Mehdi Mostefa : «A l’aéroport de Marseille, mon père a failli pleurer»

Mehdi Mostefa : «A l’aéroport de Marseille, mon père a failli pleurer»

«Lacen m’a beaucoup aidé psychologiquement»

L’arrière droit de l’équipe nationale, Mehdi Mostefa, est arrivé hier en milieu de journée à Annaba. Il était accompagné par le défenseur d’Ajaccio, Carl Medjani. Le joueur de Nîmes n’a jamais joué en Algérie. Ce match face au Maroc sera une première pour lui.

C’est avec une grande émotion que Mostefa répondait à nos questions. Il nous raconta, les larmes aux yeux, ce qui s’est passé entre lui et son père qui l’a déposé à l’aéroport. «C’est mon père qui m’a déposé ce matin à l’aéroport. Il avait les larmes aux yeux au moment où j’allais embarquer. Il était très fier et très content de me voir, moi son fils venir jouer en Algérie. Moi-même j’étais très ému.

Je ne peux pas vous expliquer ce que j’avais ressenti à ce moment-là. Mais c’était vraiment extraordinaire…», raconta Mehdi Mostefa. Sur le trajet aéroport-hôtel Sabri, la voiture qui transportait les deux joueurs algériens est passée par la corniche d’Annaba. Les deux joueurs qui découvraient cette ville pour la première fois étaient charmés par ce paysage paradisiaque.

De notre voiture qui était juste derrière celle des joueurs, on pouvait apercevoir les deux joueurs en train de montrer du doigt les montagnes, la mer ainsi que les vieilles maisons coloniales aux bords de la route. Les deux joueurs semblaient heureux d’être là. C’est en tout cas l’image qu’ont donnée les deux Fennecs. On imagine un peu ce que ressentait Mehdi Mostefa à ce moment-là. Il devait certainement penser à son père auquel il allait sans doute téléphoner une fois à l’hôtel.

«Lacen m’a beaucoup aidé psychologiquement»

Pour mieux gérer ses sentiments, Mehdi Mostefa a parlé à Lacen au téléphone avant de venir. Pourquoi Lacen, parce que ce dernier a eu à gérer une situation beaucoup plus complexe vu la médiatisation de sa venue en sélection. «Carl m’a donné un aperçu de ce qui m’attendait ici. J’ai aussi parlé à Lacen il y a quelques jours. Il m’a parlé de la chaleur et de l’engouement du public algérien. Il m’a aussi dit qu’il y aura une forte pression au stade et en dehors du stade. J’ai bien fait de lui parler. Ça m’a aidé pour me préparer sur le plan psychologique.»

«Il faut gagner ce match pour toute l’Algérie»

Le match Algérie-Maroc approche, les battements de cœur s’accélèrent, l’adrénaline monte. Nos joueurs de l’équipe nationale se disent prêts pour le derby maghrébin. Mehdi Mostefa nous livre ses impressions la veille du départ pour Annaba (samedi soir), où il rejoindra le lieu du stage préparatif pour la rencontre du dimanche 27 mars dont tout le monde en parle.

– La rumeur dit que vous débuterez côté droit…

– Je n’ai pas eu le sélectionneur au téléphone, tout ce que je sais, c’est que c’est trop tôt pour le dire. Il y a une semaine d’entraînements, il faut respecter la concurrence qu’il y a dans l’équipe. Nous sommes deux par poste, donc il peut tout arriver. Nous devons rester concentrés, il y a une semaine de travail à faire avec les coéquipiers. Le plus important, c’est l’EN, non pas d’être titulaire ou remplaçant. Ce qui comptera, c’est le résultat et l’équipe.

– Benchikha a annoncé que l’équipe type était déjà dans sa tête, donc il faut qu’il prépare ses joueurs mentalement…

– Je pense qu’il a déjà l’équipe type dans sa tête, sa position n’est pas facile. C’est à nous, joueurs, de nous tenir prêts à jouer. Moi, je me mets dans la tête que je vais jouer d’entrée, car je suis quelqu’un qui aime la compétition, alors je me conditionne à cela sans problème.

– Comment vous sentez-vous personnellement pour ce match ?

– Je suis extrêmement motivé, même plus que cela. J’entends dire que les joueurs qui sont en France sont moins motivés, pour moi, ce n’est pas vrai. C’est l’EN, j’en connais sa valeur, je sais très bien qu’il faudra plus qu’un gros match pour gagner contre le Maroc. Il faudra être prêt dans les jambes, mais aussi dans la tête pour pouvoir se confronter à cette belle équipe et être au-dessus d’elle dans tous les domaines.

– Il y aura de bons attaquants en face de vous…

– Oui, bien sûr, je les suis à la télévision. Je suis un joueur de Ligue 2 et lorsque je vois Marouane Chamakh par exemple, qui évolue dans un grand club, je me dis qu’il fait partie des joueurs de prestige. Maintenant, vous savez, on possède tous 2 jambes, même s’ils ont tout le talent du monde, moi j’ai ma tête et ma force de caractère. Lorsque nous serons sur le terrain avec les coéquipiers, on oubliera qui joue dans tel club. Je sais que je serai en équipe d’Algérie contre l’équipe du Maroc, seul cela comptera ce jour-là.

– Avec vos coéquipiers, quel sentiment domine le plus, l’optimisme ou le pessimisme ?

– Pour être sincère, nous en parlons, mais sans entrer dans les détails. Pour l’instant, on ne parle pas du match, nous aurons toute la semaine pour rentrer dedans.

– Si vous allez sortir victorieux de cette confrontation, le public algérien sera reconquis…

– C’est important, car l’on sait que le peuple algérien a été déçu par certaines prestations. Le public est vraiment primordial pour l’EN, car il est toujours derrière nous. Donc, il faut lui montrer ce lien qui existe par un résultat positif. Il faut gagner ce match pour toute l’Algérie.

Un dernier mot ?

– Juste un mot pour toute l’Algérie. Moi, ça me donne des frissons d’arriver demain en Algérie. J’y suis allé en étant tout petit, et là, maintenat que je reviens, c’est merveilleux. Je vais sûrement revoir mon grand-père que je n’ai pas vu depuis un certain temps, il y aura beaucoup d’émotions. J’espère que tout le peuple algérien sera derrière nous et qu’il nous aidera. On espère ne pas le décevoir et il faut qu’il sache que s’il faut mourir sur le terrain, on y mourra.