai même inscrit un but.
Quel est le plus beau souvenir de votre carrière ?
Sans réfléchir une seule seconde, je dirai que mon meilleur souvenir est la CAN 1990 où nous avons offert la joie à tout un peuple par une consécration sur l’échelle africaine. Certes, il y avait d’autres bons souvenirs comme la Coupe d’Afrique en 1994 avec la JSK, mais mon plus beau souvenir reste la Coupe d’Afrique que nous avons gagnée à Alger.
Il y a aussi le fameux match que l’EN a disputé face à l’équipe de la Juventus…
Ce match est aussi un bon souvenir . Nous avons eu affaire à une grande équipe de la Juventus, composée de plusieurs internationaux italiens sans parler des deux grandes stars du football mondial à l’époque qui étaient Michel Platini et le Polonais, Boniek. C’était un match extraordinaire. Pour l’anecdote, juste après sa rentrée, Meghichi a réussi à inscrire le troisième but et c’était moi qui lui ai donné la balle de but et non Maroc. Pour fêter son but, il a couru dans tous les sens, sans qu’il ne vienne vers moi. Une fois l’euphorie terminée, je lui ai dit : « Est-ce qu’un lion t’as mordu pour que tu sois aussi fou de joie ?», et Meghichi souriait bien sûr.
Pour votre plus beau but, on dit que c’est celui inscrit face au MCO au stade du 19-Juin à l’époque et qui porte aujourd’hui le nom de Zabana et c’est Drid qui était dans la cage…
C’était un joli but, mais ma meilleure réalisation était lors de la demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations en 1990 face au Sénégal, où j’ai lobé le portier à la 3’ de jeu pour ouvrir la marque. C’était un match très difficile, puisque notre adversaire a réussi à niveler la marque avant qu’Amani n’ajoute un second but. Cette réalisation face au Sénégal restera gravée à jamais dans ma mémoire.
Vous avez connu une grande réussite avec l’EN et tout le monde atteste de votre fidélité, puisque vous avez pris part à un match officiel, trois jours seulement après la mort de votre père, contrairement aux joueurs de cette époque qui manquent un match juste pour un petit problème…
Je me souviens bien de cette rencontre. Effectivement, j’avais perdu mon père que Dieu ait son âme et c’était très douloureux pour moi, et comme vous le dites on allait jouer face au Zimbabwe trois jours après. Là je vais vous faire une confidence, pour vous dire que c’est ma mère qui m’a encouragé à jouer le match, ainsi que les membres de ma famille. Je pense que je n’ai jamais refusé l’appel de l’EN, en me sacrifiant toujours pour la sélection. Je veux juste ouvrir une parenthèse pour souligner le rôle prépondérant de la cellule familiale. Car si un joueur est confronté à une situation difficile, le rôle de la famille est de l’encourager à prendre son mal en patience s’il ne joue pas et de travailler pour s’imposer, alors qu’aujourd’hui c’est le contraire qui se passe. Parfois, c’est l’entourage familial qui ne joue pas le jeu et fait même monter un joueur pour contester la décision de son entraîneur. Sachez que je suis resté trois années comme remplaçant en sélection nationale, avant de pouvoir m’imposer par la suite, et vous voyez bien que j’ai pris mon mal en patience.
Si on prend en considération vos qualités, d’aucuns estiment qu’en début de votre carrière professionnelle en Europe vous méritiez de jouer dans un plus grand club que le FC Nîmes…
Je ne veux pas trop m’étaler là-dessus, mais je pense que je n’avais pas trop le choix. Mais par la suite, j’ai évolué au FC Belenenenses et Famalicao.
Et ce n’était pas facile de s’imposer dans le championnat portugais comme meneur de jeu avec la présence des joueurs brésiliens…
Oui, il y avait de bons joueurs brésiliens et j’ai réussi à m’imposer comme vous dites, j’ai même retrouvé une star du grand club brésilien Fluminense qui répond au nom de Leo, et qui a joué contre nous en 1985 au stade du 5-Juillet, puisque l’EN a donné la réplique à cette grande équipe brésilienne à Alger.
