Tout en appelant les travailleurs du secteur à faire preuve de patience, les parents d’élèves prévoient de demander à ce qu’il y ait des intermédiaires entre la tutelle et les organisations syndicales en cas de réussite de la grève du 10 octobre.
L’appel à la grève des syndicats de l’éducation le 10 octobre prochain engendre d’ores et déjà la crainte de perturbation auprès des parents d’élèves. Le conflit et les balles que se jettent depuis des années déjà la tutelle et les organisations syndicales de l’éducation sont à l’origine du même scénario de paralysie qui frappe l’école algérienne à chaque fois que les revendications des travailleurs sont mises en instance au nom de promesses non tenues. Contacté hier par téléphone et invité à exprimer son avis par rapport à l’appel à la grève du 10 octobre prochain, le président de l’Union nationale des associations de parents d’élèves, Khaled Ahmed, indiquera que ces dernières sont contre cette action de protestation. «Nous sommes contre la grève. Cette année scolaire s’annonce perturbée non seulement avec cette menace de grève mais par plusieurs autres problèmes liés aux conditions et moyens de scolarisation des enfants, à l’exemple de la surcharge des classes et le manque de livres d’enseignement dans plusieurs écoles». Tout en appelant les travailleurs du secteur, ayant décidé la grève, à faire preuve de patience, les parents d’élèves prévoient de demander à ce qu’il y ait des intermédiaires entre la tutelle et les organisations syndicales en cas de réussite du mouvement de grève. À propos du problème des manuels scolaires, Khaled Ahmed précisera qu’il s’agit d’un problème de distribution et non d’un manque ou d’incapacité de réponse à la demande. Alors que certains établissements enregistrent un surplus de livres, d’autres en manquent. Il y a lieu de souligner, dans ce sens, que l’Office national des publications scolaires (ONPS) a produit pour cette année scolaire 2011-2012 près de 60 millions de manuels scolaires , soit une quantité en hausse par rapport à l’année dernière pour un coût global de 10,7 milliards de dinars. Notre interlocuteur expliquera, par ailleurs, qu’une enquête est en cours de réalisation pour dévoiler les acteurs qui sont derrière cette manœuvre de la mauvaise distribution des manuels scolaires. Outre la menace de grève et la mauvaise distribution des livres scolaires, les préoccupations des parents d’élèves, d’après la même source, concernent également le cadre et les moyens matériels de la scolarisation. En dépit des enveloppes budgétaires importantes qui sont accordées au secteur, le problème de la surcharge des classes reste posé. La promesse du ministre du secteur quant à la réduction du nombre d’élèves dans les classes à 25 n’est pas pour un avenir proche. Dans les grandes villes, les classes sont composées de 30 à 40 élèves. La qualité de l’enseignement qui laisse à désirer, la qualité des repas dans les cantines sont, en outre, d’autres entraves qui guettent le secteur. Il y a lieu de rappeler que cinq organisations syndicales ont retenu la date du 10 octobre comme date de la grève. Il s’agit du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef) le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Snte) ainsi que le Conseil des lycées d’Algérie (Cla).
Par Yasmine Ayadi
