Mehdi, le frère du militant Amine Kessaci d’origine algérienne a été tué par balles à Marseille

Mehdi, le frère du militant Amine Kessaci d’origine algérienne a été tué par balles à Marseille
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Le 13 novembre 2025, Mehdi Kessaci, 20 ans, a été abattu à Marseille par des hommes à moto. Un drame qui pourrait viser son frère, le militant anti-narcotrafic Amine Kessaci.

Le 13 novembre 2025, vers 14h30, Mehdi Kessaci, 20 ans, a été assassiné à Marseille dans le 4ᵉ arrondissement par des hommes à moto. Ce meurtre à Marseille frappe une famille déjà touchée par la violence liée au trafic de drogue. Mehdi était le frère cadet d’Amine Kessaci, militant engagé et figure montante de la politique locale. Né de parents algériens, Mehdi avait grandi en suivant son père, lui-même en situation irrégulière, dans diverses manifestations.

Le drame s’est produit alors que Mehdi venait de se garer près du grand Dôme et du conseil départemental. Selon le procureur de la République, Nicolas Bessone, un passager arrière d’une moto a tiré plusieurs fois avec une arme de calibre 9 mm avant que les deux hommes ne prennent la fuite. Des étuis retrouvés sur place confirment le caractère préparé et professionnel de l’attaque.

Mehdi Kessaci n’avait aucun casier judiciaire et préparait le concours de gardien de la paix 2026, après un premier échec en 2025. Il n’était impliqué ni dans le trafic de drogue, ni dans des activités criminelles, rendant ce meurtre particulièrement choquant pour la ville de Marseille.

Enquête : quelles sont les hypothèses sur le mobile ?

Les enquêteurs envisagent que Mehdi Kessaci ait été ciblé pour atteindre son frère Amine, connu pour son engagement contre le narcotrafic à Marseille. Selon eux, « ils ont tué Mehdi parce qu’ils ne pouvaient pas atteindre Amine ».

Les caméras de vidéosurveillance ont montré un mode opératoire précis et réfléchi, suggérant une préméditation par le crime organisé. Le procureur Bessone a précisé : « Ce sont les méthodes du crime organisé, un règlement de comptes à l’évidence, avec préméditation ». L’hypothèse d’un homicide par procuration visant à envoyer un message au militant anti-narcotrafic est sérieusement envisagée.

Depuis août 2025, Amine Kessaci bénéficiait d’une protection policière renforcée après plusieurs menaces. Les forces de l’ordre enquêtent pour déterminer si le meurtre a été commandité par un réseau criminel local ou s’il résulte d’une rivalité interne au trafic de stupéfiants à Marseille.

Le combat d’Amine Kessaci et l’histoire d’une famille marquée par la violence

Originaire de Frais-Vallon, dans le 13ᵉ arrondissement de Marseille, Amine Kessaci s’est fait connaître depuis 2020 comme un militant courageux dénonçant les ravages du narcotrafic dans les quartiers populaires. Sa notoriété dépasse largement Marseille, notamment grâce à ses prises de parole médiatiques et ses candidatures aux élections européennes et législatives de 2024. D’abord sous l’étiquette Europe Écologie-Les Verts, puis au sein du Nouveau Front Populaire, il a su transformer son engagement citoyen en un projet politique à l’échelle nationale.

La famille Kessaci a déjà été frappée par la violence. En décembre 2020, le frère aîné, Brahim, avait été retrouvé calciné dans une voiture, victime d’un homicide lié aux réseaux de trafic. Cet événement tragique a poussé Amine à créer l’association Conscience, destinée à accompagner et soutenir les familles touchées par des homicides liés au narcotrafic. L’association organise des actions de sensibilisation, offre un soutien psychologique et mène un plaidoyer pour renforcer la sécurité dans les quartiers populaires.

Le militantisme d’Amine s’inscrit dans un contexte difficile, où dénoncer le trafic expose directement à des menaces. Malgré sa visibilité médiatique et son engagement politique, il n’était pas considéré comme une menace directe pour les finances ou l’organisation des réseaux. Néanmoins, sa position symbolique et son influence croissante suffisent à provoquer des réactions violentes de la part des criminels.

Les experts et observateurs locaux notent que le crime organisé à Marseille utilise des méthodes d’intimidation de plus en plus radicales. Selon un responsable policier, « tous les six mois, ils mettent la barre un peu plus haut dans l’horreur ». L’assassinat de Mehdi, jeune homme sans lien avec le trafic, illustre cette escalade et l’envoi d’un message clair aux militants et aux familles qui osent défier le pouvoir des narcotrafiquants.

Meurtre de Mehdi : un vrai débat public à Marseille

Le meurtre de Mehdi Kessaci suscite une vive émotion à Marseille et relance le débat sur la sécurité dans les quartiers populaires. Les autorités locales, en coordination avec le ministère de l’Intérieur, sont appelées à renforcer les dispositifs de protection et à assurer la sécurité des familles et des militants engagés.

Au-delà de la tragédie familiale, cet événement met en lumière l’urgence de stratégies publiques pour lutter contre le narcobanditisme et protéger les citoyens. La ville de Marseille, déjà confrontée à des niveaux élevés de violence liée aux trafics, doit aujourd’hui faire face à une nouvelle question : comment protéger ceux qui s’opposent à l’influence de réseaux criminels puissants, tout en poursuivant la justice et l’ordre public ?

Pour Amine Kessaci, ce drame renforce la détermination de continuer son combat, malgré les risques, et de défendre la mémoire de ses frères dans un contexte de violence qui ne faiblit pas.