Menace sur la CAN

Menace sur la CAN

Après l’attaque dont a été victime le car de la sélection du Togo vendredi, les questions s’accumulent sur l’organisation de la CAN 2010.

L’épreuve devrait se dérouler mais les matches prévus dans la province du Cabinda pourraient être délocalisés à Luanda, la capitale.

Le Togo a pour sa part décider de renoncer à la compétition.

Mais après le mitraillage de leur bus vendredi à la frontière entre le Congo-Brazzaville et l’Angola, les questions s’accumulent quant à la suite à donner à cette compétition.

Mais sauf retournement de situation et jusqu’à nouvel ordre, la CAN 2010 devrait se dérouler. La Confédération Africaine de Football (CAF) a ainsi immédiatement confirmé que l’épreuve se tiendrait. « Notre grande préoccupation concerne les joueurs, mais la Coupe va avoir lieu », a déclaré à Souleymane Habuba, directeur de la communication de la CAF. Désireuse de ne pas remettre en question sa compétition continentale phare, la CAF est d’ailleurs rapidement montée au créneau. Et s’étonne sur les raisons qui ont poussé la délégation togolaise à voyager en bus alors qu’il était recommandé de se déplacer en avion. « Les règlements de la CAF sont clairs.

Les équipes doivent emprunter l’avion plutôt que le bus », al souligné M. Habuba, un haut-dirigeant de la CAF. De son côté, le comité d’organisation (Cocan), qui avait dans un premier temps assuré qu’un pneu du bus avait éclaté et déclenché un mouvement de panique, a expliqué que le Togo ne lui avait pas précisé les conditions de sa venue. En clair, « the show must go on »… mais si le Ghana la cote d’ivoire et le Cameoun confirmeront leur départ la la CAN risque de ne pas avoir lieu…

Retrait du Ghana et du Cameroun ?

Au même titre que la Côte d’Ivoire, qui a fait savoir de la voix de Didier Drogba son envie de rentrer, et le Togo, qui devrait regagner Lomé dans la soirée à bord d’un avion officiel, le Ghana et le Cameroun ont eux aussi manifester leur envie de quitter cette CAN 2010 avant même qu’elle n’ait commencé.

A l’instar des Ivoiriens, sous le choc après l’attentat contre le Togo qui a fait trois morts au moment où est publié ce papier, le Ghana et le Cameroun souhaitent eux aussi quitter l’Angola au plus vite avant même le coup d’envoi de cette CAN Orange 2010, prévu dimanche. Joints par Emmanuel Adebayor, le leader de la sélection togolaise, Samuel Eto’o et Michael Essien ont fait part au buteur de Manchester City du désir de leur délégation respective de regagner leurs pays. Pour Drogba, Essien et Eto’o, le tournoi n’a plus lieu d’être après ce qu’il s’est passé vendredi en Cabinda.

Le Togo se retire

Evidemment choqués par l’attentat dont ils ont été victimes la veille, et qui aurait fait deux nouveaux morts, les Eperviers d’Alaixys Romao ont décidé de ne pas prendre part à la CAN 2010 en Angola.

Tandis que la Confédération africaine de football a décidé de faire l’autruche, la délégation du Togo a pris ses responsabilités et a décidé de ne pas participer à la Coupe d’Afrique des Nations, au lendemain de l’attaque dont elle a été victime à la frontière angolaise, dans la région enclavée de Cabinda.

Salifou confirme le forfait togolais

Alors que la délégation togolaise est au centre des pressions en tout genre quant à un éventuel forfait pour la CAN, Moustapha Salihou, cité par le site officiel de son club Aston Villa, ne laisse pas de doute quant à la volonté des principaux acteurs dans cette affaire. « Nous, les joueurs, nous avons pris notre décision. On ne peut pas rester ici dans ces circonstances et nous voulons rentrer à la maison dès aujourd’hui », a déclaré le milieu de terrain des Eperviers, dont la non-participation n’a toujours pas été confirmée par le Comité d’organisation ou la Confédération africaine de football (CAF).

Blatter veut un rapport

Joseph Blatter, le président de la FIFA, a indiqué vendredi qu’il souhaitait obtenir « un rapport complet » de la Confédération africaine de football (CAF) après le mitraillage du bus du Togo se rendant à la CAN, selon un communiqué de la Fifa.

