Menad face à Courbis

Menad face    à Courbis

Ce mercredi, tous les yeux seront braqués vers le temple du football algérien qui abritera la finale de l’épreuve populaire, qui, cette saison, sera marquée par un cachet particulier du fait qu’il s’agit d’un derby qui est le meilleur, le vrai. Cette finale sera marquée par des confrontations directes entre des joueurs issus du même quartier, et  ceux qui vont affronter les deux équipes. Toutefois, on assistera une fois de plus à une confrontation directe entre l’école algérienne représentée par l’une de nos icônes, à savoir Djamel Menad,

et l’école française dont le représentant n’est autre que le Marseillais Rolland Courbis. L’ex-buteur de l’EN aura la mission aussi de défendre les compétences du technicien local face à celles du technicien étranger qui est mieux coté dans notre football. Les deux hommes n’ont jamais gagné un titre en tant qu’entraîneur et l’un d’entre eux prendra une revanche sur le sort demain.

Menad

Expérience

Ayant porté les couleurs de la plus prestigieuse formation du pays qui est la JSK, Djamel Menad a pu embrasser une carrière professionnelle à l’étranger en portant les couleurs des deux clubs portugais, le FC Belenenses et le FC Famalicao, où il n’était pas facile à cette époque à un joueur africain de réussir dans l’un des championnats européens. Djamel Menad a aussi marqué son passage en sélection nationale et fait partie des joueurs qui ont écrit leurs noms en lettres d’or. Il était un chasseur de buts, gagnant plusieurs titres lors de sa carrière de joueur.  Cela s’est répercuté sur sa personnalité en tant que technicien, et il est ce genre d’entraîneur qui aime la perfection et qui digère mal une défaite. Bien qu’il ait un tempérament de gagneur réussissant à faire du bon travail, là où il est passé, à savoir l’USMA, la JSMB et le CRB, il n’a pas réussi à décrocher un titre en tant que technicien, et il est à la recherche de sa première consécration ce mercredi. Toutefois, son vécu de joueur l’a toujours aidé à gérer les situations, même les plus critiques.

Tendance de jeu

Buteur racé converti même en meneur de jeu en fin de carrière, Djamel Menad est parmi les rares techniciens du championnat qui porte le jeu de son équipe vers l’offensive. Ce dernier a essayé d’inculquer à toutes les équipes qu’il a entraînées cette culture de porter le jeu en avant, même lorsqu’on évolue en dehors de ses bases. Adepte de l’attaque à outrance, il refuse que son équipe subisse le jeu. Djamel Menad a réussi, ces derniers temps, à trouver la bonne formule, du fait que son équipe carbure à plein régime, sinon allez posez la question aux défenses adverses si l’attaque du MCA ne crache pas le feu, donnant la preuve par trois buts à chacune de ses confrontations.

Gestion du groupe

En dépit de son vécu, et bien qu’il ait travaillé dans des équipes qui sont caractérisées par la pression exercée par les supporters, Djamel Menad a trouvé dans un premier temps une grande difficulté pour gérer cette pression particulière au MCA et qu’il reconnaît lui-même. L’ex-buteur de l’EN était même confronté à la grogne du banc, et il a trouvé les pires difficultés pour avoir le dernier mot et stabiliser son effectif face à la contestation de ses joueurs. C’est cette stabilité de l’effectif qui fait la force du MCA actuellement, du fait que le onze rentrant ne connaît que deux changements au maximum pour cause de suspension ou de blessure. Toutefois, Menad est quelqu’un qui est dévoué à son travail et il essaye de se rapprocher de ses joueurs en participant même aux exercices lors des entraînements.

Communication

Tumultueuses sont les relations de Djamel Menad avec la presse, parfois, il observe même le silence. Seulement, et lorsqu’il décide de parler, il tient à aller au fond des choses, tout en souhaitant que les questions soient pertinentes. Cependant, l’ex-buteur de l’EN accepte mal d’être critiqué, même lorsque la critique est constructive.

