SURCHARGE DES CLASSES, COLÈRE DES ENSEIGNANTS ET PROGRAMMES DÉPHASÉS
Il n’est un secret pour personne : Boubekeur Benbouzid est un ministre qui privilégie la quantité sur la qualité. Pour preuve, toutes les infrastructures réalisées durant son «règne» s’avèrent insuffisantes pour contenir le nombre «impressionnant» des élèves lors de la prochaine rentrée scolaire. Le premier responsable du Conseil national des lycées (CLA), Idir Achour, parle, à titre d’illustration, d’un surplus de 120 000 élèves dans les classes de la première année secondaire. Autrement dit, les salles de cours seront surchargées cette année encore.
À ce propos, le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest), Messaoud Boudiba, estime que le problème de la surcharge des classes est dû au manque des infrastructures comparativement au nombre important des élèves qui ne cesse de s’accroître d’année en année. Pourtant, a-t-il précisé, le Cnapest a signalé ce problème aux responsables du secteur de l’Éducation depuis quatre ans.
«Il fallait s’attendre à ce problème car il y avait deux promotions d’élèves, à savoir ceux de l’ancien système (6éme) et ceux du nouveau système (5éme) », a encore expliqué notre interlocuteur, que nous avons joint hier par téléphone. Par ailleurs, le chargé de communication du Cnapest fera remarquer que les classes de la première année secondaire connaitront une surcharge de 50 à 60 %, si ce n’est pas 80 %. « C’est un vrai problème qui risque de se répercuter négativement sur la prochaine année scolaire », a-t-il dit. Plus explicite, Messaoud Boudiba a indiqué que les élèves peuvent observer des mouvements de protestation pour dénoncer cette surcharge.
Le même orateur a aussi estimé que le nombre des enseignants est largement insuffisant par rapport à celui des élèves. «Le ministère aurait dû recruter d’autres enseignants pour cette année car le nombre d’élèves dépasse de loin celui de l’année précédente», a-t-il déclaré. S’agissant des dernières promesses de Boubekeur Benbouzid qui s’est engagé à verser la deuxième tranche des rappels liés aux récentes augmentations accordées au corps enseignant, notre interlocuteur a fait savoir que le Cnapest va organiser une assemblée générale après le 4 septembre prochain pour étudier cette «offre». «Le corps enseignant a peur que cette promesse ne soit pas tenue.
D’où la décision d’organiser une assemblée générale après le 4 septembre pour examiner ce point», a-t-il expliqué. De son côté, le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’Education (Snte), Abdelkrim Boudjenah, a expliqué la surcharge des classes par des problèmes de planification. Pour donner un poids à ses propos, le SG du Snte a estimé que le ministère de tutelle a réalisé de grandes infrastructures dans des localités où il n’y a pas un grand nombre d’élèves, alors que, a-t-il enchaîné, ce dernier n’a pas pris le soin de doter les régions surpeuplées par d’autres infrastructures. «Le ministère de tutelle doit prendre en compte le critère du nombre de la population », a-t-il préconisé.
Tout en indiquant que le problème de la surcharge ne date pas d’aujourd’hui et qu’il existe depuis longtemps, notre interlocuteur a également reconnu, à demi mot, que ce dernier est aussi dû à la politique de Benbouzid qui privilégie la quantité sur la qualité. Sur un autre registre, le même orateur a rappelé que le ministre de tutelle leur a promis de verser la 2e tranche des rappels d’ici le 15 septembre prochain. Cependant, il a précisé que la prochaine rentrée pourra, malgré cela, être «perturbée» si le problème des oeuvres sociales ne sera pas réglé.
Soufiane Dadi