Vous avez même tenté une expérience en Arabie Saoudite…
Juste après avoir quitté le Portugal, j’ai eu une expérience avec Enedjma avant de retourner à la JSK et terminer ma carrière de footballeur à l’USMA. Dans l’ensemble, je suis satisfait de ma carrière et je pense avoir réussi de bonnes choses en tant que joueur.
Et si on parle de votre carrière d’entraîneur, ne pensez-vous pas que vous êtes influencé par le football allemand du fait que vous avez effectué votre premier stage en Allemagne et par la suite vous avez travaillé sous la coupe de Peter Schneitger…
Le stage que j’ai effectué en Allemagne en 1995 était bénéfique pour moi et j’ai appris beaucoup de choses aux côtés de Peter Schneitger. Nous avons eu de la chance d’avoir ce grand technicien qui est un instructeur FIFA à nos côtés. Toutefois, je dirai que je ne suis pas influencé en tant que technicien par le football allemand, mais beaucoup plus par sa rigueur et sa discipline. Sur ce plan, vous pouvez dire que je suis un adepte de la rigueur allemande, car seul le travail paye.
Quels sont les techniciens qui vous ont marqué à travers votre carrière de joueur et qui vous inspirent dans votre métier d’entraîneur ?
Je dirai que le Brésilien Abel Braga reste un grand technicien qui m’a marqué, car je l’ai eu comme entraîneur lors de mon expérience au Portugal. C’est un grand monsieur qui a fait ses preuves là où il est passé. Sans oublier, bien sûr, Peter Schneitger, dont le départ est une véritable perte pour l’Algérie. Sachez que nous avons réussi à donner de la formation à des jeunes joueurs qui étaient sans club et qui ont fini par s’imposer et jouer. Ce sont donc les deux techniciens qui m’ont le plus marqué à travers ma carrière, mais il y a aussi d’autres entraîneurs qui sont pour beaucoup dans ma formation de joueur.
Vous avez débuté votre carrière d’entraîneur à la JSMB avec Harouni…
Oui j’ai entamé ma carrière d’entraîneur avec le défunt Harouni à la JSMB en ma qualité d’adjoint, mais, en tant qu’entraineur en chef c’était lors de la saison 97/98 et j’ai réussi l’accession avec la JSMB, et c’était une très belle expérience pour moi. Et il y avait aussi Harouni à mes côtés et Harb. Je suis resté à la JSMB deux autres saisons avant de quitter le club, mais par la suite je suis revenu à la JSMB où j’ai toujours gardé de bons souvenirs.
On dit qu’à chaque fois que vous quittez la JSMB, c’est à cause de problèmes avec les responsables
Vous me donnez l’occasion de m’étaler sur le sujet et vous dire que ce qui se dit est complètement faux. Je n’ai jamais eu de problèmes à la JSMB avec les dirigeants avec lesquels j’entretiens toujours de bons rapports, mais c’est avec certaines personnes de l’entourage qui veulent à chaque fois nuire au club.
Soyez plus explicite…
Lorsque je suis dans un club je me donne à fond et je fais tout pour le protéger car c’est mon devoir comme je le fais actuellement avec le MCA. Sachez que le premier responsable sur le plan technique c’est bien l’entraîneur et lorsque les choses ne marchent pas bien, c’est lui qui paye les frais. Donc je ne permets à quiconque de s’ingérer dans mon travail ni d’essayer d’influer sur l’équipe, car c’est moi qui aura à rendre des comptes et personne d’autre, ce qui explique les problèmes que je rencontre avec ces personnes. Heureusement qu’il ne s’agit que d’une minorité dans l’entourage
On laisse croire que vous n’entretenez pas de bonnes relations avec Rachid Redjradj à la JSMB et que vous étiez derrière son départ…
Croyez-moi, ce ne sont que des rumeurs et je n’ai aucun problème avec Redjradj. Son départ est lié à la décision du président Tiab qui a voulu faire changer les choses dans le club. Redjradj est de retour à la JSMB, et vous voyez bien que ce n’est pas moi qui est la cause de son départ comme certains veulent le faire croire. Sincèrement je n’ai jamais regretté mon passage à la JSMB.
