Mehri: le changement du système politique algérien doit être le résultat d’un « consensus »

Mehri: le changement du système politique algérien doit être le résultat d’un « consensus »

L’ancien ministre du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), M. Abdelhamid Mehri, a estimé vendredi à Alger que le système politique algérien « a fait son temps », plaidant pour son changement à travers une démarche « consensuelle ».

M. Mehri qui s’exprimait au Forum d’El Watan dédié au thème: « le politique et le militaire, de la Soummam à nos jours », a indiqué que « le système politique algérien a fait son temps et n’est plus opérationnel », estimant toutefois qu’il existe une possibilité de le réformer ou le changer à travers « une démarche consensuelle qui n’exclue aucune force politique du pays, y compris le système en place ».



Partant du fait que les politiques et les militaires « se disputent la gestion des affaires de la société », il a soutenu que « la convergence de leurs compétences peut être positive dans une vie démocratique saine ». C’est ainsi qu’il a considéré qu »‘il n’existe pas une fatalité faisant que le rapport du militaire au politique soit confiné dans une ligne rouge ».

Insistant sur les possibilités qui s’offrent actuellement pour un changement du système politique existant, il a plaidé pour la mise en oeuvre d’une démarche « consensuelle ».

L’ancien secrétaire général du Front de libération national (FLN) s’est dit, à ce propos, partisan d »‘un changement pensé par la société et qui implique tout le monde » dans sa mise en oeuvre.

M. Mehri a fait une rétrospective historique pour analyser les rapports entre le militaire et le politique en Algérie, en revenant aux conditions de la création d’une organisation paramilitaire dans le sillage du Parti du peuple algérien. Pour lui, le mouvement national a privilégié, depuis 1947, date ayant vu la création de l’Organisation spéciale (OS), une démarche alliant les deux segments du mouvement indépendantiste algérien.

Il a cependant souligné que les militants nationalistes ayant suivi une formation militaire au sein de l’OS, n’étaient pas dénués de capacités de faire des lectures politiques du contexte algérien de cette époque.

Ainsi, il a estimé « paradoxal » de constater que les membres de l’OS qui étaient derrière le déclenchement de la Révolution algérienne, « avaient réussi à faire une lecture politique juste et précise de la conjoncture ayant entouré le passage à la lutte armée », au moment où, a-t-il souligné, les politiques du Comité central du PPA « s’étaient trompés » dans leur lecture militaire sur les conditions de réussite d’une lutte armée contre le colonialisme.

Abordant les conditions ayant présidé à la tenue du Congrès de la Soummam, le 20 août 1956, M. Mehri a expliqué que ce conclave répondait à la nécessité de doter la révolution d’une direction politique et militaire.