Ils sont de plus en plus nombreux à manifester leur intérêt pour investir dans le secteur touristique qui suppose, cependant, un rendement à long terme.
Raison pour laquelle les pouvoirs publics consacrent aide et assistance aux investisseurs intéressés. Hier encore à l’hôtel El-Aurassi, Chérif Rahmani, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme a conclu des contrats de partenariat pour la réalisation de 50 nouveaux projets répartis sur le territoire national.
Il s’agit de la 4e tranche de ce type de coopération (public-privé) qui totalise, depuis janvier 2008, 333 projets qui donneront lieu à 31 800 lits supplémentaires pour générer pas moins de 45 800 postes d’emplois permanents.
La dernière opération à travers laquelle seront réalisés 50 projets, à elle seule, va permettre une capacité d’accueil additionnelle de 6 800 lits et la création de 10 100 emplois.
À ce titre, les investisseurs s’engagent à mobiliser les moyens de financement nécessaires à la réalisation de leurs projets souscrits dans les délais impartis et veiller au respect des lois et des règlements relatifs aux normes d’urbanisme, d’environnement et de la qualité et s’inscrire ainsi dans une dynamique d’amélioration de la qualité de service dans les établissements touristiques et hôteliers.
En contrepartie, les pouvoirs publics proposent aide et assistance en guise d’encouragement et accompagnent les investisseurs dans divers domaines.
Il s’agit, en premier lieu, de la formation des personnels en gestion et aux métiers ainsi que dans le domaine de la démarche de la qualité (plan qualité tourisme-Algérie) et continuer ensuite sur l’insertion de leurs établissements dans les circuits touristiques à proposer aux marchés nationaux et internationaux et dans les supports de promotion et de publicité de la destination Algérie.
À souligner que ces projets rentrent dans le cadre du SDAT et se répartissent dans les pôles d’excellence comme suit : la partie Nord-Est (7 wilayas) bénéficient de 18 projets d’une capacité de 2 150 lits (12 urbains, 5 balnéaires, 1 climatique), la partie Nord Centre (4 wilayas) aura droit à 12 projets d’une capacité de 2 242 lits (9 urbains, 2 balnéaires et 1 climatique).
La partie Nord-Ouest quant à elle qui regroupe 4 wilayas également profitera de 16 projets d’une capacité de 1 728 lits (11 urbains et 5 balnéaires).
La partie Sud-Est (oasien) qui s’étale sur 3 wilayas n’est pas en reste et se dote de 674 lits supplémentaires après la réalisation de 4 projets urbains.
« La vente aux enchères des infrastructures touristiques est une grave erreur »
Le célèbre homme d’affaires Djillali Mehri, président du Groupe d’investisseurs du Maghreb et du Moyen-Orient (Gimmo), n’ira pas par quatre chemins pour parler des lenteurs administratives qui minent tout projet d’investissement en Algérie.
« C’est tellement lent », se plaindra-t-il et tranchera la question en affirmant : « le jour où l’État va se retirer, ce sera le premier signe de réussite d’une véritable industrie touristique. » Et d’ajouter plus loin : « Le tourisme est une affaire de privés », a-t-il déclaré en marge de la rencontre à laquelle il était partie prenante.
M. Mehri s’est engagé dans la réalisation d’un Novotel à Jijel en plus de celui d’Oued Souf. Ses investissements en Algérie dans le domaine touristique, en partenariat avec la chaîne Accor à travers la société Sieha, s’élèvent à 22 milliards de dinars pour la réalisation de 36 hôtels.
Mehri, qui s’est vu attribuer seulement 2 étoiles pour l’Ibis d’Alger, annonce une visite sur chantier, à la fin du mois, pour faire le point sur ces projets répartis un peu partout sur le territoire national.
Il est question d’un complexe touristique à Aïn Témouchent de l’ordre de 600 millions de dollars qui donnera lieu à 15 000 emplois en plus deux autres projets à Oued Souf dont un complexe dans la palmeraie de la fameuse résidence Edhaouia.
Au chapitre acquisition, M. Mehri a carrément vu certaines infrastructures hôtelières et touristiques mises en vente lui passer sous le nez.
Mais point échaudé, il continue à clamer haut et fort : « La vente aux enchères des infrastructures est une grave erreur », soutenant qu’il faudra réfléchir sur d’autres moyens de privatisation.
« La sélection des potentiels acquéreurs ne doit pas se faire uniquement sur des critères de celui qui offrira le plus d’argent, mais insister davantage sur le professionnalisme, les délais de réalisation, etc. », martèlera celui qui plaidera pour un plus grand assouplissement dans la délivrance des visas et l’ouverture du ciel au privé au niveau national pour booster l’activité touristique.
Le volet formation n’a pas été négligé non plus puisque M. Mehri annonce la réalisation de deux prestigieuses écoles qui profiteront à tous les Algériens et au secteur qui souffre cruellement au niveau de la qualité de service.