Comme indiqué sur ces colonnes, Mehdi Mostefa Sbaa sera bien du groupe qui prépare le match du Maroc. Son arrivée à Annaba est prévue pour le 20 mars. Joint par nos soins, Mehdi nous a annoncé à propos de cette sélection : «Je ne vous cache pas que je suis honoré et fier de faire partie de ce groupe de l’EN, que j’ai trop apprécié lors de mon premier stage au Luxembourg. C’est un plaisir de retrouver mes amis de la sélection. C’est beau d’être convoqué, mais maintenant il faut prouver sur le terrain que je mérite bien cette confiance renouvelée en moi par le sélectionneur.»
«Je suis impatient de découvrir l’ambiance de nos fans à Annaba»
Après avoir honoré sa première sélection au Luxembourg le latéral droit de Nîmes Olympique, Mehdi Mostefa, se déclare très content d’honorer sa première convocation dans son pays et devant son public : «C’est vrai que c’est un rêve pour moi de jouer devant notre public à Annaba, mais ce match est tellement important qu’on doit bien répondre présent le jour J, il faut être bien en jambes et forts dans la tête pour gagner ce match. Nos fans ont besoin d’un déclic et Inch’Allah on va tout donner contre le Maroc pour les combler. Qu’ils sachent qu’on est résolus à ne plus les décevoir. Je suis impatient de découvrir l’ambiance de nos supporters à Annaba.»
Benchikha s’en remet au groupe d’Oum Dourman
D’aucuns s’attendaient que Rabah Saâdane emporte dans son sillage l’équipe ou, du moins, l’ossature d’un groupe qu’il avait pris du temps à constituer dans la foulée de sa démission, l’automne dernier. Las de voir les mêmes têtes à chaque stage des Verts, le public demandait à tort ou à raison, là n’est pas la question, contexte aidant – les résultats faisaient alors défaut – du changement dans la forme et dans le fond. Exit donc Saâdane, Benchikha reprend les rênes. Sa jeunesse, son enthousiasme et sa réputation faisaient de lui un candidat plus ou moins crédible.
La solution locale étant déjà privilégiée, c’est déjà ça. Ça a fait jaser, certes, certains parmi ceux qui revendiquaient une «pointure» mais le wait and see était de mise alors, du moment qu’on ne pouvait émettre d’avis avant d’avoir jugé sur pièce. Naturellement, Benchikha reprend les mêmes et recommence lors du déplacement à Bangui, du fait qu’il n’avait qu’une semaine, voire moins, pour préparer ce République centrafrique-Algérie. (2-0). Le changement qu’avait promis le «Général» viendra un peu plus tard. Au Luxembourg. Ainsi, à l’occasion, Benchikha n’avait pas hésité à couper des têtes et faire pousser d’autres que personne n’attendait. En veux-tu des locaux, en voici à la pelle ! Voilà en gros la politique adoptée alors par le sélectionneur national. En technicien qui sache écouter, il a su répondre aux attentes. Pas moins de huit locaux ont été retenus dans le groupe. Que demande le peuple !
N’est pas qu’un vœu de faire du neuf avec du vieux
Il faut dire que le caractère amical de ce match-là (Luxembourg-Algérie, ndlr) et l’échelonnement des dates permettaient ce genre d’essais. Ce choix d’emmener le maximum de locaux ne répondait pas forcément à une certaine conviction proprement dite, même si derrière, c’est le but recherché. Explication : Benchikha a pris soi-disant les meilleurs, il les a fait jouer et à vous de juger.
Une manière d’accréditer ou de discréditer, c’est selon les avis, cette politique de «localiser» l’EN. Il voulait, en effet, voir ce que valent réellement ces joueurs en question et si la situation permettait leur intégration dans le groupe sous la forme d’un projet révolutionnaire dont nous parlions durant le CHAN. Aujourd’hui, la tendance n’a pas changé, bien que Benchikha se soit retrouvé à faire du neuf avec du vieux en rappelant pratiquement le même groupe qui avait disputé les qualifications à la CAN et au Mondial. N’étaient les défections de Meghni et Kadir et le manque de compétition de Halliche et Matmour, il aurait repris pratiquement le même groupe dans son intégralité, à un ou deux éléments près. Pourquoi ? C’est simple : Benchikha prend les meilleurs et il se trouve que les meilleurs actuellement sont ceux qui étaient déjà en place. N’importe quel entraîneur à sa place aurait fait de même. A moins qu’il s’en trouve un qui sache flairer les talents à vue d’œil ! Ce contexte fait que la nouveauté réside essentiellement de la réhabilitation d’Untel et la reconduction d’Untel autre. Il y a eu quelques essais non concluants (Benyamina et Mesloub, ndlr). Et ce n’est pas faute d’avoir essayé.
Oui pour le changement, mais à bon escient
Benchikha ne s’en est jamais caché : il veut bâtir «son» EN sur une base locale. «ça permet de se regrouper à souhait, car là on est contraints de respecter les dates Fifa, ce qui ne nous arrange pas», disait-il lors d’une discussion informelle à Khartoum. Ceci est un argument qui vient s’accoler à bien d’autres qui prouve donc, si besoin est, la nécessité de revaloriser le joueur local et en faire l’ossature de l’EN. C’est déjà beau de le dire. Benchikha a même monté un projet dans ce sens qu’il dit avoir déposé sur le bureau de Raouraoua. Cet aveu a vite fait de croire à certains qu’on allait vite revoir rebondir à Annaba cette équipe des A’ qui avait quand même réalisé un parcours honorable au Soudan. Raté ! N’est-ce pas faire passer la charrue avant les bœufs que de procéder de la sorte ? Si le projet de «localiser» l’EN tient toujours, cela demande néanmoins du temps pour sa concrétisation. Quatre, voire cinq ans au bas mot. La FAF a initié les clubs de l’élite au professionnalisme, car mue du souhait justement d’investir dans la formation et, par là même, élever le niveau du championnat. Si l’on arrive à avoir trois ou quatre clubs plus ou moins performants, cela constituera un réservoir certain pour l’EN. Mais aujourd’hui, les faits sont là. D’où cette sensation de voir l’ombre de Saâdane planer sous l’ère Benchikha. Ceux qui croyaient donc à un changement par un simple claquement de doigts – ils sont nombreux – se sont vite rendu compte qu’à moins de chambouler tout juste pour le plaisir de le faire, cela demande du temps. Beaucoup de temps même. Impatients s’abstenir !