Membre fondateur de l’UGTA: Meziane Misraoui n’est plus

Membre fondateur de l’UGTA: Meziane Misraoui n’est plus

Une grande figure du syndicalisme algérien vient de nous quitter à l’âge de 94 ans, des suites d’une longue et éprouvante maladie. Meziane Misraoui, membre fondateur de l’Ugta et de la Fédération des cheminots, s’est éteint mardi 20 février 2017. L’enterrement a eu lieu le lendemain mercredi au cimetière d’El-Alia à Alger.

Né au village d’Ath Sola, au douar Ath Ouaghlis, Meziane Misraoui a entamé, dès son jeune âge, un riche parcours en travaillant durement dans la restauration, où il a débuté dans le métier de serveur pour ensuite se hisser au poste de maître d’hôtel, avant d’entrer, plus tard, aux chemins de fer où il a effectué une longue carrière, d’abord à la gare de Beni-Mançour, puis à Alger. Patriote, dévoué à la cause ouvrière, il milite très tôt dans le Mouvement national et adhère à la CGT au sein de laquelle il est élu à la commission exécutive du syndicat des cheminots; un terrain propice pour mettre en valeur ses nombreux talents.

Avec le déclenchement de la guerre de libération, il devient naturellement membre du FLN et participe à toutes les batailles engagées par l’Ugta, notamment au sein du monde ouvrier où il est écouté et respecté. Après l’indépendance nationale, il est élu secrétaire général de la Fédération des cheminots Ugta, lors de son premier congrès, en juin 1963, en compagnie d’une équipe dotée d’une volonté exceptionnelle où se retrouvent des syndicalistes chevronnés, en la personne de Rouzik Belmihoub, Boualem Bourouiba, Abdelkader Djouadi, Brahim Zerdani, Youcef Naïmi et beaucoup d’autres militants aujourd’hui disparus. Grâce au dévouement et à la vivacité de cette équipe, dont il fut incontestablement le fer de lance, et à la mobilisation des potentialités matérielles et humaines, l’activité des chemins de fer, une entreprise où les postes essentiels étaient occupés par les Européens, n’a non seulement jamais cessé après leur départ, mais a connu un essor sans précédent.

Meziane Misraoui a certes transmis le flambeau à des militants, issus de sa propre formation, après le congrès fédéral de 1969, mais il est resté militant de l’organisation en continuant à dispenser ses précieux conseils tout en présidant le conseil d’administration de la Mutuelle des cheminots pendant de nombreuses années. Sa maladie l’a éloigné de son travail et de ses camarades.

Le frère Misraoui fait partie de la génération de tous ces patriotes qui, sincèrement, ont sacrifié les plus belles années de leur vie pour que l’Algérie soit, aujourd’hui, débarrassée du colonialisme. Nous gardons de lui le souvenir d’un militant courageux, généreux, qui est demeuré fidèle aux principes fondateurs ou des valeurs, comme la notion de lutte contre l’arbitraire, la défense des droits acquis et la solidarité, l’essence même du syndicalisme. Il les a défendus avec acharnement en ayant toujours la force et la volonté de ne pas abdiquer ni d’abandonner le combat.Sa famille à qui j’adresse mes condoléances les plus attristées, ses amis, le syndicalisme algérien ont perdu, avec le décès de ce militant exemplaire, un homme pétri de qualités, un militant honnête, un défenseur des causes justes. Repose en paix Da Meziane, tu as bien mérité de la patrie. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»