Les forces de l’ANP ont déclenché, dans la journée d’avant-hier, un vaste ratissage du côté sud de la capitale qui s’est étendu jusqu’aux alentours de l’aéroport.
“Il s’agit de mesures préventives”, se contenta de nous confirmer une source sécuritaire alors que des informations sûres font état de la menace d’une planification d’un attentat à l’explosif par le GSPC dans la capitale et ses environs. En effet, un nouvel “émir” de l’organisation criminelle du GSPC de la zone du Centre aurait été désigné à la place de l’ex-“émir” abattu au début du mois de mars par les unités spéciales de l’armée. Il s’agit du nommé Z. Toufik qui a participé à l’attentat meurtrier qui a ciblé un convoi à Timezert à Boumerdès ayant coûté la vie à deux cadres de l’éducation et huit éléments de la BMPJ.
C’est un sanguinaire qui constitue la dernière carte pour Droukdel qui, selon des informations fournies par des repentis, aurait réuni ses “émirs” afin de les inciter à réactiver les actes terroristes, et ce, devant le net recul de l’activité terroriste dans la région du Centre et surtout profiter des contestations populaires pour recruter des jeunes.
Les services de sécurité sont instruits alors à plus de vigilance pour déjouer tout attentat terroriste d’autant que des renseignements fournis par des repentis font état de la planification d’un attentat probable avec un véhicule ou une moto dans la capitale ou à Boumerdès. “Le nouvel “émir” veut s’imposer par un attentat spectaculaire d’autant que l’organisation vit actuellement une guerre de leadership après la neutralisation de son noyau”, nous explique-t-on.
Le GSPC tente ainsi d’exploiter les agitations et les contestations populaires dans plusieurs wilayas du Centre pour revenir sur les scènes médiatique et sécuritaire suite aux lourdes pertes dans ses rangs et qui ont ciblé les commanditaires des attentats criminels. Droukdel aurait instruit ses éléments à “profiter de la situation pour réactiver les cellules dormantes et reconstituer les réseaux de recrutement et soutien logistique surtout au niveau de la capitale où un mouvement suspect a été détecté ces derniers jours”, nous révèle une source sécuritaire, qui ajoute que “les jeunes parlent de leurs problèmes sociaux sans aucune idéologie mais on craint les influences sur des jeunes comme cela a été dans la guerre en Irak et en Tchétchénie, le discours islamiste n’a plus d’influence dans la rue mais le GSPC peut jouer cette carte”.
Plusieurs tentatives terroristes de s’infiltrer dans la capitale ont été également enregistrées ces derniers mois voulant probablement profiter de la mobilisation des gendarmes et des policiers chargés du maintien de l’ordre.
S’ajoute aussi la grogne des civils armés chargés de la lutte contre le terrorisme à l’exemple des éléments de la garde communale, les Patriotes et les GLD qui ont lancé un vaste mouvement de protestation au niveau national pour revendiquer leurs droits et ont dû quitter leur poste, ce qui a fait baisser la vigilance et augmenter le risque.
Selon un rapport sécuritaire, les atteintes contre les biens et les personnes ont connu une hausse sensible depuis le début de cette année. “Les mesures d’apaisement ne signifient pas l’allégement de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes”, c’est ce qu’a indiqué un haut responsable de la gendarmerie à l’issue d’une réunion avec ses cadres. La mobilisation a été l’ordre du jour pour préserver la paix sociale et maintenir la vigilance la plus totale en ce qui concerne la menace terroriste.
On apprend aussi que les opérations militaires se poursuivent dans les maquis, ce qui a permis d’ailleurs la neutralisation de plusieurs terroristes ces dernières semaines. Les ratissages se sont étendus aux villes et même aux oueds pour détecter des caches d’explosifs ou des casemates.