Méme si L’année universitaire est officiellement terminée,Les cours se poursuivront jusqu’au 27 juillet

Méme  si L’année universitaire est officiellement terminée,Les cours se poursuivront jusqu’au 27 juillet

Les facultés et universités qui étaient en grève, n’ont pas encore baissé rideau.

Une fin d’année et des interrogations quant à l’avenir de l’Université algérienne.



L’une des pires années universitaires de l’histoire du pays a officiellement pris fin, la semaine dernière, avec la signature des PV. Donc, tout va bien dans le meilleur des mondes. L’ensemble les problèmes ont été réglés à temps pour que l’année s’achève dans les délais impartis! C’est du moins la version officielle, donnée par les responsables en charge du secteur. Mais la vérité est tout autre.

Les facultés et universités qui étaient en grève, n’ont pas encore baissé rideau, elles sont même loin de le faire. Par exemple, à la Faculté des sciences médicales d’Alger, qui a été le plus touchée par les perturbations avec plus de deux mois de grève, les derniers travaux dirigés (TD) sont prévus pour la dernière semaine du mois de juillet. «Non, l’année est encore loin d’être finie, nous on est encore collés au banc de la fac jusqu’au 28 juillet, date de notre dernier TD», fulmine Fayçal, étudiant en chirurgie dentaire. «On est en ce moment en train de passer les examens du deuxième EMD, et en même temps on continue d’étudier pour soi-disant rattraper le retard», ajoute Amine. Mais, Fayçal estime que «ce retard ne peut pas être rattrapé avec la programmation catastrophique que nos responsables ont mis en place. Tout est flou, on étudie jusqu’au 28 du mois en cours, notre 3e EMD, on le passera en septembre et les rattrapages aussi! Les dates ne sont même pas encore communiquées…». La situation est donc des plus confuses, mais le pire, c’est au département de pharmacie qu’on le trouve. «Oui, nous aussi on va étudier jusqu’au 28 juillet. Malgré cela, le désastre ne se situe pas là, c’est la programmation qui pose problème», nous confie Mehdi, étudiant en 1re année. En effet, cette programmation a de quoi étonner plus d’un. «On passe les 3e EMD, on continue nos travaux dirigés. Puis prodigieusement, au mois de septembre, on reviendra en arrière pour passer notre 2e EMD, avant les rattrapages qui sont prévus pour le même mois», explique-t-il. Plusieurs autres établissements universitaires du pays sont dans le même cas de figure. Cependant, là où le bât blesse vraiment, c’est la pertie pédagogique.

Les programmes n’ont pas été dispensés dans leur intégralité, et ce qui a été enseigné l’a été à la va-vite, c’est-à-dire bâclé. Les observateurs sont unanimes à dire qu’«on ne peut pas rattraper 2 mois de retard en 15 jours». Au lieu de suivre leurs programmes, les étudiants ont eu des cours de syndicalisme plus qu’autre chose…Ils ont fréquenté les trottoirs du pays, plus que leurs salles de cours.

Les répercussions de ce désastre se feront certainement sentir dans un futur proche; le niveau, déjà très bas, de nos universités risque de se dégrader encore plus. Cette mauvaise gestion des calendriers des programmes et examens pourrait également avoir une incidence négative sur la rentrée universitaire 2011-2012. Celle-ci pourrait être retardée, ce qui perturbera davantage les étudiants. Quel avenir donc pour nos universités et nos étudiants?

Une question qui doit être méditée, car la crise qu’a connue cette année universitaire risque de se reproduire dès la rentrée prochaine. Les étudiants ne décolèrent pas, la seule raison qui les a poussés à arrêter leur grève est le spectre de l’année blanche. «C’est par crainte pour notre avenir que nous arrêtons la grève», nous avaient confié des étudiants. Ces derniers étaient catégoriques: «Nous arrêtons la grève même si la tutelle n’a pas réglé la crise», affirmaient-ils. Depuis, aucun bilan n’a été établi sur cette année universitaire désastreuse qui restera dans les annales. Donc, tout porte à croire que l’Université algérienne qui régresse sur le plan de la qualité, continuera à péricliter durant les prochaines années.