Après votre expérience avec la JSMB vous avez drivé l’OMR où vous avez réussi une accession historique avec cette équipe aux dépen de l’USMH qui était drivé par Merzekane
Oui cette accession reste un bon souvenir pour moi, car la course pour l’accession était très rude et l’écart des points était minime. Le coach de l’USMH, qui était Merzekane, n’a pas manqué de dire à chaque fois qu’il déplacera l’équipe cadette lors de la dernière journée du championnat, mais je n’ai pas répondu à la provocation, réussissant à garder mon sang-froid. Toutefois j’ai réservé ma réponse sur le terrain et tout le monde a vu que l’OMR a réussi son accession avec l’art et la manière.
Avant la rencontre, vous étiez soumis à une terrible pression, où de fortes rumeurs ont circulé faisant état que certains de vos joueurs ont été approchés par l’USMH afin de lui faciliter la tâche pour l’accession.
Vous avez bien choisi le mot de dire rumeur, car moi je n’ai jamais cru à tout ce qui se disait et c’était beaucoup plus à mon avis une tentative de déstabilisation. La veille du match je me suis réuni avec mes joueurs et je leur ai demandé de rester concentrés et faire très attention, car même si l’un d’entre eux commettra une erreur, cela ne pouvait que donner crédit à ceux qui ont lancé la rumeur. Heureusement que la rencontre c’est passée dans de bonnes conditions et on a réussi à gagner le match et accéder en élite. L’USMH me réussit bien d’ailleurs et j’ai par la suite battu cette équipe dans son stade. Je tiens toutefois à dire que je voue beaucoup de respect à l’USMH qui reste une grande école et qui forme des joueurs de bonne qualité, notamment la méthode suivie par Boualem Charef ces dernières années et qui a réussi à faire du bon travail, ce qui est à son honneur et cela prouve qu’il est l’un de nos meilleures techniciens.
Par la suite vous avez drivé l’USMA avec laquelle vous avez échoué face au Ahly en Ligue des champions où certains lient la défaite du match aller à votre problème avec Bourahli…
Je pense qu’au match aller nous avons perdu par un but à zéro au stade de Bologhine et la responsabilité de l’échec incombe aux responsables de l’USMA qui ont décidé de reporter les matchs du championnat par crainte que les joueurs soient saturés ou se blessent. Nous sommes donc restés presque vingt jours sans jouer le moindre match officiel, et j’étais contre cette décision. Ainsi nous avons manqué de rythme ce qui explique notre défaite. Finalement le temps m’a donné raison, car au match retour où nous étions compétitifs, nous avons réalisé une bonne partie au Caire et la rencontre s’est soldée par le score de deux buts à deux. Quant à ma décision de ne pas faire jouer Bourahli, elle était tout a fait logique, car le joueur s’est absenté durant la semaine avant de débarquer à deux jours du match croyant qu’il allait être titularisé.
Avez-vous discuté avec lui ?
J’étais vraiment étonné lorsqu’il m’a dit qu’il avait l’habitude d’agir de la sorte et de jouer toujours comme titulaire avec les autres entraîneurs qui se sont succédé à l’USMA. De ma part je lui ai fait bien savoir que ce n’est pas de mes habitudes de faire titulariser des joueurs qui sèchent des séances d’entraînement, et je pense qu’aucun entraîneur qui se respecte ne pouvait accepter cela. D’ailleurs même ses coéquipiers m’ont donné raison, et en mon âme et conscience je ne pouvais en aucun cas renoncer à mes principes ni à la moralité de la profession.
Le joueur avait affirmé dans un passé récent que vous étiez jaloux de lui…
Ce genre de déclaration me fait rire, car tout le monde sait qui est Menad et qui est Bourahli, ma carrière de footballeur est derrière moi et il n’y a aucune comparaison à faire.