La FIFPro prend position

Après l’attaque du bus de la sélection togolaise, la division Afrique de la FIFPro, le syndicat mondial des joueurs, a demandé aux organisateurs angolais et à la Confédération Africaine de Football, la CAF, de « mettre tout en oeuvre pour assurer la sécurité des joueurs et de leur encadrement ».

Adebayor retourne à Man City

Alors que le retrait de l’équipe du Togo de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) semble se préciser, le club de Manchester City a annoncé sur son site officiel que son attaquant, Emmanuel Adebayor « retournait à la maison ». Le capitaine des Eperviers est en contact avec ses dirigeants et son nouvel entraîneur Roberto Mancini, qui lui laissera « tout le temps dont il a besoin pour se remettre de cette horrible attaque. »

Communiqué du gouvernement angolais

Le premier ministre angolais, Paulo Kassoma, a indiqué dans un communiqué que le gouvernement prenait les mesures nécessaires pour la sécurité des équipes engagées dans la CAN.

«Le gouvernement angolais souhaite offrir toute sa compassion et apporter son soutien moral à la délégation togolaisepeut-être sous-estimé (…) Nos éléments de la police ont riposté immédiatement et ont fait reculer les attaquants. Cet incident n’annule pas les compétences des forces de défense angolaises. Je leur réitère ma confiance. Cabinda est une province comme une autre de l’Angola. (…) Il n’y avait pas de raison de ne pas organiser la CAN à Cabinda.», a déclaré le premier ministre angolais ce samedi.

Après le mitraillage du bus du Togo à Cabinda

La délégation algérienne choquée, l’Angola occulte l’événement

Le mitraillage du bus de la sélection togolaise n’a laissé personne indifférent en Angola.

En plein centre de la capitale, dans la banlieue de Luanda ou même à FutungoII, lieu de résidence de la plupart des journalistes algériens venus couvrir la 27e édition de la Coupe d’Afrique des nations, c’était l’état de choc vendredi soir. Que s’est-il réellement passé ? Y a-t-il des morts ? Il y a combien de blessés ? Ou encore, s’agit-il d’Al Qaida ? Telles étaient les interrogations et les questions qu’on pouvait entendre notamment dans le centre de presse du Complexe touristique de Belas, situé à quelque 20 kilomètres du centre-ville. Il faut dire que l’information a tardé à faire le tour, la plupart des journalistes étant dans leurs chambres au moment où d’autres s’activaient pour assister à la séance d’entraînement de l’EN. Certains ont reçu cette horrible nouvelle à partir d’Algérie, avant que tout le monde n’aille vérifier l’info d’abord sur le Net puis auprès de nos amis angolais.

Black-out, pas question de gâcher la fête

Installés devant les téléviseurs pour tenter d’avoir des nouvelles de cet attentat, on se rendra vite compte que ça ne servait à rien. Les télés angolaises n’ont pas accordé d’importance à cette agression, pourtant grave. La Télévision étatique continue même à diffuser des chansons et des programmes pour promouvoir leur CAN, car en Angola, hier, le premier objectif était de «tuer» coûte que coûte cette info, et comme conséquence directe à ce black-out qui nous a pas choqués nous en tant qu’Algériens… La majorité des Angolais croisés ça et là nous ont fait entendre qu’ils ne savaient absolument rien de cet attentat perpétré contre les coéquipiers d’Adebayor à Cabinda. C’est donc avec beaucoup d’étonnement qu’ils apprendront ceci de la bouche des Algériens !

Luis Figo à Luanda plus tôt que les blessés par balles de Cabinda !

La venue de la star du football portugais, Luis Figo, hier à Luanda était le principal sujet de discussion de nos amis angolais. C’est donc avec fierté qu’ils racontent sa visite de soutien à l’Angola durant cette CAN, de la conférence de presse qu’il a tenue hier et du match gala prévu hier face aux coéquipiers de l’Angolais Aqua. Ils ont donc choisi de continuer à vivre et insister sur le déroulement de cette CAN, malgré les menaces du Togo de se retirer et tout chambouler et tuer les espoirs du peuple angolais qui voulait se relancer et prouver que leur pays est aussi capable d’organiser de tels événements.

S. M. A.