«Courbis ne me trompera pas et son équipe n’a pas de fond de jeu»

« En suivant le match livré en Coupe arabe face à la formation koweïtienne, Courbis a voulu me tromper en faisant reposer certains joueurs, mais il ne pourra pas me jouer ce tour. Je pense aussi que son équipe n’a pas de fond de jeu et je saurai prendre le dessus en finale. »

Courbis

Expérience

C’est au sud de la France que Rolland Courbis a débuté sa carrière en élite avec le club de sa ville natale, en l’occurrence l’Olympique de Marseille, pour lequel il a joué durant la saison 1971/1972 au poste de défenseur, avant de connaître par la suite plusieurs clubs, à savoir Ajaccio, l’Olympiakos, Sochaux, Monaco et le FC Toulon, avec lequel il a achevé sa carrière en 1985. Bien qu’il ait une riche carrière en tant que joueur, Courbis n’a pu gagner des titres avec les clubs pour lesquels il a joué. Quant à sa carrière d’entraîneur, il a roulé sa brosse dans plusieurs clubs d’élite en France, en drivant aussi le club de sa ville natale, les Girondins de Bordeaux, Montpellier  Toulouse. Ainsi que le FC Sion, le club d’Alania Vladikavkaz, Al Wihda aux Emirats arabes unis et la sélection du Niger avant d’atterrir à l’USMA. Sa riche expérience dans le haut niveau du football français l’a aidé à faire une bonne carrière d’entraîneur, réussissant même l’accession avec Ajaccio, en 2002, mais sans qu’il puisse gagner un titre à travers sa longue carrière de technicien, et lui aussi est à la recherche de son premier titre.

Tendance de jeu

Tout porte à croire que le poste dans lequel a évolué Rolland Courbis a influé sur la tendance du jeu qu’il prône. Certes, le technicien français n’est pas ce genre de technicien qui ferme le jeu, mais il se montre prudent dans sa stratégie de jeu, lui qui maîtrise bien le volet tactique. Cette prudence se traduit par le repli défensif vite et ce, grâce à l’homogénéité des trois compartiments. Ce n’est pas un hasard, d’ailleurs, que l’USMA est actuellement la meilleure défense du championnat. Courbis qui axe aussi le jeu de son équipe sur la rapidité d’exécution, a réussi à faire de l’USMA une équipe qui pourra porter le danger dans le camp adverse d’une manière assez rapide, sans laisser d’espace entre les lignes.

Gestion du groupe

Dans le milieu footballistique algérien, Rolland Courbis est une icône, rien que d’annoncer son nom, cela impose le respect. C’est, donc, sa célébrité d’entraîneur de haut niveau qui lui a facilité de gérer son groupe. Bien qu’il ait atterri dans un championnat qui lui est inconnu, son tempérament méditerranéen l’a aidé pour comprendre la mentalité de ses joueurs. Courbis gère son équipe avec une main de fer dans un gant de velours, car il sait aussi se montrer plaisantin pour détendre l’atmosphère, ce que ses joueurs apprécient beaucoup. Si Courbis a souvent fait tourner l’effectif, ce n’est pas pour faire plaisir à certains de ses joueurs, mais pour la simple raison qu’il a hérité d’une situation difficile, et il lui a fallu du temps pour connaître l’ensemble de ses joueurs. Toutefois, le fait que l’USMA joue sur quatre fronts ne lui a pas permis de stabiliser son équipe, car rares sont les fois où il a pu aligner le même onze rentrant deux fois de suite. Aux entraînements, Courbis se contente de tracer les grandes lignes de la séance de travail et ce sont ses adjoints qui font le plus gros travail. Toutefois, il intervient lorsque le besoin se fait ressentir, et en haussant le ton, les joueurs font vite de s’appliquer au risque de subir sa colère, lui qui n’hésite pas à dire les choses en face.

Communication

Converti en entraîneur après sa carrière de footballeur, Rolland Courbis était aussi agent de joueurs, mais aussi animateur de radio à RMC. Ainsi, le domaine de la communication ne lui est pas étranger. Le technicien français n’hésite pas à se montrer coopératif avec la presse, et il ne manque pas d’humour. Tout en usant de son franc-parler pour dire les choses telles qu’elles sont, évitant ainsi la langue de bois.