Les joueurs d’Al Ahly qui ont contesté le fait de jouer la rencontre sur du tartan ont laissé leurs chaussures aux vestiaires à la fin du match aller, histoire de vexer l’USMA…
J’ai eu vent de cette affaire, sans pour autant voir les chaussures aux vestiaires, car je n’ai pas accéder à ceux qui étaient réservés à notre adversaire. Toutefois, cela n’est pas étonnant de la part des Egyptiens qui cherchent à chaque fois de diminuer de la valeur des Algériens, mais je pense que ces derniers temps nous leur avons prouvé que nous sommes les meilleurs et ce qu’on vaut.
Suite à votre expérience avec l’USMA vous avez drivé la formation de Annaba qui a rétrogradé, avant de reprendre la JSMB et jouer la finale de la coupe de l’UNAF que vous avez perdue…
Après le départ de Charef , le président Ouinez m’a demandé de prendre l’équipe en main et je tiens à signaler que j’ai eu l’honneur de travailler avec un grand monsieur, au même titre que son équipe dirigeante. Bien que nous ayons réussi à remonter la pente, certains ont tout fait pour que le club rétrograde. Je peux vous dire que ce sont les enfants de l’USMAn qui l’ont rétrogradé. Posez la question à Ouinez si vous voulez savoir qui sont ces personnes. Toutefois, je ne regrette pas mon expérience avec l’USMAn où j’ai connu des dirigeants dévoués à leur tête M. Ouinez. Quant à mon retour à la JSMB, là aussi j’ai passé deux bonnes saisons, et lorsque j’ai perdu la finale de la coupe de l’ UNAF face à l’Espérance de Tunis, le président de la FAF, M. Raouraoua m’a dit que je manquais de chance, car nous n’avions pas démérité.
Que s’est-il passé avec l’ESS lors du dernier match du championnat de 2010 ? On laisse croire que vous avez un problème avec les Sétifiens car au NAHD vous aviez un différend avec Rahmouni…
(rire..) Je n’ai aucun problème avec les Sétifien, et ce qui s’est passé avec Rahmouni n’est qu’une coïncidence. Quant à Bourahli, je vous ai bien expliqué les raisons qui m’ont poussé à ne pas le titulariser face au Ahly. Pour revenir à ce match face à l’ESS, je pense que les Sétifiens ont joué leur match de la saison bien qu’il n’eussent aucun enjeu et ce, juste pour servir d’autres équipes, ce que je n’ai pas apprécié, car je n’aime pas ce genre de pratique.
Vous avez pris en main de grosses cylindrées du championnat mais pas la JSK qui est le club avec lequel vous avez gagné des titres, bien que Hannachi vous ait contacté pour driver l’équipe…
Avant même qu’on me fasse appel, la JSK avait commencé son recrutement, mais après qu’on m’a contacté, on devait me consulter pour la suite du recrutement, car c’est moi qui allait prendre l’équipe en main. Seulement Hannachi a continué à recruter sans me consulter, ce que je n’ai pas apprécié et j’ai préféré me retirer des négociations. Hannachi est allé par la suite dire que j’avais exigé Ronaldinho. Personnelement, j’ai refusé de prendre l’équipe en main car je ne pouvais tout de même pas renoncer à mes principes.
Pour revenir au MCA, certains disent que vous avez refusé de prendre l’équipe en main par le passé car nous n’aimez pas le club…
( rire…) Si je n’aime pas le Mouloudia, pourquoi je suis alors en poste ? Si j’avais refusé par le passé de prendre l’équipe en main, c’est pour des raisons bien précises. Il y a plus d’une année de cela, on avait avancé mon nom pour prendre le MCA, mais les dirigeants ont préféré confier les destinées de l’équipe à Benchikha. Un mois après et lorsque les résultats n’ont pas suivi, ont m’a sollicité,pour entraîner l’équipe, ce que j’ai refusé d’ailleurs et ce, par principe. La saison passée on m’a contacté mais comme ma mère était malade, j’ai décliné l’offre. Par la suite, le CRB m’a sollicité par le biais de mon ami Neggazi et j’ai accepté le challenge. La aussi j’ai manqué de chance en ratant la finale de la coupe d’Algérie. Vous voyez bien que je n’ai jamais refusé le MCA. Cette fois-ci, après que Ghrib m’a contacté, je n’ai pas hésité à répondre favorablement.
