La situation est maîtrisée aux frontières, malgré ce qui se passe dans les pays voisins
Le ministre avoue qu’il a été difficile de convaincre les responsables des complexes pétroliers de la nécessité de ces mesures.
L’Etat reste sur ses gardes. De gros moyens sont mobilisés pour contrecarrer toute menace. Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a exposé, jeudi dernier, devant les députés, le plan mis en marche.
Il n’y a pas lieu de s’alarmer. M.Ould Kablia a assuré que l’Algérie a mobilisé tous les moyens «nécessaires» pour la défense de sa souveraineté et de son unité territoriale, soulignant l’«importance d’une vigilance soutenue» pour faire face à la menace sécuritaire. «Outre les dispositions déjà existantes, l’Etat, conscient de la menace (terroriste) a mobilisé tous les moyens nécessaires pour défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale», a-t-il indiqué lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales à l’APN. Aiguisant ses propos, M.Ould Kablia a même donné des exemples en précisant que les frontières ont été fermées dès le début des combats dans le nord du Mali pour empêcher toute infiltration des groupes terroristes extrémistes armés dans notre pays.
Autre disposition, il cite l’intensification des mesures sécuritaires au niveau des infrastructures publiques de souveraineté et des sites stratégiques sensibles dont les ports et aéroports. L’Etat garde l’oeil grand ouvert.
Selon le ministre, la sécurité a été renforcée au niveau des sites abritant les ressortissants étrangers, particulièrement les sociétés et bases de vie pour les prémunir de tout acte de sabotage. «Nous avons également renforcé la protection sécuritaire aux alentours des représentations diplomatiques, consulats et institutions étrangères à travers la multiplication du nombre des éléments de la police et l’intensification des patrouilles mobiles», a-t-il encore cité. Concernant la sécurité des personnes et des biens, M.Ould Kablia a fait remarquer que les services de sécurité ont procédé au renforcement de leurs éléments par l’intensification des patrouilles, l’usage optimal des caméras de surveillance et la dotation des points de contrôle d’instruments techniques pour détecter les explosifs outre la fouille «régulière et inopinée de personnes suspectes dans les stations des transport urbain et ferroviaire».
Revenant sur la situation au niveau des frontières, le ministre de l’Intérieur assure que la situation sécuritaire «est maîtrisée malgré la situation prévalant dans les pays voisins» et ce, grâce aux dispositions sécuritaires prises. Ces dispositions consistent, explique-t-il, en le renforcement des corps de sécurité au niveau de ces postes, la sécurisation des points sensibles, l’intensification de la fouille des voyageurs et le contrôle des passeports, des véhicules et bagages outre la collaboration permanente entre les partenaires au niveau de ces points de contrôle et la coordination avec les services sécuritaires des pays voisins, notamment la Tunisie et la Libye.
Dans le cadre de la lutte contre le crime et les groupes criminels, le ministre de l’Intérieur a souligné la création d’unités de protection et d’intervention rapide relevant de la Gendarmerie nationale, ajoutant que leur nombre est passé depuis leur création en 2006, à 126 unités opérationnelles à travers les directions régionales à Oran, Blida, Béchar, Ouargla et Constantine. «Par le passé, la protection des complexes économiques incombait aux services de sécurité interne, mais vu le nouveau contexte, nous avons imposé la présence des services de sécurité algériens à ce niveau», a-t-il affirmé dans une déclaration à la presse en marge de cette séance.
Il a ajouté, dans ce contexte, qu’il a été difficile de convaincre les responsables de ces complexes de la nécessité de ces mesures mais, a-t-il dit, «nous avons imposé ce fait dans l’intérêt de ces entreprises et de la sécurité du pays».
A une question relative au Conseil supérieur de la Protection civile, M.Daho Ould Kablia a affirmé que les prérogatives à confier à ce dernier ont été préalablement prises en compte par son département ministériel à travers la mise en place d’une délégation nationale aux risques majeurs chargée de mettre au point la stratégie nationale dans le domaine de la prévention des risques.