Menace terroriste au Sahel en débat à Bamako: la France et l’Algérie sont d’accords

Menace terroriste au Sahel en débat à Bamako: la France et l’Algérie sont d’accords

Le conclave diplomatique qui réunira demain à Bamako les ministres des affaires étrangères du mali, de l’Algérie, du Niger et de la Mauritanie vient de recevoir l’onction implicite de la France.

Paris qui s’est jeté à corps perdu dans la bataille contre Kadhafi en réduisant la menace terroriste qu’induirait le bourbier libyen, a fini par revenir à de meilleurs sentiments. Son ministre de la Coopération, Henri de Raincourt, ne laisse pas l’ombre d’un doute en tout cas : «Des stocks d’armes ont été transférés hors de Libye à la faveur du soulèvement actuel contre Mouammar El Gueddafi.

Il est exact aujourd’hui qu’un certain nombre d’armes sont sorties de Libye. Où sont-elles arrivées ? On ne le sait pas forcément précisément», a-t-il déclaré à la chaîne de télévision TV5, à radio France Internationale et au journal Le Monde. Et de reconnaître qu’«En revanche, nous avons un certain nombre d’informations qui nous disent que certains stocks d’armes seraient arrivés dans la région du Sahel», a ajouté le ministre, «ce qui n’est pas sans nous inquiéter».

Henri de Raincourt admet également qu’il « y a des gens qui profitent de toutes ces circonstances pour se livrer à des actes que nous réprouvons et parmi cela il y a effectivement la circulation d’armes dans un secteur où c’est souvent le cas». En clair, le ministre français reprend exactement l’exposé des motifs des quatre pays que sont l’Algérie le Mali, le Niger et la Mauritanie, à savoir que la région du Sahel risque d’être de sombrer dans le chaos.

L’attentat en Tunisie : un signe qui ne trompe pas Mais ce changement d’appréciation de la France, plus conformes à la réalité du terrain, a été rendu possible par un effort de persuasion entrepris par les quatre pays. Preuve en est que le ministre malien des affaires étrangères M. Maïga s’est également rendu à Paris où il a rencontré son homologue français Alain Juppé, avant d’aller rendre visite à ses collègues à Alger, à Nouakchott et à Niamey.

La France qui faisait jusque là cavalier seul dans sa volonté de des opérations militaires visant a récupérer ses otages, semble convaincue qu’elle doit collaborer avec les pays du Sahel. Paris pourrait même être invité prochainement aux conclaves pour participer à la mise en place d’une stratégie de lutte.

«Nous commençons par les pays qui ont un état-major commun basé à Alger», a déclaré à l’AFP le MAE malien, suggérant qu’il n’est pas exclut que la France puisse participer prochainement aux discussions. D’autant plus que quatre otages français sont encore aux mains des ravisseurs d’Al Qaida depuis septembre dernier. A rappeler que les ministres des affaires étrangères du Mali, d’Algérie, du Niger et de la Mauritanie vont plancher demain à Bamako sur les débordements terroristes du conflit en Libye et son lot de circulation non contrôlée des armes, et d’infiltration des groupes terroristes liés à Qaida.

Cette importante réunion fait suite à celle du 30 avril qui avait regroupé les chefs des armées des quatre pays toujours dans la capitale malienne. Ces derniers s’étaient inquiétés de l’impact dans le Sahel du conflit en Libye, estimant qu’il existait «un risque de déstabilisation de toute la région». Avec l’attentat commis hier au nord de la Tunisie par des terroristes venus de Libye, cette menace est désormais mise à exécution.