Réputée pour son ca- ractère raciste, la Corse où la xénophobie et le racisme prennent des proportions inquiétantes, et où le taux d’implantation des Maghrébins est le plus élevé, s’est mobilisée en faveur de Mohamed Fadli, un Algérien qui vit en Corse avec son épouse et ses deux enfants depuis 5 ans et menacé d’expulsion. Le Réseau Education sans Frontière a ainsi appelé à une manifestation hier matin devant la préfecture à Bastia.
La ligue des droits de l’Homme, qui est également montée au créneau, s’interroge dans un communiqué rendu public sur la responsabilité de l’Etat français qui semble renier ses engagements humanitaires au moindre changement de fonctionnaire.
« Y a-t-il du côté de l’Etat, continuité de la parole donnée ou ce principe républicain ne vaut plus dès lors qu’il y a un changement de fonctionnaire ? », est-il rapporté dans ce communiqué qui insiste sur « l’arrêt de la chasse aux étrangers ».
Cet énième épisode d’une résistance citoyenne aux expulsions de ressortissants étrangers en situation irrégulière vient rappeler la dure réalité des sans-papiers, essentiellement algériens et roumains, proies privilégiées des reconductions hors frontières.
Ainsi, l’année dernière, la France de Sarkozy a expulsé de son territoire 29.000 étrangers en situation irrégulière. Des statistiques en deçà des quotas imposés par le président français.
Selon un document de l’Assemblée nationale française et analysant les 14.844 reconduites exécutées au premier semestre 2009, les Roumains arrivent en tête (4.346), suivis des Algériens (1.552) et des Marocains (1.550).
En 2008, les autorités françaises ont expulsé plus de 3.072 Algériens, entre sans-papiers ou ceux qui ont voulu régulariser leur situation visà-vis de la nouvelle loi sur l’immigration et que leurs demandes avaient été refusées. La lutte contre l’immigration clandestine reste un des objectifs majeurs du ministre de l’Immigration Eric Besson pour 2010.
La chasse aux étrangers avait été initiée par l’actuel président français dans une tentative de puiser dans le réservoir électoral de l’extrême droite.
Moncef Wafi