L’Algérie qui coopère avec les pays du Sahel concernant la lutte contre le terrorisme essaye chaque fois de rappeler à ses partenaires leurs engagements, vu les pressions exercées par quelques puissances qui s’ingèrent dans les affaires de la région.
La situation sécuritaire au Sahel devient de plus en plus menaçante pour les pays de la région, notamment avec le conflit libyen surtout que maintenant la France a pris la décision d’armer le conseil national de transition libyen (CNT). Dans ce cadre, l’Algérie est concernée en premier chef par cette menace sachant que les relations ne sont pas assez bonnes avec cet organisme qui ne cesse de l’accuser d’être du côté du colonel Kaddafi et de mettre à sa disposition des mercenaires.
Dans ce contexte, l’Algérie qui coopère avec les pays du Sahel concernant la lutte contre le terrorisme essaye chaque fois de rappeler à ses partenaires leurs engagements vu la pression menée par quelques puissances qui s’ingèrent dans les affaires de la région. Dans ce cadre, le président Bouteflika s’est entretenu avec le président du Mali, Amadou Toumani Touré en présence du ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkdader Messahel. A ce propos, des images de l’entretien ont été rapportées par la télévision algérienne lors du JT de 20 h sans donner d’informations sur le contenu de cet entretien. La coopération avec le Mali dans la lutte contre le terrorisme et la montée de l’activité d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) n’est pas vraiment satisfaisante.
D’ailleurs, il y a quelques mois, le président Amadou Toumani Touré a déploré dans un entretien qu’il a accordé au journal français «Le Figaro», ce qu’il a qualifié de «déficit de coopération régionale» au Sahel dans la lutte contre Aqmi. Selon lui, «le problème, c’est le déficit de coopération régionale. Chacun se plaint du voisin, et les actions isolées sont vouées à rester ponctuelles.» Il est à rappeler que le Mali qui se déclare «victime» avait libéré quatre terroristes dont deux Algériens en échange de l’otage français Pierre Camatte «sous la pression de Paris», une action qui a remis en cause la coopération régionale. Mais, le Mali apparemment a décidé de se ressaisir. Dans un entretien au «Monde» (du 4 mai dernier), le ministre malien des Affaires étrangères Soumeylou Boubèye Maiga, nommé à ce poste par le président Amadou Toumani Touré le 7 avril dernier, a déclaré que sa feuille de route consiste à «réactiver nos relations avec des pays comme l’Algérie et la Mauritanie, qui estimaient insuffisant l’engagement malien contre le terrorisme. Je reviens d’Alger, je suis aujourd’hui [lundi 2 mai] en Mauritanie et serais, jeudi, au Niger. Ces Etats sont désormais dans de meilleures dispositions à notre égard». Il avait même annoncé une visite du président Amadou Toumani Touré à Alger mais celle-ci n’a pas eu lieu. Pour sa part, l’Algérie a offert 10 millions de dollars, soit environ 5 milliards de Fcfa au Mali. Ce financement vise à soutenir les efforts de développement dans les régions du Nord. Par ailleurs, la Maison-Blanche a dévoilé jeudi la nouvelle stratégie américaine antiterroriste dans laquelle elle souligne que la lutte contre l’organisation terroriste al-qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) figure parmi ses principaux objectifs. Cette stratégie américaine précise que les Etats-Unis «vont également chercher à renforcer les efforts de coopération régionale contre l’Aqmi, en particulier entre l’Algérie et les pays du Sahel (Mauritanie, Mali et Niger) comme un élément essentiel dans une stratégie axée sur la perturbation d’un groupe hautement adaptable et mobile qui exploite les lacunes dans la sécurité régionale et la gouvernance». Il est à noter que l’Algérie abritera la conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans les pays du Sahel, les 7 et 8 septembre prochain. Une information qui a été annoncée à Malabo par le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel.
Par Nacera Chenafi