Maintenant que vous êtes au MCA, qu’est-ce qui vous le plus marqué dans cette équipe ?
Avant que je prenne l’équipe en main et à l’image de tous les Algériens, je savais que le MCA a une base populaire importante, mais je n’imaginais jamais que l’équipe était aussi populaire. A chaque coin de rue je suis sollicité et cela me motive davantage pour réaliser une bonne saison et gagner un titre avec l’équipe et voir l’effet que ça va donner, car le MCA mérite de gagner un titre chaque saison.
Depuis que vous avez pris l’équipe en main, vous avez réussi à remonter la pente…
Je suis de nature ambitieuse et je veux toujours plus, car en matière de résultat j’ai un appétit vorace. Pour le match face à l’ASO, j’étais un peu déçu par le penalty en fin de partie, mais il ne s’agissait que d’un premier match qui était pour moi un round d’observation. Mais j’étais affecté par la manière avec laquelle on a perdu les deux points du MCO et les deux autres de Béjaia et je peux vous dire qu’on a été lésés face au CRB. On pouvait prendre plus de points.
Le Mouloudia est en course pour le titre. Pensez vous à un renfort afin d’accroître vos chances d’atteindre cet objectif ?
Nous avons besoin de renforcer l’équipe par un défenseur axial et polyvalent, un milieu de terrain récupérateur, un meneur de jeu et un attaquant de grand gabarit qui pourra faire la différence. Je ne vous cache pas qu’il y a des joueurs qui m’ont contacté et qui veulent jouer au MCA, mais je ne peux dévoiler les noms actuellement. Seulement, il faut bien réfléchir avant de recruter pour la phase retour car on n’a pas le droit à l’erreur.
Des joueurs comme Bouguèche ou Zerdab, ça vous tente ?
Bouguèche formera un bon duo avec Djallit et on pourra déstabiliser n’importe quelle défense, car il s’agit de deux bons joueurs techniciens qui ont le sens du but. Quant à Zerdab, vais le proposer à la direction du MCA.
On laisse croire que Ghrib est le genre à s’immiscer dans les affaires du staff technique
Jusqu’à preuve du contraire, il n’a jamais voulu s’immiscer dans mon travail et mes choix, il y a un respect mutuel entre nous et il est tout a fait logique qu’il rentre aux vestiaires pour motiver les joueurs.
Que pensez vous des techniciens qui ont déjà fait les frais des résultats…
J’ai toujours prôné la stabilité et les présidents doivent faire le bon choix et donner la priorité à l’entraîneur local. Certes, un technicien étranger comme Lemerre est le bienvenu et il apportera un plus, mais il faut faire la distinction entre le bon et le mauvais technicien étranger. Imaginez un technicien étranger qui ne trouve mieux que de mettre sur son CV qu’il battu un grand club sur un large score, ce qui est absurde.
Quelle est pour vous la composante idéale en championnat…
Doukha, Megatli, Benmoussa, Aksas, Belkalem, Ghazi, Maroci, Aouadj, Gasmi, Djait et Boulemdais.
Quel est le meilleur joueur étranger du championnat
Sans hésiter, je dirai que c’est l’attaquant du MCO, Sandago qui a de bonnes qualités et qui est doté d’un bon gabarit.
Le pays que vous aimeriez visiter ?
Les Etats-Unis d’Amérique
Entraîner l’EN fait-il partie de vos ambitions ?
Oui je souhaite un jour entraîner l’EN.
Entretien réalisé par
Kamel M.