Les praticiens de la santé publique menacent de reprendre la grève dans les jours à venir. L’annonce a été faite par le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), Lyes Merabet.
S’exprimant, hier, en marge du rassemblement tenu à l’hôpital Mustapha Pacha à Alger celui-ci indiquera que, «les éléments de la grève sont toujours là.
Notre décision de geler le mouvement précédent n’est qu’une trêve et tant que nos revendications ne sont pas prises en charge nous pourrons, à tout moment renouer avec le débrayage.» Les revendications des praticiens s’articulent, entre autres, autour de la mise en place d’une commission mixte pour le régime indemnitaire, la révision purement et simplement du statut particulier.
À cela, s’ajoute la levée de toute équivoque sur l’application du décret exécutif n°09-244 du 22 juillet 2009 déterminant l’aménagement et la répartition des horaires de travail à l’intérieur de la semaine dans le secteur de la santé et l’élargissement au profit des praticiens généralistes du droit à la procédure de cessibilité pour le logement de fonction, «à l’instar des autres corps de la fonction publique.» Ces revendications, estiment une nouvelle fois les praticiens, sont légitimes.
C’est pourquoi, ils refusent de lâcher du lest et comptent poursuivre leur action de protestation (tenue des rassemblements nationaux) jusqu’à la satisfaction entière de leurs doléances. Ils déplorent le silence de la tutelle quant au règlement définitif de ce bras de fer. «Le ministère de la Santé se confine toujours dans sa politique de la sourdes oreille.
Depuis que nous avons décidé de cesser notre mouvement de protestation, rien n’a été fait pour trouver une issue favorable qui arrangera tout le monde», soutient Lyes Merabet. Et de qualifier les déclarations du premier responsable du secteur de contradictoires. Les syndicalistes ont clamé tout haut ce qu’ils ressentent tout bas ; c’est-àdire leur indignation quant à la manière avec laquelle la tutelle traite leur cause.
Des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « statuts refusés» ont été brandies par les protestataires qui sont venus des quatre coins du pays. Le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), Mohamed Yousfi déclarera : «Nous sommes toujours là. Nous ne laisserons jamais le terrain vide», et de poursuivre: «les mises en demeures envoyées aux praticiens grévistes sont sans effet sur notre détermination à poursuivre notre combat».
Il convient de souligner, à titre de rappel, que la grève de la santé a duré quatre mois pour le Snpsp et plus de trois mois pour le Snpssp. Pour les pouvoirs publics, notamment le ministère de la Santé en tant que premier responsable du secteur les revendications des professionnels de la santé sont «exagérées ».
Le département de Saïd Barkat a fait savoir que le statut particulier, principale revendication des praticiens, est promulgué alors que les syndicats autonomes indiquent que le statut n’est pas un texte immuable et son amendement est une priorité de premier ordre.
Inutile de rappeler ici les déclarations du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui a déclaré dernièrement que les statuts particuliers ne sont pas un costume sur mesure et que l’élaboration de ceuxci doit respecter les lois de la République.
Notons enfin, que l’Intersyndicale de la santé est en concertation avec les syndicats de l’éducation nationale, notamment le Cnapest et l’Unpef pour une éventuelle action de protestation commune. Pour le moment rien n’a filtré sur la nature et le timing de cette activité.
Amokrane Hamich